IXLa brise matinale agitait le feuillage de la forêt et répandait un mystérieux frémissement sous la voûte sombre que le soleil de mai pointillait de lueurs d’or. Les senteurs sylvestres parfumaient l’ombre fraîche des vieux arbres, dont beaucoup étaient contemporains des moines dépossédés. Cette forêt avait vu le travail opiniâtre des laborieux ascètes, elle avait contemplé leurs vertus souvent héroïques. Peut-être les troncs aujourd’hui plusieurs fois centenaires avaient-ils entendu les gémissements des saintes victimes. Mais ils gardaient les secrets du passé, des bonnes œuvres ou des crimes accomplis dans leur ombre. Et, muets témoins, ils voyaient ce matin passer à leurs pieds la descendante du farouche Günther revenant de soigner un vieux paralytique, l’un de ces manants que les Redw


