Chapitre 2 : **
Ashley demeurait interdite devant cet homme qui exigeait qu’elle porte le poids de leurs actes.
— Qui réclame encore une telle absurdité ? lança-t-elle, révoltée, tandis qu’il avançait vers elle, si près qu’il ne restait plus d’air entre leurs corps.
Il pencha légèrement la tête, son regard dur planté dans le sien. Ses yeux d’acier la transperçaient, et elle comprit qu’il ne plaisantait pas.
— Moi, répliqua-t-il avec un calme tranchant. Tu as choisi de m’imposer ta présence, tu devras en assumer les conséquences.
Sa voix inflexible la glaça. Sa gorge se noua, et malgré elle, elle avala sa salive dans un silence gêné. Pourquoi dégageait-il une telle autorité, un tel pouvoir de contrainte ?
Après un long instant, il recula d’un pas, mais son ton demeura implacable :
— Je t’accorde vingt-quatre heures. Il vaut mieux que tu consentes, car sinon, c’est à ta porte que je viendrai réclamer ta main.
Le cœur d’Ashley bondit dans sa poitrine. L’homme s’écarta avec lenteur, saisit son portefeuille posé sur le fauteuil et en sortit une carte. D’un geste sec, il la lui tendit.
— Voilà mes coordonnées. Et prends garde : je déteste attendre.
Son regard impassible acheva de l’intimider. Muette, Ashley s’empara de la carte et quitta la pièce d’un pas pressé, fuyant comme une proie effrayée. Une minute de plus et son corps aurait lâché sous la tension.
Dans l’ascenseur, elle composa le numéro de sa manageuse. La voix endormie de Miley s’éleva à l’autre bout.
— Qui est-ce ?
— Je t’envoie ma localisation. Dépêche-toi, j’ai besoin de toi.
Miley ouvrit les yeux d’un coup, vit le nom affiché sur l’écran et répondit aussitôt :
— Oui, madame.
Quelques minutes plus tard, la voiture s’arrêtait devant le palace le plus luxueux de la ville. À l’entrée, une silhouette fine, le visage à moitié dissimulé par un foulard, attendait. Miley la reconnut aussitôt. Ashley monta précipitamment dans le véhicule.
Le silence pesait à l’intérieur. Miley, sensible à chaque vibration, sentait la colère glacée de sa patronne. Enfin, la voix d’Ashley claqua :
— Efface tout ce qui mentionne mon histoire avec Greg. Je refuse que mon nom reste associé à ce traître.
— Bien, madame, répondit Miley sans discuter.
Le trajet les mena jusqu’à l’appartement personnel d’Ashley, au sommet d’un immeuble qu’elle avait acquis grâce à ses propres revenus, loin de la demeure paternelle. Un étage entier lui appartenait, conçu selon ses désirs les plus exigeants.
Une fois à l’intérieur, Ashley s’effondra sur le canapé, le corps endolori. Chaque muscle rappelait les excès de la veille. Elle murmura, les dents serrées :
— Salaud.
Miley la dévisagea en silence. Mais Ashley se redressa brusquement, fouilla son sac et sortit la carte qu’elle avait glissée à la hâte avant de fuir la chambre. Elle lut à voix basse le nom inscrit dessus :
— Tristen Knight…
Miley, intriguée, ouvrit de grands yeux. Elle faillit s’écrier, mais se couvrit aussitôt la bouche.
Ashley fronça les sourcils. Puis, attirée par l’insistance du regard de son assistante, elle se dirigea vers la salle de bain. Devant le miroir, elle découvrit l’empreinte rouge qui ornait son cou, évidence indiscutable.
— Quoi ? Un suçon ?!
Elle tira un peu sur le tissu de sa robe et constata d’autres marques, semées sur sa clavicule et sa poitrine. Sa colère explosa.
— Espèce d’enfoiré ! Tu n’as pas laissé un centimètre intact !
Sa main frappa le marbre du lavabo, et elle fit couler l’eau brûlante de la baignoire, jurant encore contre cet inconnu insolent.
Dehors, Miley restait troublée, l’image du suçon gravée dans sa mémoire.
**Siège de Melanin Internationals**
Un SUV noir stoppa devant l’immeuble imposant. Deux hommes en descendirent : Tristen Knight et son fidèle assistant Karl. Tous deux gagnèrent l’ascenseur privé qui les mena directement à l’étage de la direction.
Depuis le départ en retraite de son père, Tristen avait repris l’empire familial d’une main ferme. Karl, son bras droit depuis toujours, incarnait une loyauté sans faille.
— Les négociations avec les sociétés rivales, tu as vérifié ? demanda Tristen en consultant des documents économiques.
Puis un sourire rare effleura ses lèvres.
— Je crois qu’il est temps que je m’accorde une interview cette année.
Karl observa discrètement ce sourire inhabituel. Son patron, à vingt-huit ans à peine, était déjà l’un des hommes les plus puissants du pays. Sa carrure imposante, ses yeux bleu profond et son tempérament d’acier forçaient le respect. Pourtant, aujourd’hui, quelque chose d’autre brillait en lui.
— Le patron semble de bonne humeur. Est-ce qu’une personne particulière en est la cause ? osa Karl.
Le sourire de Tristen s’élargit.
— Tu n’es pas si mauvais pour deviner.
Karl comprit et ne posa pas de questions supplémentaires. Il s’éclipsa, laissant son supérieur seul face à la baie vitrée.
Tristen contempla la ville qui s’étendait sous ses pieds. Il savait que le délai imposé était bref, mais justement, cela la forcerait à se manifester.
Ses lèvres murmurèrent dans un souffle :
— Ashley Brown… tu es à moi, désormais.
Ses yeux étincelaient de détermination tandis qu’il se tournait pour commencer une nouvelle journée.