Chapitre 1 : Eléa .
ELÉA.
Me voilà en train de faire mes comptes pour trouver une solution. Mais comment je vais m’en sortir?
Léo mon frère cadet de deux ans m’a mis dans une sacrée m***e ! Depuis toujours Léo adore jouer aux jeux d’argent, cela me dérangeait bien sûr, mais jusqu’à aujourd’hui je ne mettais jamais retrouver dans la m***e.
Mon cher frérot à décider de parier de l’argent qu’il n’avait pas avec des gens qu’il ne fallait pas ! Super.
Du coup me voilà, moi Eléa 20 ans, serveuse, à réfléchir à une solution pour trouver 250 000€. 250 000€ p****n !
Comment je vais faire ? Je gagne à peine 1200€ par mois. Je ne peux même pas faire un emprunt à la banque, je suis interdit bancaire, et Léo n’en parlons pas !
Je délaisse la paperasse pour me lever et marcher jusqu’à la fenêtre de mon salon. Les rues sont calmes, il faut dire qu’il fait un temps pourri, les nuages sont gris le soleil est caché. Je soupire passe la main dans mes longs cheveux châtains regarde l’heure, il me reste encore cinq heures avant d'embaucher, mais je décide de m'y rendre avant afin de voir avec mon patron si je peux effectuer des heures supplémentaire. Je me rends donc dans la salle de bain afin de prendre une douche.
Une fois habillée, je me rends dans mon salon, je prends mon sac, mes clés et quitte l’appartement. Je me rends à l'arrêt porte de Bourgogne pour prendre le tram puis effectue un changement au Quinconce direction la victoire pour rejoindre le bar où je travaille. Il est à peine 20h le bar est encore vide les clients n’arriverons que dans quelques heures, mais j'ai besoin de faire des heures supp. Je ne suis pas naïve, je sais bien que ça ne suffira pas à payer la dette de mon frère, mais il faut bien que je fasse quelque chose. Justement voilà Éd mon patron.
- Salut, tu arrives tôt, tu commences à minuit normalement. Me dit-il
- Je sais, justement, je voulais te voir pour te demander si je pouvais effectuer des heures supp.
Il semble y réfléchir quelques instants avant d’hocher la tête et de me dire :
- Oui, bien sûr pas de problème. Je te propose de venir tous les soirs à 20h au lieu de minuit. Ça te va ?
- Absolument ! Merci Ed !
Une fois après avoir signé mon avenant pour mes heures supplémentaires, je me rends dans les vestiaires afin de me changer et entamer ma nuit de travail.
La nuit s'est déroulée sans accroche, sans mec lourd qui me drague pour une fois.
J’arrive chez moi à 7h et je n’ai toujours pas de solution à mon problème, même en enchaînant les heures supplémentaires, je n’aurai jamais cette somme. Réfléchi Eléa. Je ne vois qu’une seule chose à faire, mais quelque chose me dit que c’est une très mauvaise idée. Je décide d’appeler Léo pour voir si lui a trouvé une solution à son problème.
- Ouais ! Dit-il avec la voix encore endormie.
- C’est moi, tu as trouvé une solution ?
- p****n sœurette tu fais chier ! Tu as vu l’heure ?
-Oui merci, je débauche ! Contrairement à toi moi je bosse ! À cause de toi, j'ai dû faire des heures supp !
-Je ne t’ai rien demander ! Crache-t-il.
- Mais t’es sérieux Léo ! Dois-je te rappeler que tu dois une énorme somme d’argent à des gens peu recommandables ?!
-Je sais, je sais. Souffle-t-il. Ne t’inquiète pas, je gère...
-Tu gères ?! Permets-moi d’en douter ! Tu dors alors que tu devrais tout faire pour trouver cette somme. Est-ce que je dois te rappeler que tu as jusqu’à la fin de la semaine pour leur rendre 250 000€ ! Espèce d’idiot !
-J’ai déjà réussi à réunir 50 000€ pour le reste, je vais me démerder. Je t’ai dit que ce n’était pas ton problème alors pourquoi tu t’obstines ?
-Mais parce que tu es mon frère ! Ma seule famille ! Hurlés-je hors de moi.
Silence au bout du fil...
Je reprends mon souffle quelque seconde avant de lui faire part de mon idée.
- Écoute, tu vas venir avec moi ce soir voir ces types ! J’ai une idée pour gagner du temps.
- Eléa ! Arrête ! Il n’y a aucune chance qu’il t’écoute, quand bien même qu’il te laisse entrer, il ne te laisserait même pas la chance de parler !
- Laisse-moi m’occuper de ça. Je te garantis qu’ils m’écourteront.
- Quelle idée as-tu derrière la tête ?
- Tu verras frérot, bon, je te laisse viens me chercher à 22h je ne bosse pas ce soir. En attendant, je vais me coucher.
Je ne lui laisse pas le temps de me répondre, je raccroche. Il aurait tenté de me dissuader, mais il ne comprend pas qu’il n’a pas le choix. S’il ne rembourse pas ces brutes, ils vont lui faire la peau. Bon ce n’est pas tout, mais il faut que je dorme.
Je me réveille vers 18h, Je traîne des pieds dans mon appartement, je me demande si je ne suis Pas folle de me rendre dans l’antre du démon. Mais as-tu vraiment le choix. 20h il faut que je mange quelque chose, mais mon estomac est lourd comme si, il était rempli de plomb. 21h je saute dans la douche, je me lave les cheveux, me rase les jambes, les aisselles, je me prépare comme si j’allais à un rencart, alors que peut-être, je vais droit vers la mort.
Une fois séché, je m’habille, j’ai choisi une robe bleue électrique m’arrivant à mi-cuisses, je ne mets pas de soutien-gorge, car elle est décolletée dans le dos. Je sèche mes cheveux et les boucles, je me maquille légèrement, mais accentue les yeux pour faire ressortir leur couleur. J’ai les yeux vert émeraude et les cheveux châtains longs jusqu’en bas du dos, je suis plutôt jolie, mais je suis toujours célibataire, je ne sais pas pourquoi, je pense que je n’ai tout simplement pas trouvé d’homme capable de faire battre mon cœur. J’espère bien le trouver un jour.
Une fois maquillée et coiffée, j’enfile mes escarpins LouBoutin (seuls petits excès que je me sois autorisé).
On sonne à l’interphone, je regarde l’heure 22h pile. Pour une fois que Léo est à l’heure, je ne vais pas le faire attendre. Je réponds et lui signale que j’arrive. Je le rejoins en bas et monte dans sa Clio. Il est silencieux, regarde droit devant lui sans m’accorder un regard. Je sais qu’il est en colère, mais il n’en a pas le droit ! Si on en a là, c'est sa faute !
Nous roulons donc en silence jusqu’aux quais et on s’arrête devant une boîte de nuit qui s’appelle « le 48 ». Drôle de nom pour une boîte, mais bon passons.
Alors que je m’apprête à ouvrir la portière, Léo me retiens par Le bras. Je tourne la tête vers lui et vois son visage soucieux.
- Es-tu sûr de vouloir faire cela ? Me demande-t-il. Une fois à l’intérieur, nous ne pourrons plus faire marche arrière.
Je le regarde attentivement, tout en me demandant si je suis sûr de moi, si je ne fais pas n’importe quoi. Je souffle et lui dis que oui, je suis sûr de moi. Il hoche la tête et relâche mon bras. Nous sortons de la voiture et nous rendons devant les portes où deux gorilles de la sécurité nous observent.
- Nous venons voir Julian. Dit mon frère.
- Qui le demande ? Demande un des deux gorilles.
- Léo Vasquez.
- Et elle c’est qui ? Demande le deuxième g*****e en me montrant du menton.
- C’est ma sœur. Lui dis Léo.
- OK, attendez là. Je vais voir si le boss est dispo.
Le g*****e n°1 va à l’intérieur de la boîte pendant que le g*****e n°2 nous surveille.
Quelques minutes plus tard, le g*****e n°1 revient avec un homme tout de noir vêtu, un mec à tomber par terre ! Il faut dire ce qui est, il est à se damner. Grand, je dirai 1m90, brun ténébreux les cheveux court sur le côté plus long sur le dessus, les yeux bleu clair limite transparent, une carrure de sportif, les épaules carrées. Même avec son costume, on voit qu’il doit être foutu comme un dieu grec et là, je bave littéralement en l’observant.
Il a dû s’apercevoir que je l’observais, car quand je remonte mes yeux jusqu’à son visage, je me rends compte que lui aussi m’observe avec un sourire narquois. Oups !
- Léo ! Déjà ?! Tu as la somme que tu me dois j’espère. Sinon, tu es vraiment stupide pour te pointer ici.
C’est donc à lui qu’il doit de l’argent. Mon Dieu, ce mec a l’air d’être impitoyable.
- Euh…non... Enfaîte je…je...
Mon frère bafouille tellement il a peur de ce que cet homme pourrait lui faire. Je décide donc de prendre la parole. Après tout c’est pour ça que je suis ici.
- J’ai quelque chose à vous proposer. Lâchai-je.
L’homme qui doit être par déduction Julian, me transperce de ses yeux océan.
- Et tu es ? Me demande-t-il avec tout le mépris possible dans la voix.
- Je suis Eléa, sa sœur.
- Oh, je vois ! Léo est venu pleurer dans les jupes de sa sœur. Dit-il hilare.
- Pas du tout ! Mais je ferai tout pour lui, y compris perdre mon temps avec un homme arrogant comme vous ! Lui assène-je .
Il me foudroie du regard, s’il pouvait tuer avec ses yeux, je serai déjà morte. Mon frère me sert le bras, sans doute dans l’espoir de me faire taire. Le pauvre, il devrait bien savoir que c’est peine perdue.
- Alors ? Comptez-vous nous faire entrer ? Ou je fais ma proposition ici devant tout le monde ?!
Julian se décale sur le côté, et nous fais signe d’entrée. Au moment où je passe devant lui, il m’attrape par le bras, me tire vers lui afin de me chuchoter à l’oreille :
- J’espère que tu as une sacrée offre, dans le cas contraire, tu iras avec ton frère rejoindre les poissons dans la Garonne. Plus d’un homme est mort pour m’avoir parlé comme tu t’es permise de le faire.
Je le fixe sans ciller, et pourtant j’ai envie de m’enfuir en courant. Il observe mon corps centimètres par centimètres, comme ci il m’évaluait, avant d’ajouter :
- Peut-être qu’avant, je baiserai ton petit c*l. Maintenant avance ! Dit-il en me relâchant le bras violemment.
Je ne me fis pas prier, et je rejoins mon frère qui est quelques mètres plus loin, en me demandant si ce n’était pas la pire erreur de ma vie d’être venue ici.
Nous longeâmes un long couloir sombre, puis les molosses nous firent emprunter un escalier qui descendre vers ce qui me semblait être un sous-sol. Mon Dieu, c'est mauvais signe ! En général quand des personnes peu recommandables vous emmènent dans un sous-sol, il faut fuir ! Et surtout pas les suivre !
Nous atteignons donc le bas de l'escalier, et, oh surprise ! Un sous-sol ! Je tremble, mais j'essaie de le cacher comme je peux, d'autant plus que Julian me fixe de ses yeux azur avec une pointe d'amusement. Il attend que je craque et que je parte en courant ! Jamais ! S'il croit que je vais me rabaisser devant lui, plutôt crever ! Enfin, non, c'est une façon de parler je n'ai pas envie de mourir.
Les molosses nous font entrer dans une pièce sombre, qui sent le renfermé, à l'intérieur une table avec des chaises tout autour.
- Prenez place . Nous dit Julian.
Léo et moi nous asseyons côte à côte, le plus loin possible de ce mec.
- Bien, alors je vous écoute. Quelle proposition avez-vous à me faire ?
Bon et bien voilà, le moment est arrivé. Je prends mon courage à deux mains, j'inspire, j'expire et me lance.
- Mon frère vous doit une très grosse somme d'argent, j'en ai conscience. Il a réussi à réunir 50 000€ pour le moment. Ma proposition est la suivante : nous vous donnons les 50 000€ aujourd'hui même et je vous demande de bien vouloir nous accorder quelques mois afin de vous rembourser en totalité. Toutes les semaines, je viendrai moi-même vous remettre l'argent de mes heures supplémentaire, qui devrait s'élever à 2500€ par semaines. Jusqu'à ce que la somme soit remboursé, je vous verserai mes heures supplémentaire ainsi que mon salaire tous les mois. Ce qui ferait 11 200€ par mois. Et donc nous vous aurons remboursé d'ici à 18 mois.
Une fois ma tirade finie, j'observe les molosses ainsi que ce fameux Julian tous me fixe avec un regard ahuri et au bout de quelques secondes. Ils éclatent de rires ! Tous !
- Qui a-t-il de si drôle ? demandé-je.
- Vous croyez vous adresser à un organisme de crédit ou comment sa ce passe ?! me dit Julian
- Pardon ?
- Je vais vous expliquer comment cela va se passer. Votre frère va me donner l'argent qu'il me doit à la date que je lui avais donné, sans quoi il sera exécuter.
- Non mais vous êtes complètement malade ! hurlé-je. Nous n'avons pas cette somme ! Nous ne pourrons jamais l'avoir d'ici à deux jours ! Non, non, il doit bien y avoir une autre proposition que vous seriez prêt à accepter !
Julian me regarde, enfin, m'évalue. Encore ! Se penchant en avant sur la table, posant ses bras sur la table en joignant ses mains.
- Il y a effectivement une proposition que je pourrais accepter. Dit-il.
Je l'observe à mon tour, et voit dans ses yeux une lueur de malice, m'indiquant que quelques soit cette proposition, elle ne va sûrement pas me plaire. Par principe je demande quand même .
- Quelle est-elle ?
- Léo nous donne les 50 000€ aujourd'hui, et j'accepte de lui donner un an pour me rembourser en échange de quelques chose.
- Laquelle ?
- Vous ! me dit-il avec un sourire en coin.
- Je vous demande pardon ? Je n'ai pas dû bien comprendre.
- Pendant l'année que j'accorde à votre frère, vous serez à moi ! Vous resterez à mes côtés afin de servir de garanti de paiement.
Mon frère qui jusqu'ici était resté silencieux, se lève de sa chaise et se met à hurler :
- Jamais ! Jamais ma sœur ne t'appartiendra ! Tu n'as qu'à me tuer ici et maintenant !
- Je pourrais effectivement. Répondit-il Julian. Mais même mort, il me faudrait quand même cette somme, et donc c'est à ta sœur que reviendrait la tâche de me rembourser.
- Ce n'était pas ce qui été prévu ! hurle Léo.
- Non ! Ce qui était prévu, petit merdeux, crache Julian en agrippant mon frère par le col. C'est que tu ne joues pas au plus fin avec moi ! Quand on n'a pas d'argent, on ne joue pas ! Parle-moi encore une fois comme tu viens de le faire et je butte ta sœur devant tes yeux, avant de te butter ! Est-ce que c'est clair !
Léo hoche la tête. Julian le lâche et reprend sa place à la table. Ces molosses n'ont même pas bouger depuis tout à l'heure, ils sont toujours posté à chaque coin de la pièce.
- Bien alors que décidé vous ? Me demande Julian.
- Je pense ne pas avoir vraiment le choix ! craché-je.
- Nous avons toujours le choix mademoiselle.
- Certes ! Mais nous n'aurons jamais la somme d'ici à deux jours, je ne veux évidemment pas mourir, et je ne veux pas que mon frère meure.
- Tu n'as pas à faire ça pour moi. Me chuchote Léo.
- Bien sûr que si ! Tu es ma famille, mon petit frère ! Je dois veiller sur toi !, lui glissai-je, à l'oreille. Et puis, il ne me sera fait aucun mal. N'est-ce pas ?, demandé-je à l'intention de Julian.
- Si vous respectez votre part de marché, il n'y aura aucun problème !
- Bien ! Quand devrai-je vous suivre ?
- Dès ce soir très chère, hors de question que vous profitiez de la nuit pour vous échapper !
Ce soir ?, mais comment vais-je bien pouvoir faire ? J'ai mes affaires, mon appartement, mon travail je ne peux tout simplement pas tout quitter comme ça. Toutes ces questions passe en boucle dans ma tête. Julian semble s'en rendre compte, car il répond à mes questions silencieuses.
- Mes hommes vont vous accompagner à votre appartement afin que vous puissiez prendre des affaires, pour le reste votre frère devrait pouvoir se charger de régler tous les petits soucis.
Je ne sais absolument pas quoi répondre à cela, je ne pense pas qu'il y ait quoi que ce soit à dire, je hoche donc tout simplement la tête. Nous nous levons tous et prenons la direction de mon appartement.
Seigneur, j'aurais vraiment dû laisser mon frère faire au lieu d'avoir voulu la jouer Wonder Woman . Je vais me retrouver à la merci de cet homme pendant un an ! Mais pourquoi, tu ne peux pas te taire Eléa ! Pourquoi toujours ramener ta fraise !