Astrid remit quelques billets au chauffeur de taxi, le regardant disparaître dans le flot nocturne, puis elle s’avança vers le manoir. La grande porte se dressait devant elle, close et imposante.
Elle inspira profondément, s’attendant à ce qu’on lui refuse l’entrée ou qu’elle doive attendre, mais contre toute attente, la lourde porte s’ouvrit doucement, comme pour la convier à pénétrer.
Un instant de soulagement l’effleura, vite balayé lorsqu’elle aperçut Julian, appuyé contre l’encadrement, son visage déformé par une colère sourde et menaçante.
— Bonsoir, murmura Astrid, tentant d’apaiser l’atmosphère pesante qui régnait.
— Où étais-tu donc ? demanda-t-il, sa voix vibrante d’amertume et d’impatience.
— Je suis sortie, répondit-elle sèchement, sans chercher à enjoliver la vérité.
