IVUn vif soleil de mai entrait dans la grande salle tendue de cuir cordouan, s’étendait en longue traînée sur le tapis de Turquie, arrivait jusqu’au comte Tankred et à son fils, tous deux assis près d’une table chargée de papiers. Cette pièce était le cabinet du comte régnant. Guido, bien qu’il eût reçu pleins pouvoirs de son père, venait par déférence l’entretenir des affaires du petit État. Le comte Tankred approuvait toujours les actes de son héritier, d’ailleurs généralement conformes à ses propres idées. Toutefois, aujourd’hui, il manifesta une surprise désapprobatrice au sujet d’une commutation de peine signée par Guido. – Quoi ! un an de prison au lieu du gibet ? Pourquoi cela, Guido ? – J’ai trouvé que la faute ne valait pas cette peine. – Pourtant, le jugement avait été prononc


