Chapitre 5

1348 Mots
Point de vue de Rachel.   Tu parles d'une histoire. Punaise, je me maudis d'être venue à son rendez-vous de merde. Il m'a humilié, le con ! Durant tout le reste de la soirée, Monsieur a tapé la discute avec la serveuse miss gros seins (des faux, par-dessus le marché !) et m'a snobé royalement. Suis-je une plante verte ? Non parce que j'ai bien l'impression qu'il m'a considéré de la sorte, voyez-vous. —   Attends, arrête de bouder ! C'est bon, t'es plus une gamine, Gazelle !     Maintenant qu’on est sorti du restaurant, Nassim tente de calmer les choses et faire son mea culpa. Prévisible. Mais je ne flancherai pas. En tout cas, pas aussi vite. —   Tu n'as pas ton mot à dire, je fais ce que je veux. Tu enlèves tes sales pattes de moi et tu me laisses monter chez moi. Je ne veux plus voir ta sale gueule !    Je me débats et Nassim obtempère à ma menace. Attends, quoi ? Il obtempère déjà ? Même pas il persiste pour moi, l'enfoiré ! —   T'es vraiment qu'un con, grogné-je en croisant mes bras sur ma poitrine. Comme s’il avait compris que je rendais les armes, Nassim sourit et se rapproche de moi. —   Qu'est-ce qu'il y a, Gazelle ? Tu n'es pas contente de notre petite soirée ? —   Le début était acceptable, c’est vrai, mais à la fin tu as commencé à me casser les... —   Du calme, du calme. Je monte chez toi ou quoi ?     Hein ? Non mais j'hallucine ! Ce mec est d'une désinvolture hallucinante, c'est pas possible ! —   Tu veux venir chez moi ?? Je ne te connais même pas ! attaqué-je. —   Si, quand même un peu... —   Tu... de toute façon tu m'as gavé. J'ai eu l'impression que tu passais plus le moment avec l'autre blondasse qu'avec moi. —   T’es jalouse wech, c’est rien.     Nassim se rapproche davantage et prend mon visage en coupe de manière à ce que je le regarde droit dans les yeux. —   Avoue que je te fais craquer, dit-il, charmeur. —   Arrête ça, sifflé-je. Tu n'es même pas crédible avec ton... bas de survêtement "Barça".    Je me détache de lui et le lorgne de haut en bas. —   Oh, je vois que Gazelle s'y connaît en foot ! —   Mon frère joue en ligue 1 dans le club du Paris Saint Germain, ça m’a aidé à connaître mes classiques.     Pourquoi ? Pourquoi j'ai dit ce bobard ? Nassim me considère d'un tout autre air, maintenant. Je dirais qu’il est partagé entre la stupéfaction et l’admiration. Ah, quand ça parle de foot on se réveille, hein ! —   Jure Wallah ton frère joue au PSG ? qu'il me demande, sérieux comme jamais.    Désespérée, je suis. Monter boire un remontant, j'ai envie. —   Je n'ai même pas de frère, finis-je par dire et je lui tourne le dos en direction de la porte du hall de l’immeuble.    Il revient aussitôt à la charge en me retenant par le bras. —        Plaisante jamais avec ça. Tout, mais pas le foot. —        Et toi, plaisante pas avec moi ! je lui crie en pleine tronche.     Il recule, surpris par ma réaction brutale. Hausser le ton a du bon côté, visiblement. —        C'est bon, t'as gagné, déclare Nassim. Je me suis mal comporté. Tu m'excuses ?     Je n'arrive pas à garder mon sérieux quand je vois son air pitoyable collé sur son visage. Ça sonne si faux ! Mais il me fait rire, c'est le principal, non ?   Point de vue de Nassim.      Comme d'habitude, j'ai réussi. J'ai un peu ramé, mais la Gazelle a fini par accepter que je monte chez elle.    Son appart est sympa, assez petit mais bien rangé et propre. En plus ça sens bon, sûrement l'odeur de son eau de toilette. Bref, ce petit coin me plaît. Je vais pouvoir me poser pépère et profiter un max de mon after.    Tandis qu’elle cale ses chaussures à l’entrée, Gazelle m'apprend qu'elle vie avec une fille qui s'appelle Nadia, mais que celle-ci n'est pas là ce soir car elle passe la nuit chez son pote. Au moins j'en connais qui vont b****r ce soir... —   Tu veux boire un truc ? m'interroge Gazelle en entrant dans sa cuisine. —   Prend-moi un coca, s’il te plaît. —   Pas d’alcool ? —   Hum, pas aujourd’hui.     Ouais, je bois de temps en temps. Je suis m******n et je sais que c'est péché, mais on peut pas tous être parfait, ma foi. T'en a c'est la drogue, d'autre c'est la clope, et puis y a moi : je fais les trois en même temps. Mais avec modération, s'il vous plaît !    Enfin, voilà quoi... Bref.    Rachel revient s'asseoir à trois mètres de moi et m'envoie la canette d'un coup de la main. Elle respecte des distances de sécurité ou je rêve ? Wech, elle croit que je vais lui sauter dessus ou quoi ? —   Tu peux venir à côté de moi, hein. Je ne mords pas. —   On sait jamais avec les mecs comme toi, me dit-elle, pas très convaincue.     Si elle n'est pas rassurée auprès des « mecs comme moi », pourquoi m'a-t-elle invité à entrer, alors ? Je comprends rien. Quoi qu’il en soit, j’ai une idée en tête que je compte bien réaliser. —   J'ai peut-être eu plusieurs conquêtes, mais je suis pas un psychopathe. Viens ici, Rachel, parce que là c'est gênant. —   Gênant ? répète celle-ci en se rapprochant lentement. Tu prends les choses très à cœur, dis donc...     Je prends aussi les choses d’une tout autre manière, ma poule, me dis-je en l'imaginant un peu plus intime avec moi.    Waouh, stop ces pensées de mec en chien ! Elle n’est pas comme ça, ça se voit. A moins que... —   Est-ce que ton frère habite pas loin ? me demande soudain Rachel, coupant court à mes fantasmes.    Wech ? C'est quoi cette question ? C'est moi ou le frère qui se trouve devant elle, là ? —   Nan, je réponds sèchement. Il habite loin. Très loin même.     M'en fou, je vais pas lui dire que Tarek est dans le quartier, on sait jamais elle serait capable de se le taper lui plutôt que moi. Ouais ouais, les femmes sont dangereuses, faut se méfier d'elles. —   Pourquoi cette question ? je reprends. —   Bah.. c'est que... Non, rien. Laisse tomber, ignore Rachel.      Je préfère.      Bon, passons à l'attaque. Sans perdre de temps, je me glisse en mode incognito jusqu'à elle et passe ma main derrière son cou. Elle se fige, et me lance un regard de travers. —   Tu.fais.quoi ? dit-elle à deux doigts d'exploser. Mais p****n, elle est lesbienne ou c'est comment ? —   J'essaie de te gérer, ça ce voit pas ? fais-je en essayant de paraître impassible. —   Tu veux me gérer ? s'étonne Rachel.     Tu crois que j'invite et dépense plus de cinquante balles pour une michto ou quoi ??? j'ai envie de lui répondre. Mais je m'abstiens, histoire d'éviter de gâcher les plans de prévus. —   Est-ce que j'ai ton accord pour te gérer ? je reformule, sûr de mon coup. —   Euh…     Ma parole, c'est la première fois qu'une meuf réfléchit autant quand je lui propose de l'embrasser ! D'habitude elles me sautent dessus directe, limite c'est moi qui ai du mal à calmer leur ardeur. Mais elle... p****n, elle me soûle grave mais en même temps le fait qu'elle soit pas chaude comme une s****e me donne plus envie d'approfondir les choses avec elle. Genre, y aller en douceur.    Nassim, tu dérailles ! Depuis quand t’es doux avec les filles, toi ? On fonce directe, c'est tout ! J'avoue ! On va lui montrer qui est le vrai Nassim, parce que là c'est plus moi du tout qui parle.    Je m'avance encore et approche ma tête de la sienne. Si elle me repousse, je laisse tomber pour de bon et je me tire. Je la vois fermer les yeux et se laisser faire, donc je prends les devant et pose mes lèvres sur les siennes. Au début elle reste figée, puis ensuite elle se laisse aller et intensifie le b****r. Eh bah voilà quand tu veux ! Je t'avais dit que tu n'allais pas résister longtemps à mon charme, Gazelle.    Bon, ouais, ça je l'ai pas dit à voix haute. Mais je l'ai pensé très fort, en tout cas.  
Lecture gratuite pour les nouveaux utilisateurs
Scanner pour télécharger l’application
Facebookexpand_more
  • author-avatar
    Écrivain
  • chap_listCatalogue
  • likeAJOUTER