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2190 Mots
Chapitre 2   ZAHRA FALL   Un rêve? Non,c'était bel et bien Cherif. Comment un jeune garçon si maigre pouvait se transformer en homme tout beau tout droit sorti d'un magazine. Mais il n'avait pas totalement changé car je revois en face de moi cet adolescent de 18ans avec son éternel sourire espiègle me menacer parce que j'avais volé des pastels dans la cuisine de sa mère. J'avais seulement 10ans à l'époque mais je m'en rappelle comme si c'était hier.   Je le regardais sans vraiment le voir, trop emportée par mes pensées lointaines. Je me souvenais encore de ce moment où il nous demandait à Mboré et moi de ranger sa chambre sinon il allait dire à sa mère que nous avions utilisé son maquillage et ses talons pour jouer. Nous avions eu tellement peur de nous faire taper par sa mère qu'on a abdiqué sans répliquer.   Je me réprimande intérieurement d'avoir trouver Cherif attirant. J'ai trop attardé mon regard sur son corps. Ce n'est pas bien en plus il est marié. Il est le mari d'une jolie femme d'ailleurs. Depuis que Cherif est parti aux ÉTATS-UNIS il n'était jamais revenu, même pour son mariage. Ils ont préféré rester là-bas et laisser leurs parents sceller leur mariage. Je n'avais jamais vu sa femme juste à la télé. Peut être qu'elle est rentrée avec Cherif. Elle a un joli visage mais sa taille de cure dent laisse longuement à désirer . Mais bon un mannequin reste un mannequin.   Wa mane loussi sama yoon sakh,dou Cherif nonou lako beuguer (De quoi je mêle d'ailleurs . Cherif l'aime comme elle est )   Mboré m'avait dit qu'elles se parlaient de temps en temps via Skype. Elle m'avait aussi dit que Latifa n’était pas quelqu'un de méchant juste trop ambitieuse.   Je secoue la tête pour chasser ces propos qui envahissaient mon esprit. Je sens une main me tirer et soudain je sens quelque chose de dur se coller à ma tête,je lève cette dernière et vis la grosse tête de Cherif qui avait fermé les yeux. D'un geste protecteur il m'enlaça . Me connaissant, je me serais aussitôt dégagée de lui n'ayant pas l'habitude de me montrer câline avec les gens mais bizarrement la chaleur que me procurait ce câlin dictait ma personne de ne pas me séparer de lui.   Quand je réalise vraiment que j'étais dans les bras de Cherif, qui n'est personne d'autre que le mari d'une autre femme, J’écarquille les yeux et me sépare doucement de lui.   -Zahra? C'est toi? Tu es devenue une femme ma petite. Me dit-il avec un léger accent anglais en souriant .   Je jette un coup d’œil vers Mboré qui elle aussi souriait en nous regardant .   -J'hoche la tête en regardant mes pieds comme si j'allais mourir quand mes yeux se seront détournés d'eux. .   -Eh bah si quelqu'un m'avait dit que Xena la guerrière allait devenir timide je lui aurais ri au nez murmura t-il   -Timide fane ,heiheii ioe deh xana waxoulo ak Zahra mi taxaw,ki nga xamné dafa rew ba neup répliqua Mboré en regardant son frère.   Je souris sans pour autant détourner le regard de mes pieds.   -Hum hum.Tonton Mouhamed (leur père ) se racla la gorge ce qui me fit redescendre sur terre. Comment tu vas ma fille? Je voulais même t'appeler me dit-il   -Bonjour tonton murmurais-je l'esprit toujours à l'ouest.   -Cherif tu as vu Zahra? Tu te rappelle d'elle ? lui demande t-il en me regardant   -Bien sûr, elle a grandi.Mais elle n'a pas changé dit-il toujours avec ce léger accent anglais   Tonton Mouhamed rit doucement avant de répliquer   -Oui c'est bien elle. D'ailleurs c'est d'elle dont je te parlais plus tôt. Elle doit faire un stage à l'entreprise mais comme que ta secrétaire est en congé en ce moment,elle peut la remplacer en attendant   -Bien sûr murmura Cherif en me regardant malicieusement   J’écarquille les yeux,j'avais cette manie de déstabiliser mon interlocuteur en le regardant malicieusement et aujourd'hui je me trouve dans cette même situation mais là c'est moi qu'on déstabilisait et son sourire en disait long sur ce qui m'attendait.   -Bien ,tu viendras demain à 8h à l'entreprise. Mboré va te donner l'adresse. Chérif rejoins moi dans mon bureau dit tonton Mouhamed avant de s'éclipser s'en suivit Cherif après nous avoir jeté un furtif regard.   -Desserre les fesses Zahra, on dirait que tu vas te pisser dessus. Khamé toumala dh,ani Amazone bouy nelaw si ioe(je ne te reconnais plus, où se trouve l'Amazone qui dors en toi? )se moque t-elle en m tapant l'épaule.   -Cherif aka mo gaw si yarr khalé bou rew (Cherif est très doué en ce qui concerne les enfants mal élevés )rajoute t-elle en riant.   -Mboré ce n'est pas drôle menaçais-je   -Si c'est drôle, j'en ai même oublié mon problème. Mon petit doigt me dit que tu as toujours peur de Cherif. Me dit-elle en souriant   -Arrête! Je n'ai jamais eu peur de Cherif. Et dis moi, tu as un problème ? C'est grave ?   -Change de sujet ma chère mais je sais que tu as...   -Shuut Mboré c'est toi qui change de sujet . Je te connais comme si je t'avais faite. Je vois bien que tu as mal dis-je en lui caressant le bras.   Elle soupire et baisse les yeux   -Allons dans ma chambre avant que ma mère n'arrive et qu elle nous  entende me dit-elle   -Hum dis-je comme simple réponse avant de la suivre   Quand nous fûmes arrivées dans sa chambre, nous nous assîmes sur son lit . Je la détaille de haut en bas en remarquant qu'elle avait porté une robe rose déchirée un peu partout. J'ouvre la bouche choquée de son habillement.Elle qui est si coquette,alors là il n'y a aucun doute elle a un problème bien plus grave que ce que je pensais.   -Dis-moi tout ma puce,sache que quoi qu'il arrive je serais toujours là pour toi.   -J'ai....je. ..Zahra j'ai fait une énorme erreur. Tu vas m'en vouloir à vie me dit-elle les larmes aux yeux.   -Tu me fais peur Mboré, dis moi ce qui se passe....*Guawé meu* suppliai-je   -Je suis enceinte me dit-elle avant d'éclater en sanglots   Ma réaction fut encore plus choquante :j'ai éclaté de rire   -Mais pourquoi tu es folle Mboré. Elle est trop bonne ta blague dis-je en reprenant subitement mon sérieux.   -C'est une blague n'est ce pas? Rajoutais-je d'un ton tranchant   Elle secoue la tête en pleurant de plus belle   -Comment as-tu pu tomber aussi bas ? Murmurai-je   -Ne sois pas si cruelle avec moi...j'ai besoin de ton aide...sniff   -Je n'y crois pas ! Qui est au courant? Lui demandais-je alors qu'elle continue de pleurer   -Juste toi. Je l'ai découvert avant-hier. Tu vas m'aider n'est ce pas? Tu ne vas pas le laisser seule? Me demanda t-elle paniquée   -Shuut calme toi,je ne vais pas t'abandonner avouais-je d'un ton sec   -Mon Dieu! Mes parents...Je...ils vont me tuer et Cherif...il va me brûler vive...Je veux avorter, je dois avorter....   Je la fis taire en lui donnant une claque digne de ce nom. Elle me regarde étonnée en pleurant encore et encore.   -Ne me parles plus jamais d'avortement dis-je en détachant chaque syllabe.   -Je n'ai que 20 ans je ne peux même pas m'occuper de moi même alors qu'en sera-t-il du bébé?   -Excuse moi ma chère mais quand tu le faisais avec ce c*n, tu ne te souciais pas de ton âge ni des conséquences alors s'il te plait assumes tes actes,d'ailleurs qui est le père? Bachir je suppose?   Elle hoche la tête et efface ses larmes sans pour autant arrêter de pleurer.   -Je savais que c'était un profiteur. Je vais aller moi même lui toucher deux mots à ce pervers.   -Non ...Zahra calme toi,ce n'est pas de sa faute...Je ...   -Tu n'as rien à dire Mboré. Tu ne sais même pas à quel point je t'en veux.Qu'est ce qu'on va dire à ta mère?   -Je vais tout faire pour que Bachir m’épouse avant que mon ventre ne se montre murmura t-elle   -Sage décision ,j'espère juste qu'il sera d'accord. Le temps passe vite et tu connais ta mère. Elle peut facilement reconnaître une femme enceinte.   - C'est vrai,justement Cherif veut que j'aille vivre avec lui dans son appartement pour l'aider avec la cuisine et tout me dit-elle .   -Et sa femme? Demandais-je   -Elle est toujours en France répondit- elle   -Cherif n'est pas c*n aussi. Avec les nausées il le saura facilement lui aussi dis-je   -C'est vrai mais c'est quand même mieux que de rester ici   -Bon d'accord. Je rentre chez moi je dois me préparer pour demain   -Ne sois. ..pas Comme ça Zah...sniff Je n'ai que toi.ne me tourne pas le dos. Jai besoin de toi. Ne sois pas si cruelle pleura t-elle   -Désolée ma puce mais je ne vais pas te sauter dessus et te féliciter. Je ne vais jamais te laisser seule mais j'ai besoin de tout assimiler   -Je sais...pardonne moi. Est ce que je peux venir dormir chez toi?   -Je commence le travail demain... Je...   -S'il te plaît me supplia -t-elle   -Bon d'accord prépare toi je t'attends en bas.   [~~~~~~~~~]   Nous étions en train de regarder les rues de Dakar la nuit de par ma fenêtre.Nous rîmes des passants sans nous soucier de rien oubliant par la même occasion nos problèmes le temps d'un instant. Même si mon problème n'est rien comparé à celui de Mboré, j'y pense incessamment. Je sens que travailler avec Cherif ne va m'apporter que des problèmes surtout avec ce regard malicieux qu'il ma jeté. Peut-être aussi que je me prends trop la tête et que ce n'est qu'une impression après tout Cherif a toujours été comme ça. Malgré son changement il a toujours cet air espiègle collé au visage.Quoi qu'il en soit,je serais toujours égale à moi même, je ne me laisserai pas faire. Demain je lui montrerais mon expertise et ma volonté de réussir.   -Zahra...Tu m'entends? On dirait que tu es sur la lune   -Euh désolée Mboré j'étais juste perdue dans mes pensées...Tu disais?   -J'ai dit qu'on devrait peut être aller se coucher il est 1h20 du matin et tu dois te lever tôt me dit-elle   -Oui tu as raison . Allons y affirmai-je en fermant la fenêtre.   Le lendemain   Je jette un regard sur mon lit où s'était endormie Mboré. Je n'arrive toujours pas à croire qu'elle est enceinte.C'est vrai que beaucoup d'hommes la courtisent mais elle s'est toujours intéressée à Bachir ce profiteur. Elle m'avait promis de toujours rester chaste quoi qu'il arrive mais voilà ce qu'il en est aujourd'hui. Tout est de ma faute,j'aurai dû l’éloigner de ce bâtard de Bachir qui ne pense qu'à. ..   -Pourquoi tu me regardes comme ça retentit la voix de ma meilleure amie me faisant sursauter   -Je croyais que tu dormais. ..   -C'était le cas mais j'ai senti ton regard sur moi me dit-elle en se mettant en tailleur sur le lit   -Désolée, j'étais dans mes pensées,je ne voulais pas te réveiller   -Rassure moi ,tu ne vas quand même pas au travail habillée comme cela dit-elle en me relookant   Je jette un regard vers le miroir et souris. J'avais opté pour un jean bleu et une chemise blanche accompagnés de baskets blanches. J'avais aussi attaché mes cheveux en queue  de cheval même si j'en avais pas beaucoup.   -C'est joli non?   -Mais tu es complètement malade. Tu risque de faire peur à mon frère. En plus tu n'as même mis de maquillage. On dirait un garçon...pour pas changer d'ailleurs murmura t-elle   -Je n'ai même pas de temps à perdre, donne moi l'adresse sinon je vais être en retard.   Elle lève les yeux en l'air et prend son téléphone avant d'y pianoter quelques minutes.   -Je viens de te l'envoyer   -Ok merci j'y vais dis-je avant de lui faire la bise.   Arrivée à l'adresse indiquée, j'ai failli tomber à la renverse tellement le bâtiment était grand. J'entre dans l'entreprise et me dirige à l'accueil.   -Bonjour   -Bonjour mademoiselle que puis-je faire pour vous? Me demande la dame en souriant   -C'est mademoiselle Fall j'ai un rendez vous avec monsieur Aïdara répondis-je   -Ah oui! C'est vous !!veuillez me suivre s'il vous plait.   Elle se tourne vers une autre dame et lui dit   -J'arrive dans 5 minutes.   Nous prenons l'ascenseur qui se dirige au cinquième étage. Quand nous fûmes arrivées, elle me demande de l'attendre et se dirige vers un bureau où était écrit en majuscule AKHIB AÏDARA   Elle revient quelques minutes plus tard et me demande d'entrer. Je déglutis et prends mon courage à deux mains et décide d'entrer:   -Hum hum me raclais-je la gorge pour qu'il se retourne   Il se retourne lentement vers moi et me regarde longuement dans le blanc des yeux,ce qui me mit immédiatement mal à l'aise. J'avais chaud et des sueurs perlaient sur mon front même avec la climatisation de la pièce. Je regardais un peu partout dans la pièce pour éviter de le regarder mais c'était peine perdue,mon regard croisait toujours le sien.   Il soutenait mon regard tout en s'approchant de ma personne. Quand il fut à quelques centimètres de moi,toujours avec un sourire collé aux lèvres il me murmura à l'oreille:   -A nous deux maintenant   ------------------------------------------     #Mysterieuseuh❤
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