Une nuit d’amour
Épisode 5
Elle leve les yeux au ciel.
Alya : Pourquoi éprouvez-vous le besoin de me le préciser ? Vous croyez que j’ai envie qu’on sache que j’ai été surprise complètement ivre dans une suite ?
Moi: Leila n’en aura pas besoin.
Ni de la suite ni des alcools qu’elle avait commandés...
Et je n’en éprouvait aucune amertume. Certes, j’étais furieux contre elle pour son manquement à sa parole mais à part ça, il fallait bien reconnaître que sa fuite me laissait indifférent.
Alya : Ça nous arrange l’un et l’autre
Moi: Je ne serais pas ici si elle avait respecté ses engagements.
Alya : Elle s’est enfuie avec un autre homme, n’est-ce pas ?
Moi: Il y a déjà eu des fuites sur les réseaux?
Le scandale allait être retentissant, mais à cet instant précis je m’en moquait
éperdument.
Moi: Toute ma vie j’ai joué le rôle que j’étais censé jouer
Pourquoi j’éprouvais le besoin de faire des confidences à cette femme ? Et pourquoi j’étais convaincu qu’elle les garderait pour elle ?
Moi: Je n’étais pas attiré par Leila . Epouser une femme que je considérais comme une petite sœur n’était pas une perspective réjouissante.
Alya boit d’un trait le fond de son verre.
Alya : Mais vous n’avez jamais envisagé de revenir sur votre engagement.
Moi: Bien sûr que non.
Alya: Et vous êtes furieux qu’elle ait choisi la liberté.
Moi: Vous êtes sûre que vous avez bu trois whiskys doubles ? Vous avez des moments de lucidité surprenants.
Alya commence à rire , puis fair des yeux ronds, comme si elle ne parvenait pas à croire que c’était elle qui venait d’émettre ce bruit. Nous nous mettons à sourire. Décidément, cette femme avait le don de provoquer chez moi des réactions inattendues...
Dix minutes plus tôt, j’aurais jugé impossible que quiconque puisse m’arracher un sourire avant plusieurs semaines. Mais il fallait bien reconnaître que le désir qu’elle m’inspirait était en train d’éclipser ma colère.
Alya : C’est mieux pour vous deux.
Moi: C’est une vision très naïve de la situation.
Alya . Peut-être. Ma mère était une femme fantastique qui a renoncé à tout pour m’élever. Pas une reine.
Moi: Ma mère est une femme fantastique
Alya : Je sais. J’ai lu des articles sur elle. Elle est une femme bienveillante.
Moi: Pas « sympathique »?
Alya :Je ne peux pas le savoir. Je ne l’ai jamais rencontrée.
Moi: Elle l’est. Beaucoup plus que son mari ou son fils. C’est une femme d’une grande gentillesse
Alya : La gentillesse n’est pas toujours une qualité.
Moi: Pourquoi dites-vous ça ?
Alya : Ma mère était trop gentille. Si elle s’était fâchée contre les gens qui l’ont fait souffrir, elle aurait eu une vie meilleure.
Moi: Peut-être préférait-elle la paix du pardon.
Alya : Peut-être. Je crois que je vais en prendre un autre.
Aaliyah se lève Et je la fais asseoir
Moi:Pas avant d’avoir bu de l’eau.
Alya :Je n’ai pas envie d’eau.
Moi: Si. C’est juste que vous ne le savez pas
Sans doute était-il trop tard pour lui éviter un réveil difficile le lendemain, mais il fallait de toute façon qu’elle s’hydrate...
Alya : Vous êtes un vrai despote.
Secouant la tête, je me dirige vers le bar et remplit deux verres de glaçons, puis je prends la bouteille de Bailey et deux petites bouteilles d’eau. Je pose le tout sur la table basse et remplit les deux verres d’eau avant de me servir le Bailey
Alya : Comment saviez-vous que la princesse Leila avait de l’alcool dans sa suite.
Moi: Je sais tout sur les gens qui m’entoure.
Alya : Pas tout
Je soupire . Le fait que ma fiancée avait une liaison avec un employé du palais m’avais malheureusement échappé...
Moi: Non, pas tout. Mais il aurait été diplomatique de votre part de ne pas le souligner.
Alya : Je suis femme de chambre en chef, pas politicienne.
Moi: Vous ne vous comportez pas comme les femmes de chambre que j’ai rencontrées.
Alya : Vous en avez connu beaucoup ?
Moi: Non, en réalité. C’est sans doute pour ça que je vous trouve si différente.
Alya : D’habitude, je ne travaille pas comme femme de chambre. Mon précédent poste était hôtesse de l’air
Moi: Pourquoi travaillez-vous comme femme de chambre à présent ?
Alya : Ils voulaient faire appel à ma mère, mais elle est morte.
Moi: Votre mère est morte ?
J’ai eu un peu de compassion, ce qui m’arrivais pourtant très rarement
Elle s’efforce , sans succès, de prendre un air désinvolte. Pourtant, je me garde bien de le lui faire remarquer. Curieusement, j’étais heureux de voir ce qu’elle cachait sûrement à tout le monde en temps ordinaire.
La vraie Alya amani
Moi: je suis désolé
Alya : Pourtant ça arrive.
Elle hausse les épaules et renverse presque tout le contenu de son verre d’eau sur la veste de son uniforme. Sans même bouger elle baisse les yeux sur sa veste.
Alya : Oups.
Moi: Vous êtes trempée.
Alya : En effet. Vous pourriez me proposer d’aller chercher une serviette.
Puis sans attendre de réponse, elle déboutonne sa veste et commence à la faire glisser sur ses épaules.
Moi: Que faites-vous ?
Alya: Ne vous inquiétez pas, j’ai un corsage. Mais si je n’enlève pas ma veste, il va être trempé luiaussi.
Mais il était trop tard ,Le corsage de coton blanc était mouillé et il collait aux seins d’Alya laissant voir par transparence la dentelle de son soutien- gorge.
Alya: Trop tard.
Moi: En effet.
Alya : Je crois qu’il vaut mieux que j’enlève ça aussi.
Il fallait l’en dissuader, Mais je reste silencieux et je la regarde avec fascination
dénouer la cravate de son uniforme puis déboutonner son corsage.
Moi: Vous aimez la lingerie sexy
Qu’est qui me prenait ? Comment je pouvait me montrer aussi désinvolte dans une situation aussi
délicate ?
Le Bailey me fait déjà de l’effet ?
Alya : Oui, pourquoi pas ? Je suis obligée de travailler en uniforme, mais ça ne veut pas dire que dessous je ne peux pas être aussi féminine que j’en ai envie.
Moi : Votre uniforme ne vous enlève rien de votre féminité.
Alya : Vous êtes sûr ? J’ai toujours pensé le contraire
Moi: Absolument certain.
Alya : Mais cette tenue n’est pas très décente
Moi: Ça va.
Alya: Bien sûr, vous ne pouvez pas dire autre chose. Vous êtes un homme.
Moi: En effet.
Alya : Je sais ce que je vais faire.
Alors que je m’attendais à ce qu’elle remette sa veste, elle défait son chignon et laisse ses cheveux soyeuses sur ses épaules et sa poitrine. Elle les arrangea de façon à ce que ça cache ses seins
Moi: Vous croyez que vous êtes plus décente comme ça ?
Alya: Ça cache les endroits stratégiques.
Moi: Certes.
D’une manière qui la rendait encore cent fois plus sexy... Comment j’allais faire pour garder mon sang-froid ?
Elle se sert un autre verre d’eau et réussit par miracle à ne pas renverser une seule goutte. Après avoir bu une gorgée, elle me regarde d’un air interrogateur.
Moi :Qu’y a-t-il ?
Alya : C’est votre tour.
Moi: De renverser mon verre sur moi ? Pas question.
Alya: Vous n’êtes pas obligé de renverser votre verre, mais vous êtes censé enlever votre vêtement de dessus.
Moi: Pardon ?
Alya: Ça nous placerait sur un pied d’égalité.
Il fallait reconnaître que le raisonnement se tenait... Je me met debout avec beaucoup plus de difficulté que je m’y attendait.
Moi: Ce vêtement s’appelle une dishdasha.
Alya : Je sais.
Je la fait glisser sur mes épaules et la pose sur le dossier du canapé.
Alya: Le galon doré autour de l’encolure et les broderies bordeaux indiquent que vous êtes du Qatar ?
Moi: Oui.
Alya : Votre agal également. Et vous devriez l’enlever.
Moi: Pourquoi ?
Je n’enlevais jamais mon keffieh ni mon agal devant des étrangers. Ils faisaient partie de moi
Alya: Je pense que vous pourriez vous octroyer quelques heures pendant lesquelles vous ne seriez pas émir.
Je reste bouche be . N’était-ce pas ce qu’e j’avais décidé lui-même quelques minutes plus tôt ?
Moi: Je crois que vous avez raison.
Elle hoche la tête, faisant bouger ses cheveux qui révélèrent des parcelles de sa peau couleur miel.
L’envie de la toucher fut si forte que j’ai du faire appel à toute ma volonté pour y résister.
Moi: Les pensées que j’ai en ce moment ne sont pas dignes d’un émir
Alya: Alors enlevez votre agal
Moi: Ça ne m’enlèvera pas ma qualité de prince héritier.
Alya : Nous ferons comme si.
Il fallait reconnaître que l’idée était séduisante...
J’enlève d’un seul mouvement mon keffieh et mon agal .
Alya : Maintenant, la veste du costume.
Moi: Vous essayez de m’inciter à me mettre entièrement nu ?
Alya: Je ne crois pas...
Moi: Vous ne semblez pas convaincue.
Et elle avait un air confus absolument adorable...
Alya : vous êtes censé vous retrouver sur un pied d’égalité avec moi.
Moi : Ça ne marche pas comme ça.
Alya : Si.
Il y avait quelque chose qui clochait dans son raisonnement, mais quoi ?
Pour l’instant, je ne parvenais pas à mettre le doigt dessus. Et puis pourquoi le nier ? J’avais envie d’éliminer une couche supplémentaire de ces vêtements qui me séparaient de cette femme.
Avec des doigts étrangement tremblants, j’enlève ma veste sur mesure, ma cravate de soie bordeaux et ma chemise à fines rayures.
Visiblement inconsciente de mon trouble, Alya me dévorait d’un regard très flatteur.
Je savais que mon corps musclé et bien dessiné plaisait aux femmes. Mais le regard d’Alya n’était pas seulement celui d’une femme éblouie par mon corps d’athlète. Il brillait d’un désir ardent qu’elle ne cherchait pas à dissimuler.
Alya : Vos cheveux sont trop courts pour couvrir quoi que ce soit
Moi: Ça ne semble pas vous contrarier.
Vous avez peut-être remarqué que mon torse est couvert de poils.
Alya : Oui, Vos mamelons sont hérissés.
Moi: Les vôtres aussi, je suis sûr.
Alya :Oui.
Moi: Buvez encore de l’eau. Je vais prendre un autre verre
Je buvais rarement et je n’avais pas envie d’un autre verre, mais il n’était pas question qu’elle soit plus ivre que moi
Nous vidons tous les deux nos verre d’un trait, puis nous nous regardons en silence pendant un long moment.
Alya: Vous aviez envie de moi, L’autre jour, dans l’ascenseur....
Sa question m’a surprise...