IX Clotilde de Branefort est seule dans son vaste appartement ; elle vient de se lever, et l’ennui ride déjà son front. Cependant ses belles filles n’y sont pour rien, cette fois. Il y a un mois qu’elle jouit d’une solitude complète dans ce vieil hôtel, qu’elle préfère malgré tout à la villa si riante où le spleen la dévore. Malgré elle ses pensées sont tristes, d’une tristesse accablante. Ses belles-filles parties, qu’a-t-elle remarqué autour d’elle ? De la part de ses intimes du monde un éloignement presque voisin de l’aversion ; de la part de son mari un marasme permanent, une mélancolie souffrante et habituelle, une taciturnité insurmontable. En voyant tout cela se produire, elle frémit dans son isolement, et ne peut pas toujours imposer silence à la voix de sa conscience, qui profit


