The New Academy

Chapitre 8: Ethan

Une fois Nina partie dormir, je ne savais pas quoi faire. Mes parents étaient déjà partis retrouver ma sœur. Il m'était impossible de dormir, car je n'étais pas fatigué du tout, et je pensais trop à ma meilleure amie. Je me sentais coupable de la laisser vivre avec des parents comme ça. Je devrais peut-être appeler les services sociaux, ou quelque chose comme ça ? Mais j'avais promis à Nina de ne rien dire sans son accord. Il fallait peut-être que je l'encourage à en parler à un adulte, ou je ne sais pas trop

Je décidai d'aller me coucher, au moins de m'allonger pour me reposer. Il était vingt deux heures lorsque j'éteignis la lumière de ma chambre. Je pensais toujours à Nina. Je réfléchissais à tout à l'heure, lorsque je l'avais raccompagnée chez elle. Je n'avais pas compris pourquoi elle était partie brusquement. Elle ne me regardait pas. Ça l'avait dérangée, peut-être ? Je n'avais pas pu voir son visage afin d'être sûr. Il fallait peut-être que j'évite de recommencer, par la suite.

J'avais hâte de la voir, demain. Si elle était distante, ça confirmerait que ça l'avait dérangée. J'avais peur, maintenant. Je n'osais pas lui avouer mes sentiments. C'était trop...bizarre. Et puis, je savais bien que ce n'était pas réciproque. Je ne voulais pas prendre le risque de la perdre. Su avait compris, lui, donc si ça se trouvait, Nina le savait déjà, sauf qu'elle ne disait rien pour ne pas me blesser.

Je trouvais le changement de comportement d'Astrée désolant, d'autant plus que ça avait énormément touché Nina. Ce n'était pas que je ne tenais pas à Astrée, mais ces derniers temps j'avais remarqué sa froideur et son irritation contre moi. Ce matin même, alors que Nina n'écoutait pas, elle avait même annulé notre sortie du samedi, disant quelle avait un rendez-vous important.

La classe de cette année était assez hétérogène. Il y avait les populaires, la plupart des personnes ignobles qui se croyaient plus forts que les autres, comme Austin, ou même Jessy. Xenia avait beau faire partie de la b***e d'Austin, elle n'était pas comme eux. À part pour le vent de ce matin. Austin était une vraie brute. Je ne l'aimais pas particulièrement. Ensuite, il y avait le groupe de Jessy, Kelly et Fanny. Elles étaient dix en tout, onze avec Astrée. Elles se maquillaient presque toutes, portaient tout ce qui était à la mode , et surtout, elles se moquaient de tout le monde en les regardant de leur air hautain.

Ensuite, il y avait les personnes normales , c'est-à-dire avec des résultats corrects, qui s'habillaient avec des vêtements basiques, et qui se contentaient de vivre leur vie de leur côté. Ils étaient souvent dans un grand groupe mixte, avec plus ou moins d'affinités. Il y avait Martin, Amélie, Alex, Thomas, Alyson, Luna et Simon.

Il y avait le groupe de filles dont beaucoup oubliaient leurs noms. Ces filles avaient en général de bonnes notes, mais elles avaient lair un peu perchées. Ce petit groupe se constituait de Talia, Jeanny, Cassy et Emilia.

Il y avait la petite commité d'élèves perturbateurs, comme Sofia, qui restait avec d'autres élèves perturbateurs d'autres classes. Aussi, il y avait les intellos , avec tous les clichés typiques, William et Collin. Il y avait le groupe de garçons, toujours en survêtement, du genre à cracher par terre et écouter du rap français, du genre à fumer devant le collège, qui étaient Jean, Léo, Hédi et Gale. Il y avait Rita, une nouvelle que je ne connaissais pas. Lucy, qui n'avait pas lair décidée à parler à qui que ce soit. Lenny, qui restait avec presque tout le monde. Et enfin Nina, Su et moi. Je ne savais pas dans quelle catégorie on nous classait.

D'après ce que j'avais vu sur l'emploi du temps, nous avions de bons professeurs dans l'ensemble. Niveau emploi du temps, il n'était pas génial. Huit heures seize heures trente le lundi, mardi et vendredi. Huit heures quatorze heures trente le jeudi – seul bon côté – et neuf heures midi le mercredi.

Il était vingt trois heures, d'après mon réveil. Je décidai d'essayer de dormir. Le problème était que je me remis à penser à Nina. Je me retournais constamment dans mon lit en cherchant le sommeil. Je finis par réussir à m'endormir.

***

Je fis un rêve étrange.

J'étais au collège, dans la cour. Tout était en noir et blanc. Il ny avait d'abord personne, puis un loup immense apparut devant moi. La seule couleur que je pouvais distinguer était ses yeux, d'un vert vif. Il s'assit face à moi, calme, comme un chat qui attendait les caresses de son maître. Je posai doucement ma main sur sa tête, et il ferma les yeux d'un air adouci. Il se releva, puis partit vers le bâtiment. Je le suivis, comme poussé.

Le loup entra à l'intérieur, et se diriga vers une porte. Une porte qui n'était pas là, en vrai. Du moins, je ne pensais pas. J'eus un doute. La porte s'ouvrit comme par magie devant le loup, et il entra. Je le suivais toujours. Nous étions maintenant dans une pièce, une sorte de laboratoire. Il y avait des flacons remplis d'une substance d'un bleu vif irréel, alors que tout le reste restait en noir et blanc, sauf les yeux du loup, et ça. Il y avait sept flacons, tous identiques les uns des autres.

– Tu n'es pas normal, Ethan.

Je sursautai. Le loup venait de me parler. Il me fixait de ses yeux toujours verts. Du moins, elle. J'avais reconnu une voix de fille, de mon âge. Étrange...J'essayai de répondre, mais c'était comme si j'étais muet. Je n'y arrivai pas.

– Tu n'es pas seul. Tu dois retrouver les autres. J'ai été envoyée pour tous nous réunir, mais c'est plus compliqué que ce que je croyais.

Je ne comprenais pas. De quoi parlait-elle ? Pas normal, mais comment ça ? J'étais normal, moi ! Et qui ça, les autres ? Soudain, il y eut un cri strident. Tout disparut, tout devint noir.

***

Je me réveillai en sursaut. Mon front était perlé d'une sueur froide. Je tremblais de tout mon corps. Je regardai vers mon réveil. Il était onze heures du matin. Je bondis sur mes pieds pour me préparer avant l'arrivée de Nina.