XILorsque Liane se trouva seule dans sa chambre, elle se laissa tomber dans un fauteuil en serrant à deux mains sa tête bourdonnante. Le coup avait été si rude, surtout tellement inattendu, qu’elle en demeurait tout étourdie. Jonas Helwill, ce type de l’intégrité, cet homme estimé et honoré de tous !... Non, cette accusation était insoutenable. Elle se répétait : « Impossible, c’est impossible ! » Elle se traitait d’ingrate, de misérable créature. Cet homme qu’elle osait soupçonner l’avait accueillie pauvre et abandonnée, il lui avait donné l’abri de son toit, elle pouvait lui rendre cette justice qu’il avait accompli plus que son devoir. Il est vrai que plus tard, par son travail, par les soins donnés à ses enfants, elle lui avait rendu, très largement, le peu qu’il avait pu dépenser pou


