l'âme sœur inattendue

* troisième personne* Au dernier étage d’un gratte-ciel qui caressait les nuages, *Cairo* était assis derrière son immense bureau en verre, parcourant des dossiers avec des yeux perçants et impitoyables. Ses doigts jouaient avec un stylo de luxe tandis que les pages des contrats tombaient devant lui comme des feuilles d’automne, sans éveiller en lui la moindre émotion. Un homme qui s’était construit un royaume de peur, ne tolérant ni hésitation ni erreur. Un léger coup à la porte, puis celle-ci s’ouvrit doucement... *Nora* entra, portant les dossiers des nouveaux contrats pour un partenariat entre sa société et l’entreprise familiale de construction d’un ami de son père. Ses pas étaient calmes, prudents, et son visage maîtrisé… comme si elle savait que chaque mouvement était observé. « Les documents sont prêts, monsieur… » dit-elle doucement en posant les dossiers devant lui. Il ne leva même pas les yeux, et répondit avec une froideur tranchante : « Tu es en retard ? Les aiguilles de l’horloge ne signifient rien pour toi ? Ou ce travail n’est qu’un passe-temps ? » Nora se figea un instant, puis murmura : « Je suis désolée… il y a eu un retard au service des signatures— » Il la coupa sèchement, la voix comme une lame : « Je n’accepte pas les excuses. Soit tu fais ce qu’il faut… soit tu es remplacée par quelqu’un qui le fera. C’est clair ? » "oui monsieur très clair" Elle hocha la tête en silence, bien qu’une tension se serrait dans sa poitrine. Pas seulement à cause des mots, mais aussi à cause du froid quotidien dans son ton — comme si elle ne représentait rien pour lui. Et lui ne le savait pas. Il ne le saurait jamais. Que pour elle… il signifiait tout. *** Quelques jours plus tard, une fête somptueuse était organisée dans une villa chic pour célébrer le nouveau partenariat. *le soir à 20h Cairo était là, vêtu d'un élégant costume noir à la hauteur de son importance, entouré de grands hommes d'affaires, debout avec une confiance inébranlable. Nora était également présente sur ordre direct de sa part, en tant qu'assistante officielle. Sa robe noire élégante ne pouvait dissimuler la tension dans sa posture ni la douleur derrière son sourire poli. Dans une entrée somptueuse, Pierre, propriétaire de la plus grande entreprise de fabrication d'équipements de construction, s'avança vers Cairo et lui présenta une jeune fille à la beauté frappante et à l'élégance soignée : Ilaria, sa fille unique. Il dit avec un large sourire : « Cairo, voici Ilaria, ma fille unique ... J'ai le sentiment que vous vous entendrez très bien. » La jeune fille tendit la main avec assurance, comme si elle dominait l'endroit. Nora observait de loin, les yeux fixés sur Cairo qui s'inclinait légèrement et embrassait la main d'Ilaria avec une aisance naturelle... Puis il lui murmura quelque chose qui fit doucement rire la jeune fille. Nora sourit en surface, mais à l’intérieur, une lame froide s’enfonçait dans sa poitrine. *Mon compagnon... il la traite comme sa princesse.* *Et moi ? Simple ombre. Une secrétaire portant un dossier à la main... et un cœur que personne ne voit.* Pourtant, elle resta debout, avec un sourire figé et forcé, ses yeux cachant une tempête de jalousie... et de douleur. Elle pourrait perdre son cœur dans cette bataille... Mais elle ne perdra pas elle-même. Au cœur de la fête, sous les lumières en cristal La musique coulait doucement en arrière-plan, jouant une mélodie d’élégance feinte, tandis que les verres de champagne s’entrechoquaient et que les rires circulaient parmi les hommes d’affaires et leurs compagnes glamour. *Nora* se tenait tranquillement dans un coin éloigné, tenant un verre de jus non touché, les yeux fixés sur *Cairo* alors qu’il interagissait avec *Ilaria*. Il lui parlait d’un ton différent de celui que Nora avait jamais entendu—doux, chaleureux, teinté d’un semblant d’intérêt. Ilaria semblait parfaitement à l’aise, posant sa main légèrement sur son bras, riant de cette façon répétée et gracieuse. Cairo ne s’est pas éloigné. Il a même fait signe à un de ses gardes d’apporter un autre verre à Ilaria. Nora sentit un frisson parcourir ses doigts. Elle les frotta l’un contre l’autre, essayant de se maintenir stable—malgré le tremblement dans son cœur. *Est-ce qu’il m’aurait regardée ainsi… si j’étais humaine ?* *Ou ai-je toujours été invisible à ses yeux ?* Un des invités, un homme bien habillé dans la quarantaine, remarqua qu’elle était seule et s’approcha. « Vous travaillez pour Monsieur Cairo, n’est-ce pas ? » Elle acquiesça avec un sourire poli, mais ne dit rien. Puis—elle le ressentit. Un regard perçant à travers elle. Elle leva les yeux... et croisa le regard de *Cairo*. Il la regardait—juste un instant—avant de se tourner de nouveau vers Ilaria avec un sourire, comme si de rien n’était. Mais ce bref regard… suffisait. Comme si quelque chose en lui l’avait *ressentie*. Ou quelque chose en lui… était *dérangé*. Nora murmura silencieusement pour elle-même : *« Tu es mon compagnon, mais tu m’ignores… Et je ne suis rien d’autre qu’un fantôme dans ton monde—indigne d’être aimé. »* --------- Les grandes portes du balcon s’ouvrirent, et *Cairo* sortit dans le jardin doucement éclairé, *Ilaria* marchant avec grâce à ses côtés, sa main enroulée avec confiance autour de son bras. Le jardin était luxueux — des fleurs arrangées avec soin, des lumières douces au sol, et des fontaines murmurant doucement en arrière-plan. « L’air est bien plus calme ici, » dit Ilaria avec un sourire. « Je déteste les fêtes où tout le monde fait semblant d’être parfait. » Cairo répondit de sa voix froide et profonde : « Nous portons tous des masques. Même toi, Ilaria. » Elle rit doucement, se penchant légèrement vers lui. « Au moins, mon masque est joli, n’est-ce pas ? »