Une passion envoûtante

Je déteste ce cours, ce prof, je déteste tout le monde. J'essayais de me concentrer mais quand je déteste une chose c'est fini je ne pourrai jamais y revenir. Quand je vois qu'il était bientôt l'heure de sortir, je range mon ordinateur et au moment où on entendit la sirène j'avais déjà fini de ranger mes affaires. Je me dirige vers l'autre couloir pour prendre Sylvie ma meilleure amie. Je la retrouve entrain de parler avec un camarade de classe. - salut vous. Ils se retournent tous les deux et m'offrent un sourire. - salut Tamare. Bye Khalil à ce soir. - à ce soir. Elle me prend la main comme une fille avec sa maman. Personne ne pipe mot jusqu'à que l'on soit dehors. - alors à ce que je vois tu es de mauvaise humeur.... Me dit-elle sans me regarder. - bof juste un peu je me sens lasse. - tu as pris le petit déjeuner avant de venir à l'école? - non. - sheu tu es têtue combien de fois doit-on te dire que tu as besoin de glucose pour être en forme le matin. Il te faut du sucre. Je te le dis a chaque fois. - j'ai pas envie de manger. - tu bois du lait. - Sylvie arrête OK j'ai pas la tête à discuter. - tu vas parler nak. Je ne la répond même pas. Elle se prend pour ma mère celle-là. On s'est dirigé chez elle. Si on devait aller l'école le soir je passais la journée chez elle car elle habite à deux pas de l'école. J'ai salué sa mère puis je suis entré dans la chambre de Sylvie. Je me jette sur le lit avec l'intention de dormir jusqu'à 15h. - lève toi...m'ordonne mon amie qui vient d'entrer. - quoi ? - viens manger car le déjeuner n'est pas encore prêt. - Sylvie.. - s'il te plaît même si tu dois goutter un peu. Je l'ai préparé avec tant d'amour. Mange s'il te plaît. Elle Arque un sourire radieux et généreux je ne pouvais qu'accepter. Pourtant l'appétit n'était pas au rendez-vous. Je suis le genre de personne qui peut rester deux jours sans manger cela ne me fait rien. Je ne suis pas malade, heu enfin si mais cette maladie n'empêche pas de manger ça fait juste de moi une personne sensible. J'ai mangé pour faire plaisir à Sylvie. Elle est très têtue cette fille et faut croire que l'on est deux dans ce cas. J'essaie de dormir mais avec elle dans les parages c'était pas gagné. - tami dis-moi tu m'accompagne Demain faire des courses pour le dîner. - depuis quand tu fais des courses toi? - Isaac mon cousin est devenu prêtre alors on veut faire un dîner pour lui. - pourquoi je ne le connais pas ? - il n'était pas là petite conne alors dis-moi tu m'accompagne ? - je vais voir. - s'il te plaît et je veux que tu restes dîner. - après tu vas demander de passer la nuit puis la journée et ainsi de suite. - c'est possible. J'avais dis que j'allais dormir ? PF Sylvie est trop bavarde et quand tu répond pas quand elle parle elle va répéter comme si t'étais sourd. À 14h je me suis levé pour préparer la prière. Sylvie était chrétienne mais chez eux il y'a des bouilloires et des tapis pour la prière. Au début quand je ne savais pas grand chose à leur religion je croyais qu'ils priaient mais elle m'a expliqué que c'est son père qui faisait cela de son vivant. Son père était de ces hommes qui ne s'arrêtent pas sur la religion pour juger l'homme. Je crois que Sylvie a tenu ça de lui. Elle est ma meilleure amie et la religion n'est pas un frein pour notre amitié. Après avoir fait des duaas elle se met à dire " amine " comme toujours. - sais-tu ce que j'ai demandé pour que tu dise amine? Dis-je en pliant le tapis. - je sais que tu ne demande que ce qui est bien pour nous. - hum elle essaie de jouer à quoi là? - à rien. - bon est ce que je peux dormir maintenant ? - mais tu peux prendre une douche en attendant le déjeuner si tu dors ton corps ne va pas se réveiller de si tôt. - j'ai sommeil. - tu as dormis toute ta vie. - et j'ai pas fini. Si tu avais gardé ta bouche fermé j'allais dormir mais non. - je vais voir le repas. Dix minutes après elle m'appelle pour me dire de venir manger. - Seigneur, bénis ce repas que nous allons prendre ainsi que ceux qui l'ont préparé. Donne du pain à ceux qui n'en ont pas et aide-nous à partager le nôtre. Amen....récita le grand frère de Sylvie, Antoine. - khady tu ne sais même pas préparer le " soûl"...dit Sylvie à leur bonne dans un air taquin. Elle était tellement ancré dans cette famille qu'on dirait qu'elle n'est pas la bonne. C'est une m*******e. Elle vient de fandenne qui se trouve à quelques lieues de Thiès si ce n'est pas dans Thiès même. À 16h on a repris le chemin de l'isep. La maison de Sylvie se trouvait juste en face du village artisanal. Je suis descendu à 19h. Sylvie elle, était rentré depuis 18h. J'habitais à sapco non loin de l'Université de Thiès. Je paie le taxi 500f et il prend la route de base. En moins de 10 minutes j'étais déjà chez moi. Et comme toujours la maison était déserte. Ma mère tenait une boutique d'électroménagers au rue sans sol et tout Thiès sait que le rue sans soleil était plus vivante la nuit que le jour. Dans cet rue les restos et les hôtels se suivent et bizarrement ils sont toujours pleins. Cette zone est appelé rue sans soleil car les arbres ne laissaient apparaître aucun rayon de soleil. Mon père lui travaillait à Dakar il ne revenait que chaque weekend. J'avais une grande soeur mais elle est à l'Université. Comme ma mère n'était pas là je me suis mise au dîner. Vers 21h la sonnerie retentit. Par le Juda j'ai vu que c'était ma mère. Je me suis dépêché d'ouvrir. - tu n'as pas tes clefs? - dans mon bureau. Hum ça sent bon ici tu as préparé le dîner ? - oui. - je prend une douche je viens. En entendant j'ai servi deux assiettes que j'ai possé sur la table basse du salon. Vu que l'on était que deux ici c'était pas la peine de dresser une table. Après sa douche elle me retrouve dans le salon. - maman tu rentre tard d tu sais que le quartier est désert à la tombée de la nuit. - je ferme toujours mes vitres. - c'est pas assez. - arrête de t'inquièter. Ton père t'a appelé ? - non pas depuis l'aube pour me réveiller. - moi aussi. Il est sûrement fatigué. Après le dîner on a suivi la télé un peu puis elle est parti. Je suis resté tard dans le salon. Quand je suis allé dans ma chambre il était déjà 2h et pourtant j'ai cours demain. C'est tout moi je peux dormir toute la journée mais la nuit c'est mon moment favori surtout pour lire ou regarder une série. Je suis le genre de personne qui révise pas à la maison tout ce que je comprend je le comprend en classe. Un appel de papa m'a réveillé pour la prière. Après j'ai fait le ménage comme y'a que maman et moi donc je fais le ménage très tôt avant d'aller à l'école. 7h 45 min je sors de chez moi et je marche un peu avant d'avoir un taxi. Sylvie m'attendait comme toujours à l'entrée. C'était nôtre petit rituel. Comme on était pas dans la même classe on se voyait avant le début des cours. - j'espère que tu as mangé ? - franchement Sylvie tu en as pas marre de me répéter ça chaque jour ? - je prend soin de ma sœur. - OK moi j'y vais. - n'oublie pas on doit aller au marché à 13h. - sans faute. Comme dis à 13h on est allé au marché. Il faisait extrêmement chaud et Sylvie n'en finissait pas. Ce n'est que vers 15h qu'on reprit le chemin du retour. Après l'avoir déposer le taxi m'a ramené. J'ai mis ma mère au courant et 19h je suis partie direction 10eme riaom. Dès que je sors du taxi une voiture s'arrêta devant la maison de Sylvie. J'ai payé le taxi et je me suis dirigé vers la porte d'entrée. J'ai poussé la porte et là c'est comme si on m'avait dit de me retourner. Il était tellement beau avec ses lunettes. Je ne pouvais détacher mon regard de lui. Il portait un pantalon beige et une chemise noire avec un petit peu de blanc sur le cou. Je ne sais pas ce qui m'est arrivé mais je ressentais le besoin de le regarder. - mademoiselle cava ? Sa question me sortit de mon état de transe. - heu oui.... Oui. - la porte est fermée ? - non désolé elle est ouverte. Il la poussa un peu plus et me fait signe avec sa main. Je tremblais de tout mon être et je prenais maladroit chaque geste que je faisais. À l'intérieur Sylvie me l'a présenté. C'était lui son cousin abbé. Je viens de flasher sur un religieux ? On s'est installé dans le salon pour discuter. Il avait enlevé ses lunettes et ses yeux étaient vraiment beaux. En un moment j'ai arrêté de le regarder car il avait commencé à m'intimider. - alors Tamare Sylvie m'avait dit que tu étais très bavarde mais tu es silencieuse là...dit-il avec un sourire que je ne peux décrire. - elle a juste faim...répondit Sylvie. - c'est Sylvie qui me rend bavarde moi je parle peu. Vous êtes prêtre où ? - à sainte Anne. - ha d'accord. Heu comment on devient abbé ? C'est un concours ou bien ? Il se met à rigoler avant de répondre. - j'ai eu le bac et j'ai Fait l'école des séminariste théologie et déontologie à ngazobil. J'ai fait là-bas 7 ans. - wow c'est comme l'Université. - on peut dire et on nous apprend beaucoup de choses là-bas. On nous forge dans l'amour du christ et de nos prochains. - s'il te plaît tu devrais aider Sylvie elle va rarement aux messes... Dis-je en regardant Sylvie. - chip parce-que toi tu pris ? Satan va. - Sylvie m'a parlé de toi comme étant sa moitié. Je suis vraiment heureux de voir que vous avez dépassé certaines choses. Je savais bien de quoi il me parlait. Je ne comprenais pas les personnes qui ont des préjugés par rapport à l'amitié entre chrétiens et m******n. Même nos marabouts sont amis avec des évêques, des prêtres. Chacun suit sa croyance et respecte celle de l'autre. Sylvie l'a toujours respecté et moi aussi. Je l'écoutais mais je ne l'entendais plus. Je suivais les mouvements de ses lèvres et j'étais comme hypnotisé par lui. Je crois même que j'étais devenu indiscrète. Cela me faisait même peur la façon dont j'étais concentré. - hey Tamare cava? Je crois que j'étais loin. - oui Sylvie y'a quoi ? - je t'appelle depuis tout à l'heure on dirait que tu étais un peu perdu dans tes pensées. - je crois bien. - viens le dîner est prêt. Je me suis rendue compte que l'on était que deux dans le salon Isaac n'y était plus. Chance ou mal chance je me suis retrouvé auprès de lui. Il parlait en souriant. Il avait le sourire tout le temps aux lèvres. Il semblait être une personne simple et joviale. J'avais le besoin incessant de le regarder de l'entendre parler, rire. Je m'absentais un peu trop au milieu de la discussion j'ai préféré prendre congé. Durant tout le trajet j'arrêtais pas de penser à lui c'était devenue envoûtante, obsessionnelle. Je suis entrain de manquer de respect à son statut d'abbé mais je crois que je suis amoureuse et je crois que ...... - madame je dois passer par où? Demande le chauffeur qui s'est arrêté au bout de la route. -prenez à droite s'il vous plaît. Qu'est-ce-qui m'arrive ?