Chapitre 3

1315 Mots
Pdv inconnu Ma belle-sœur gare sa voiture juste devant l’enceinte du lycée. Une marée d’élèves en uniforme grouille à l’entrée, comme une ruche en plein matin. Alors c’est ça… St Augustine’s Preparatory Academy. Bordel. Comparé à ça, mon ancien lycée paraît pitoyable. Aucun doute : ici, on est bien dans l'un des lycée les plus prestigieuse aux monde. Gloria tourne la tête vers moi, un sourire bienveillant accroché à ses lèvres. — Bonne chance pour ton premier jour, Josh. Tu vas assuré. Je lève un sourcil, un sourire en coin. — T’inquiète, Ria. D’ici ce midi, je serai le mec le plus populaire du lycée. Je claque la portière et ajoute, provocateur : — Et passe le bonjour à mon idiot de frangin. Elle rit, démarre en agitant la main par la fenêtre. — D’accord. Bye, bisou ! La voiture s’éloigne dans un nuage de poussière, me laissant seul face à cette forteresse d’élite. Gloria Harwick, vingt-quatre ans, la petite amie de mon frère Brayane, vingt-cinq. Ils sont ensemble depuis le lycée, un couple cliché de roman d’amour : lui futur médecin, elle en école de marketing. L’un soigne les corps, l’autre vend du rêve. Bref, un duo parfait. Je balance mon sac sur l’épaule et observe les alentours. Des groupes de filles me dévisagent déjà, c'ertaines chuchotent, d’autres gloussent. Sur le parking, des mecs adossés à leurs voitures de luxe me toisent, certains avec l’air de se demander d’où je sors. D’autres, jaloux peut-être, affichent un rictus narquois. J’ajuste mon uniforme — chemise blanche impeccable, cravate noire, pantalon droit — puis passe une main dans mes cheveux blonds. Nouvelle école. Nouvelle jungle. ... : Excuse-moi ! Je me retourne. Une fille s’avance vers moi, sucette dans la bouche et portable à la main, sourire aguicheur collé au visage. Blonde, les yeux vert , lèvres pulpeuses et jupe bien trop courte pour un règlement scolaire normal. Les boutons de sa chemise trop ouvertes. Elle s’arrête à un mètre de moi, penche la tête ???_ Salut ! Tu doit être Josh. Moi c'est Iris et je suis ton guide. Dit-elle en me tendant la main. Moi, lui rendant son geste et en souriant : Merci mais je suis trop grand pour avoir besoin de nounou. _ Arrogant, je vois ça. On va bien s'entendre toi et moi. Je réponds par un demi-sourire. — Peut-être. Elle fait un pas en avant, le claquement de ses talons résonnant sur le sol. — Allez, suis-moi, monsieur « trop grand ». Je te montre le territoire. Je lui renvoie un demi-sourire qui en dit long : peut-être, peut-être pas. Elle fait un pas en avant ; le claquement de ses talons rythme ses paroles. Je la laisse me précéder, mains dans les poches, observant sa démarche : un déhanché travaillé, le genre appris pour marquer les esprits. Le genre de fille qui sait qu’elle attire les regards et s’en sert sans vergogne. Franchement ? Ça m’amuse davantage qu’autre chose. Les filles qui se croient au-dessus du reste intriguent, surtout quand elles ont cette assurance feinte. — Ici, c’est le bâtiment principal, explique Iris. Salle des profs, bureaux de direction, salles d’art, et bien sûr, la salle de musique. Je lève un sourcil. — Musique ? — Ouais. On a des élèves assez talentueux. Certains sont même connus sur Insta ou t****k. _ C'est beau à savoir. Elle me fait visiter d'autres endroits tout en me parlant de l'histoire de l'Académie. Plus tard, elle me laisse devant la porte de ma première salle. Un mec en sort, cheveux en bataille — typique. J’inspire un bon coup, pousse la porte et entre. Le professeur réarrange ses affaires sans se presser ; l’ambiance cliquette entre sérieux et mondain. J’observe les tables libres : il y en a une au fond à droite, deux au milieu — l’une occupée par une blonde qui ne passe pas inaperçue, l’autre juste derrière, avec un blondinet à l’air tendre. Je décide de viser la place à côté de la blonde. — Désolé le nouveau, mais cette place est déjà prise. Si tu veux bien aller t’asseoir ailleurs ce serait bien, merci. La fille pose son sac sur la chaise vide et me lance un regard assassin. — Y a pas écrit « réservé », je vois pas pourquoi j’irais m’asseoir ailleurs si c’est ici que je veux ! dis-je sans me démonter. Son regard devient plus dur encore. — Écoute le nouveau. T'as beau avoir une belle gueule, t'en restes pas moins un connard. Je t'ai pas demandé ton avis : va te faire foutre ailleurs. Je pose une main théâtrale sur la poitrine, la mine blessée en spectacle. — Aïe, tu me brises le cœur. Un blondinet de la deuxième table intervient, calme comme un radeau au milieu d’une tempête. — Eh ! Calmos les gars. Ley, garde tes griffes pour Célia. Et toi le nouveau, viens t'asseoir à côté de moi. Sa voix est posée, presque amicale. Il y a des murmures ; les regards se tournent vers moi, certains curieux, d’autres déjà en train d’échafauder des suppositions. Je m’assois donc là où on m’indique. Le blondinet se présente : — T'en fais pas le nouveau. Elle est pas méchante, juste inquiète pour la retardataire. Moi c'est Nico. Nico Nickerson, et toi ? — Josh Parker. T'aurais pas un lien de parenté avec Ned Nickerson, le PDG de Nickerson & Compagnie ? dis-je, histoire de jauger. — Pour être exact, c'est mon père ! répond-il avec fierté. Et toi, t'es le deuxième fils du magnat Tayler Parker, non ? — Affirmatif. Ravi de te rencontrer, mec. — Pareil. Au fait qu... BAM ! La porte explose presque de ses gonds, claquant contre le mur. Un choc sec fait sursauter la classe tout entière. Je m’attendais à des entrées grandiloquentes, mais pas à ça. Une fille brune arrive en trombe, cheveux frisés, casque pendu autour du cou, le regard en feu. Elle se pose directement à côté de la blonde agressive. C’est la retardataire. Je reste bouche-bée. Riche peut-être, mais sans aucune manière : elle a l’audace d’entrer comme une tornade. Évidemment, j’éprouve une satisfaction piquée d’agacement — le chaos a quelque chose d’excitant. Pensant briser la glace, je lui tapote l’épaule. Mais sa réaction est foudroyante : ses yeux sont les plus froids que j’aie jamais vus. Son visage n’exprime pas la timidité ; il exprime la glace et la décision. — Eh p*****e ! Tu te prends pour qui pour entrer de cette façon ? Ton père est peut-être riche mais c'est pas une raison pour te comporter comme une indigène sans éducation. Ici on est égaux alors si t'es pas contente alors cass... NON D'UN CHIEN !! Je n’ai rien vu venir. Elle enfonce un stylo dans ma main — oui, un stylo. La douleur est fulgurante, aiguë : je sens l’objet pénétrer la peau, percer la chair, traverser ma paume. Ça sort de l’autre côté. Elle s’enfuit aussitôt, et la blonde part à sa poursuite en hurlant. La salle est figée. Moi, je tiens le stylo qui ressort, chaotique, et je goûte le fer du sang. p****n. Ça brûle. Ça coule. Et je manque de m’évanouir de l’humiliation plus que de la douleur. — Viens mec, je t'emmène à l'infirmerie, dit Nico en se levant d’un bond. Tiens, utilise mon foulard le temps qu'on arrive. Je le suis, main serrée contre la paume ensanglantée, tandis que les regards de la classe me transpercent. _ Pourquoi les autres me regardent comme ça alors que c'est moi la victime ? _ Disons que la tu viens de t'en prendre à la personne la plus aimé et respecter de toute l'Académie. Me dit il après un lourd silence. T'inquiète mec, tu viens juste de signé ton arrêt de mort, rien de grave. Il est sérieux là ? C'est officiel je suis vraiment dans la merde.
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