– Ma chère amie, quand un mineur a placé sa poudre et allumé sa mèche, il s’attend à l’explosion, il me semble. Sans connaître à fond cette scène décisive, j’affirmerais que tu la préparais depuis longtemps par les récriminations, les plaintes, les injustices. – Béatrix et Pauline ne m’ont jamais aimée, ma tante. – L’amour naît de l’amour ; il fallait d’abord les aimer. – Mais, ma tante, je vous assure bien que… – Veux-tu être franche ? Veux-tu juger une fois sainement les choses, pour essayer de réparer un mal dont tu es la première à souffrir ? – Oui, oui. – Alors laisse-moi te parler sans détours, et qu’il n’y ait plus de dissimulation dans tes paroles. Je ne veux pas accuser les intentions, mais les actes ont été mauvais. Deux lignes de conduite s’offraient à toi. Par l’une, tu t


