L’amour à l’épreuve des castes

« Moi je l'attendais lui ! Comment serait-il ? Je ne le savais pas au juste et je ne me le demandais même pas. Il serait lui, voilà tout. Je sais seulement que je l'adorerais de toute mon âme et que je le chérirais de toutes mes forces. On se promènera par les soirées chaudes sous la cendre lumineuse qui tombait des étoiles. On ira les mains dans les mains serrés l'un contre l'un l'autre entendant battre nos cœurs, sentant la chaleur de nos épaules mêlant notre amour à la limpidité suave des nuits étés, tellement unis qu'il pénétrât aisément par la seule puissance de notre tendresse jusqu'à nos plus secrètes pensées. Et cela continuerait indéfiniment dans la sérénité d'une affection indescriptible. Il me sembla soudain je le sentais contre moi une vague de frisson de sensualité me courus des pieds à la tête. » En lisant ce passage j'ai ressentis quelque chose d'intense et des images revenaient en flash black. L'image d'une vie parfaite, heureuse et plein d'amour. Un temps passé avec l'homme de ma vie, le premier homme que j'ai aimé depuis que je sais ce que cela veut dire amour. Je ne parle pas de ces amourettes d'adolescents, ni de ces relations fondés sur l'attirance ou l'intérêt. Non on vivait une relation saine qui avait commencé l'époque de mes 17ans et lui il avait 22ans. Il était plus mature et était toujours là pour moi. Certes au début il avait une certaine réticence par rapport à mon âge donc notre relation n'a été révélé à mes parents que quand j'avais 18ans et là aussi j'ai créé un chaos total dans ma famille. Ma mère s'y était oppose catégoriquement. Elle ne pouvait pas supporter que sa fille sorte avec un homme qui était "casté". C'est carrément pathétique de dire que celui-ci ne peut pas s'unir avec celle-là. Des traditions démodés qui ont détruits la vie de plusieurs personnes et notamment la mienne. -Pense tu que je vais te quitter juste parce que ma maman n'est pas d'accord ?elle a vécu sa vie donc elle n'a pas le droit de s'immiscer dans ma vie. Boubacar je t'aime et tu le sais très bien alors j'ai pas l'intention de te laisser tomber. Je suis adulte je sais ce qu'il me faut et je sais aussi ce que je dois faire. On n'est plus à l'époque où on décidait qui épousé à notre place. En tout cas je ne vais laisser personne prendre cette décision à ma place. Le mariage c'est quelque chose de sacré alors je veux me marier juste une fois et ne jamais divorcer. Fonder une famille avec celui que j'aime et restait le reste de ma vie avec lui. Tu comprends je ne vais pas épouser un homme que je n'aime pas c'est toi que je veux Boubacar toi et personne d'autre. Il m'écoutait parler en me regardant avec tendresse. Je remarquai dans ses yeux une tristesse impénétrable et l'image d'être dans les bras d'un autre homme me vint et dégoûtée, je détourne le regard ne pouvant plus supporter cet douleur. On reste dans un silence inconfortable avant qu'il ne décide de me parler. -je sais que tu m'aimes et que tu pourrais défier ta mère juste pour moi mais je ne peux pas te faire ça. Je veux t'épouser mais je veux que tes parents soient en accord avec cette union. Pas question que tu sois en froid avec eux à cause de moi jamais je ne pourrais le supporter. -Et en attendant on va faire quoi au juste ? Tu sais que m maman a dit qu'elle ne va pas y revenir. Elle a déjà pris position. -incha Allah tu seras ma femme aujourd'hui ou demain. Tu as ma parole. Je pousse un soupir avant de laisser tomber ma tête sur son épaule. On reste ainsi durant un moment avant qu'on ne décide à partir. Et si je savais ce qui m'attendait chez moi, j'aurais préférée disparaître dans la nature à jamais. Mais personne ne peut fuir son destin s'il est déjà écrit. Boubacar m'accompagne avec sa voiture et me laissa au coin de la rue comme toujours, pour ne pas avoir à me faire surprendre. J'ai trouvé du monde devant la maison et à la porte je tombe sur une voisine qui me dit « félicitation » ne sachant pas de quoi il s'agissait je l'ai dis merci avant d'entrer. La maison était pleine de vieux et des amies de ma mère. J'ai quitté la maison ce matin et pourtant il n'y avait que la famille et là j'y retrouve une armée de personnes rigolant et discutant. Ils fêtaient sûrement une bonne nouvelle mais pourtant je ne savais pas de quoi il s'agissait. Je cherchais ma maman des yeux mais je ne la trouvais pas alors avec difficulté je monte les escaliers pour aller dans ma chambre. Quand j'ai ouvert la porte je trouve mes cousines assissent sur le lit. - Heu que faites-vous ici hein ? Vous venez sans me le dire ? Et il se passe quoi là dehors ? Elles me regardent comme si elles étaient surprises par ma question. - moh petite folle c'est moi qui devrais te demander, me répondit kadia, tu te marie sans nous le dire nous tes meilleures cousines. Je me suis mise à leur rire au nez. C'est quoi ces bêtises ? Que moi je me marie. - D'où tenez-vous cela ? Vous voyez toute la journée j'étais absente vous croyez si c'était mon mariage j'allais sortir et trainais dehors ? Wallah vous êtes idiotes. Rokhaya vint vers moi et me pince le bras - tu es sur que tout va bien toi ? Thipp de toute façon mon père et celui de kadia sont partis à la mosquée pour célébrer un mariage. Et apparemment la mariée habite ici et ils disent que c'est ma cousine. - je ne suis pas ta seule cousine - mais ici dans cette maison, il n'y a que toi ou, ou alors c'est ton frère qui se mari hein. - Mon frère ? Non je ne crois pas. Au moins .... Ne me dites pas que ? - quoi ? Sans leur répondre je sors de la chambre avec vitesse pour voir ma mère. Je la retrouve dans le salon au milieu de ses amies. Quand elle m'a vu, elle s'est levée pour venir vers moi. - ah tu es revenue ma fille - maman dit moi qu'est ce qu'il se passe ici ? - un mariage ma fille ? - qui se mari ? Papa a pris une deuxième épouse ? Ou c'est Moustapha ? Elle se met à rire avant de me répondre. - c'est le tien ? - pardon ? Le quoi ? Moi ? - oui tu es maintenant marié ma fille tu es une femme maintenant ? - ta blague elle est de très mauvaise gout tu sais. - WALLAHI je suis sérieuse. Quoi ?elle a osé faire cela ? Me marier en secret et que je l'apprenne comme ça par mes cousines. Non non non c'est trop. Sans réfléchir à ce que j'allais faire, je suis sorti du salon et voir ce monde rigoler, manger, boire, discuter me dégoutait au plus haut point. - VOUS ETES VRAIMENT UNE b***e D'HYPOCRITE. VOUS ETES COMPLICES DE TOUT CE QUI ARRIVE. VOUS MANGEZ VOUS RIGOLEZ EN FETANT UN MARIAGE QUI N'EXISTE PAS. Je criais tellement fort qu'ils se sont tous tus. Ils me regardaient avec de gros yeux et je n'avais qu'une envie faire sortir tout mon haine envers eux. - s'il vous reste un peu de dignité, sortez de chez moi, il n'y a pas de mariage puisqu'il Ya pas mon accord sortez. Ma mère essayait de me calmer mais je ne l'écoutais pas. Je continuais de leur dire des trucs dont je suis sur que je vais regretter après. A ce moment mes oncles sont entrés dans la maison. Ils ne comprenaient surement pas. Le père de kadia s'est approché de moi pour me parler. - aissata qu'est ce qu'il y a ? - mon oncle pourquoi vous avez fait ça ? - quoi ma fille ? - me donner en mariage alors que je ne suis pas au courant ? Mon oncle se tourne vers ma mère puis vers le père de Rokhaya. - mais ta mère ... - mère ? Je n'ai plus de mère. Ma mère est morte et je suis orpheline. Ne voulant pas pleurer devant ses gens, je me suis refugiée dans ma chambre et j'ai fermé la porte à clef. Quelques instants plus tard on tapait à la porte. Ils me demandaient d'ouvrir la porte mais je continuais de pleurer. Après des minutes ils se sont arrêtés. Je n'arrivais toujours pas à croire qu'ils ont fait ça. Ma mère a attendu que mon père soit en voyage et a tout manigancée. Me marier avec quelqu'un que je ne connaissais pas et Boubacar ? Qu'est ce qu'il va ressentir ? Je n'ose même pas lui dire mais je suis sûre qu'il le saura. Je ne saurais décrire ce que je ressens. De la haine du dégout, de la tristesse je ne sais pas. Mais je sens une boule au fond de ma gorge et l'envie de crier toute ma rage me vint. J'ouvris la porte et tout le monde était partie, ma mère était dans la cour avec mes oncles et mon frère. Je me suis avancée vers eux. - si tu savais comme je te déteste ? Je te déteste je te déteste - aissata, ne parle pas comme ça a ta mère, me dit mon oncle - je n'ai plus de mère je t'ai dit plus de mère Mon frère est venu près de moi. - calme toi me dit-il. - toi Moustapha tu m'as fait ça, tu la laissé faire. - calme-toi et viens avec moi Moustapha m'emmena dans la chambre et ferma la porte. - où est ton téléphone ? - quoi ? - dans mon sac pourquoi ? - regarde. Quand j'ai pris mon téléphone, j'ai trouvé 11 appels manqués de Moustapha. - depuis ce matin je t'appelais mais t'as pas répondu. Quand j'ai su ce qu'il se passait je t'ai appelé mais tu n'as pas répondu. - je l'avais mis sous silencieux. Mais tu pouvais empêcher ce mariage. - j'ai essayé mais ma mère a dit que tu étais d'accord pour cette union. - mais c'est faux. - je sais mais je ne pouvais rien faire. J'ai appelé papa il revient. - qu'est-ce que je vais faire Moustapha. Je ne veux pas de ça - papa va tout régler t'inquiète pas. J'étais dans les bras de Moustapha quand mon téléphone a sonné et c'était boubacar.