PDV Ambers
Après l'interaction avec Thomas et l'intervention du nouveau, j'essaie de me concentré le plus possible sur le cours.
La prof agacée des dernière événements, continue sa lancé, trop fatiguée pour faire la police. Parfait. Je n’ai pas envie de parler à qui que ce soit.
Je sors mon carnet, mais au lieu de prendre des notes, je laisse mon regard dériver. Les mots d’Axel tournent encore dans ma tête :
Ashley… mon cœur… c’est bientôt mon tour…
Je serre les dents. Pourquoi ça m’affecte autant ? Il vit sa vie. Et moi, la mienne. C’est un fait que je n’ai jamais digéré.
Je me force à me concentrer sur le tableau : équations, intégrales, problèmes à deux inconnues.
Ironique : j’en ai bien plus que deux dans ma vie.
La sonnerie retentit enfin. Beverley est partie devant. Je range mes affaires, prête à filer.
— Eh, la reine des glaces !
Je m’arrête. Le nouveau se tient devant moi, le regard défiant. Les élèves autours de nous s'arrêtent net et murmure entre eux.
— Je voulais te dire que je suis désolé, déclare-t-il.
Je cligne des yeux. Lui ? S’excuser ?
Les murmures s'élevèrent direct.
_ Dite moi que je rêve !
_ Il l'a fait ! Il avait peur finalement.
_ OMG ! J'arrive pas à y croire.
— Pour ce matin, continue-t-il. Je n’aurais pas dû te provoquer. C’était idiot. On fait la paix ?
— Laisse tomber, dis-je sèchement.
Je le contourne, mais il ose tendre la main pour me retenir… avant de se raviser au dernier moment.
— Je voulais juste m’assurer que tu vas bien.
Je m’immobilise. Pas parce que ça me touche. Parce que ça m’irrite.
Je me tourne lentement vers lui.
— Ce n’est pas ton rôle. Ni ton problème.
— Bien sûr que ça l’est. C’est ta mauvaise humeur qui m’a coûté ma main, dit-il en me regardant droit dans les yeux.
— Si tu veux vraiment éviter des ennuis, arrête de me chercher. C’est tout.
Je pars, sans attendre sa réponse.
---
Je rejoins Beverley dans le couloir. Elle est appuyée contre le mur, les bras croisés, chewing‑gum à la bouche, l’air de s’ennuyer.
— Alors ? demande-t-elle.
— Il s’est excusé.
Elle manque de s’étouffer.
— Lui ? Le nouveau ? Le mec qui pensait te tenir tête ? Sérieusement ?
— Apparemment, oui.
Elle éclate de rire, ce rire rauque et familier qui parvient parfois à me décrocher un vrai sourire.
— Eh ben. T’as le don de briser les gens sans les toucher.
— C’est ça… ou leur laisser croire qu’ils peuvent marcher sur moi.
Beverley glousse, puis son regard se fait sérieux.
— Et Axel ? Il a dit quoi ?
Je me raidis. Elle le remarque.
— Oh. Donc c’était encore une conversation du genre « j’ai une copine mais je t’appelle tous les jours quand même » ?
Je grogne.
— Je veux pas en parler.
— Très bien. Mais tu pourras pas fuir éternellement.
Je peux essayer, pensais-je.
---
Dans la cafétéria, notre entrée provoque un silence lourd. Je n’y prête pas attention, prends mon plateau au comptoir et me dirige vers notre table habituelle. Nico est déjà là. Après que nous nous soyons assis, l’ambiance redevient normale.
— Tiens, l’impératrice de glace est de sortie, souffle Nico en souriant.
Beverley roule des yeux.
— Qu’est-ce que tu veux ? grogne-t-elle.
Il ignore Bev et pose ses yeux sur moi.
— Ta performance de ce matin était impressionnante.
Je soupire.
— Vous allez tous vous y mettre ?
— Eh, je fais juste un constat. Et puis… il approche, lentement, un sourire presque dangereux aux lèvres. J’aime bien quand tu redeviens toi. Ça manquait un peu de chaos dernièrement.
Je le fixe intensément.
— Moi, je préférais quand tu évitais de jouer les prophètes du drame, Nico.
Il éclate de rire.
— Ça fait plaisir de te revoir piquante.
Beverley soupire, exaspérée.
— Bon, on bouffe ? Il n’a rien d’intéressant à dire.
Nico allait répondre quand…
— Salut Ambers ! Désolée de te déranger, mais c’est vrai que t’as transpercé le nouveau de ta classe ?
Je regarde l’intruse : Bianca de la Terminale B, l’une de celles avec qui je m’entends bien, suivie de quelques élèves. Les rumeurs circulent vite.
Je me lève pour lui faire face.
— Oui, je l’ai fait. Mais ce n’était pas volontaire. Il m’a insultée alors qu’il ne me connaît pas et je n’ai pas pu retenir mon geste.
— Ne t’inquiète pas, je ne suis pas là pour t’accuser. On sait tous ici que tu ne t’emportes pas pour rien, dit-elle en me donnant un sourire doux.
_ Tu ne frappes que pour défendre, jamais pour attaqué. On connaît tes efforts et tes limites. Poursuit les autres.
Je lâche un sourire malgré moi.
— Donc, chaque fois que mademoiselle parfaite fait une bêtise, vous lui pardonnez direct ? Pathétique, crie Iris de l’autre côté de la salle.
_ Vous la soutenez pour rien, crache Merry.
_ b***e d’imbéciles, poursuit Nicky.
— Nous au moins, on l’aime pour ce qu’elle est, et non pour l’argent comme certains, déclare Beverley, les yeux en feu.
— À se demander qui sont les vrais imbéciles, rigole Nico.
Je vois Iris et sa b***e perdre leur couleur et pâlir. Comme c’est hilarant et pathétique à la fois.
— Contrairement à vous, qui critiquez et jalousez les autres, Ambers, elle a le cœur sur la main, dit un garçon blond.
— Il a raison. Ambers est quelqu’un de bien. Elle a peut-être un problème de contrôle, mais elle est la plus gentille de toutes, poursuit Bianca en se plaçant devant moi.
Je les regarde tous un par un. Je ne leur ai rien demandé, et pourtant ils me défendent. Ces imbéciles.
Soupir. Ça me fait chaud au cœur. Mais je dois arrêter ça moi-même.
— Allez, les amis, ça suffit. Elles ne méritent pas que vous perdiez votre temps. Elles n'en valent pas la peine.
Je réussis à calmer les choses. Chacun retourne à sa table.
— On dirait bien que mademoiselle n’a pas perdu sa popularité malgré les circonstances, sourit Nico.
— Je ne leur ai rien demandé. Je sais me défendre toute seule, soupirai-je en buvant mon jus.
— Ils t’aiment, c’est tout. C’est normal qu’ils te soutiennent, dit Beverley en caressant ma tête.
— Bon, ça suffit. Silence, si vous n’avez rien d’intéressant à dire.
— Oh si, j’ai quelque chose d’intéressant, dit Nico, sourire en coin. Axel vient dans deux mois, pour deux semaines.
Mon cœur rate un battement.
Beverley ouvre grand les yeux.
— T’es sérieuse ?
— Très, répond Nico.
Je recule instinctivement. Nico me fixe, le regard doux.
— Tu devrais te préparer, Ambers. Quoi que tu en dises… ça va te secouer.
Je ne réponds pas. Pour une fois, il a raison.
— Je peux me joindre à vous ?
Je tourne la tête vers l’origine de la voix… et pour mon plus grand déplaisir, c’est le nouveau.
---
PDV de Josh
Je n’ai même pas encore posé mon plateau que Beverley lâche un soupir théâtral, tandis que l’autre lève un sourcil si haut qu’il devient presque conceptuel.
— Sérieusement ? demande-t-elle d’une voix coupante. Il mange avec nous ?
Beverley croise les bras, sourire mi-amusé mi-exaspéré.
— Nico… on a dit pas de nouveaux. Ce n’est pas une SPA ici.
Je vacille un instant, mais Nico, lui, reste ferme.
— Les filles, relax. Josh vient s’asseoir. Point. Vous faites une crise pour rien.
Il se tourne vers elles, sourire tranquille.
— Et puis vous allez l’aimer. Il est sympa. Bizarre, mais dans le bon sens.
Beverley murmure un « on verra ».
Ambers se lève avec son plateau.
— Je vais ailleurs, l'air est mauvais d'un coup ; déclare-t-elle en partant ne me laissant pas le temps de répliqué.
Je finis par m’asseoir. Non sans remarquer les regard noir des autres élèves.
Ça s'arrange pas on dirait.
Génial.
— Vous voyez ce que vous avez fait ? nous attaque Beverley.
— Ce n’est pas ma faute si ta copine ne me supporte pas. Je me suis déjà excusé. Donc maintenant, ce n’est plus mon problème.
— N’empêche, Bev, l’ancienne Ambers me manque, soupire Nico, les yeux pleins de mélancolie.
_ À moi aussi mais on peut rien faire, sauf être la quand elle en a besoin. Lui caresse-t-elle la main.
_ Vous n'allez pas me faire croire qu'elle était pas comme ça avant quand-même !?
_ Pourtant c'était le cas, elle étais la plus souriante et aimable de nous tous. Dit Nico en lâchent un sourire triste.
_ Elle étais un vrai rayon de soleil. Son surnom étais Sunshine avant de changé en reine des glace. Poursuit Beverley.
J'ai du mal à les croire.
Alors, comme ça la reine des glaces n’était pas toujours comme ça… Je donnerais cher pour savoir ce qui l’a changée.
Elle m’intrigue cette fille.