IXElle marchait vite, ayant hâte de retrouver son père et Ladislas, probablement inquiets de son absence prolongée. Mais, tout en avançant, elle songeait à cette conversation avec le comte de Lëndau qui lui avait révélé une souffrance soupçonnée déjà, mais non à ce degré d’intensité de poignante angoisse. L’orgueil, une éducation fausse étreignaient cette âme magnifique, le retenaient au seuil du devoir, du véritable honneur. Et elle venait de constater que M. de Holberg, cet être doucereux et faux, s’appliquait à flatter cette faiblesse, à entretenir le jeune comte dans sa lamentable erreur. Anna était dans le vrai, sans doute, en prétendant qu’il souhaitait passionnément voir sa fille, devenir comtesse de Lëndau, afin d’étayer la très jeune noblesse à cet arbre séculaire. Il n’ignorait p


