Chapitre 6

1103 Mots
—Qu'est-ce que tu fais ici? Le ton était glacial. Si glacial qu'elle oublia un moment qu'Amir était à moitié nu. En venant dans sa chambre, sur les conseils de Briannah et de Laïla–la mère d'Amir–, elle s'était attendu au pire. Mais la réalité dépassait les scénarios qu'elle avait imaginés. Amir la détestait donc si fort! —Je t'ai posé une question Tayla. Sa voix la ramena rapidement au présent. Elle n'osa pas parcourir son torse nu du regard. Non. Ce serait un autre point pour lui. Et elle ne voulait que cela arrive. Elle le répugnait. C'était clair. Alors elle décida de lui rendre la monnaie de sa pièce en feignant l'indifférence. —Je suis venue te parler, déclara-t-elle sur un ton neutre. Il plissa les yeux. Un pli vint barrer son front. —Et de quoi? Demanda-t-il en lui tournant le dos. —Je ne peux pas t'épouser. Elle attendit sa réaction. Il arrêta de bouger. Les muscles de son dos se raidirent, accentuant sa virilité prononcée. Ciel! Était-il permis d'être beau à ce point ? Et pourquoi fallait-il que ce soit Amir, cet homme qui la détestait tant? Pourquoi son cœur battait si fort en sa présence? Elle avait l'impression qu'il pouvait l'entendre palpiter. Il ne se retourna pas pour lui faire face, se contentant de déclarer: —Sois plus claire. Elle se mordit la lèvre inférieure. Au moins il ne l'avait pas mise à la porte. Ou tout simplement lâché un:"tant mieux", comme elle l'avait imaginé. —Je ne peux pas te dire pourquoi, lâcha-t-elle dans un souffle. Il vit volte-face si rapidement qu'elle sursauta. —Tayla, fit-il de sa voix menaçante. Tu trouves que j'ai une tête à plaisanter ? —Mais Amir... Elle se tut brusquement. Amir se dirigeait vers elle. Elle recula d'un pas. Puis d'un autre. Elle n'avait pas peur d'Amir. Elle se méfiait tout simplement. Briannah lui avait raconté qu'il était un homme redoutable. Un sourire sardonique étira ses lèvres. —C'est ça ton plan Tayla ? Tu viens dans ma chambre, tu te mets sur mon lit. Ensuite quand j'arrive tu cherches à me mettre en colère. Comme ça je m'avance vers toi tandis que tu recules et Sapristi, tu tombes sur mon lit! Elle haussa les sourcils. —Quoi! —Ne feins pas l'étonnement. Les femmes comme toi, je les connais. Mais je dois reconnaître que tu es tombée très bas. La colère s'empara d'elle. Elle se retint de lui foncer dessus. Il ne fallait pas qu'elle oublie qu'elle n'était pas tout à fait remise de sa blessure au ventre. —Comment oses-tu? S'écria-t-elle. —Ah maintenant c'est moi qui ose? Fit-il d'un ton moqueur. Tu dépasses les bornes, ma chère. Si tu me disais ce que tu faisais dans ma chambre, sur mon lit, peut-être que j'en viendrai à te considérer comme lavée de tout soupçon. Elle ne répondit pas tout de suite. Elle se tordit les mains tandis qu'il la dévisageait d'un regard méprisant. —Je ne faisais rien de mal, dit-elle enfin. Il éclata de rire. Un frisson la parcourut. Ainsi, Amir savait rire. Et il fallait dire qu'il devenait encore plus beau en le faisant. Brusquement, il fronça les sourcils. —Dis-moi. J'ai l'air d'être un idiot ? —Amir... —Réponds-moi, tonna-t-il. Tayla sursauta. Elle porta une main à son cœur. Il lui criait dessus! Lui aussi? Non. Elle ne pourrait pas supporter ça à nouveau. Pas question de faire comme sa mère. Elle planta son regard dans le sien. —Je savais que tu étais barbare, mais pas à ce point ? —Maintenant tu évites ma question ! Fit-il d'un ton plus calme. Elle ne répondit pas. S'ils devaient parler, ce serait sans bruits, sans cris. Cela réveillait trop de souvenirs. Elle se dirigea vers la porte. Au moment où elle passa près de lui, il lui attrapa le poignet. Elle se débattit aussitôt, en vain. La poigne d'Amir était de fer. Et ses efforts ne suffirent qu'à provoquer des douleurs au niveau de son ventre. Elle arrêta de se débattre, sans pour autant lui montrer qu'elle souffrait. Elle n'avait pas oublié ce qu'il lui avait fait hier dans le jet. —Lâche-moi, siffla-t-elle, les dents serrées. —Et pourquoi le ferais-je? Répliqua-t-il. "Parce que quand tu me touches je ne suis plus moi-même." Elle se garda de dire cette phrase. Amir en profiterait pour la rabaisser ou renouveler l'expérience qu'ils avaient faite cinq ans plus tôt dans cette même chambre. —Lâche-moi Amir.(Elle jeta un regard vers le lit puis ajouta). S'il te plaît, laisse-moi m'en aller. Elle eut l'impression que l'air se chargeait d'électricité. Cette chambre était dangereuse: elle réveillait des souvenirs qu'elle voulait oublier. Une lueur nouvelle brillait dans le regard d'Amir. Il la fixait avec une telle intensité. Ce regard lui donna l'impression qu'il la désirait comme elle le désirait. Son souffle s'accéléra. Elle ancra son regard au sien. Le monde cessa alors d'exister. Il n'y avait qu'eux. Elle et lui. Et ce désir qui était presque palpable. Comment avait-elle pu ne pas remarquer qu'elle l'attirait ? Avait-elle été aveugle? Elle s'humecta innocemment les lèvres. C'était sûrement le geste à ne pas faire. Car le regard d'Amir s'assombrit encore plus. Sa main droite attrapa sa taille et il la plaqua contre lui. Elle put sentir l'intensité de son désir. Seigneur ! Allait-il... Brusquement, il lâcha son poignet et sa main gauche attrapa sa nuque. Ses lèvres s'écrasèrent sur les siennes. Elle tressaillit. Son b****r était sauvage, exigeant. Il força la barrière de ses lèvres. Non! Elle s'arracha de son étreinte. —Tu es fou! Fit-elle en posant la main sur sa bouche. —Ne fais pas semblant que ce n'est pas pour ça que tu es venue, rétorqua Amir. La gifle retentit dans la pièce. Amir resta impassible. Comment faisait-il? La main de Tayla la brulait; et la cicatrice dans son ventre l'élançait. Son regard glacial se posa sur Tayla. —Sors d'ici. Et que ce soit la dernière fois que tu lèves la main sur moi. Moi aussi je peux te frapper. Tayla se recula de stupeur. —Quoi! Tu me frapperais? —Et sois prête demain matin à huit heures et demie. Aucun retard ne sera toléré. Et maintenant disparais de ma vue. Elle n'eut même pas le courage de lui demander où il l'emmènerait. Son ego avait pris un coup fatal. La tête baissée, elle quitta la chambre, puis la suite de ce Cheikh si beau mais si barbare et orgueilleux. Si orgueilleux qu'il avait oublié ce qu'elle lui avait dit concernant leur mariage.
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