CHAPITRE 8

289 Mots
8 — Toujours rien? demanda Annick dès son entrée dans le bureau. — Rien, répondit Inès. Je commence à croire que tu as raison: ce n’est pas normal. — Tu connais Roger comme moi. Il ne serait jamais parti comme ça, ce n’est pas son style. D’abord, il nous en aurait parlé. En plus, il ne prendrait pas des vacances maintenant qu’on se lance justement sur ce projet bâlois qui le titillait depuis longtemps. Enfin, il ne nous aurait pas convoqués sachant qu’il partait! — Tu as raison. Hier, je n’ai pas voulu m’affoler. — Il n’empêche qu’on est dimanche, qu’il est neuf heures et que tu es là… — Oui, parce qu’en me réveillant, j’ai d’abord pensé à téléphoner ici. Comme il ne répondait pas, je suis venue. Heureusement que tu es arrivée, je commençais à méchamment tourner en rond! De surcroît, en me parquant dans la cour, j’ai vu sa voiture. Et les clés sont à la cuisine… — Il faut qu’on alerte la police. On aurait même dû le faire tout de suite. — Écoute, tu as réagi comme moi: on connaît Roger, il est la ponctualité même, il nous tient au courant de tout, OK. Mais il a aussi droit à sa vie. Même si, pour lui, «vie privée» ne veut pas dire grand-chose. (Elle sourit.) J’ai même pensé qu’il avait pu tomber amoureux. Il a le droit de découcher sans nous demander d’autorisation… Annick sourit à son tour. — Je pense comme toi que ce ne serait pas une mauvaise chose pour lui, parce que notre Don Juan se laisse un peu aller ces derniers temps… mais quelque chose me dit que ce n’est pas ça. Depuis le temps, il nous aurait téléphoné. Il faut le dire aux flics. — D’accord, vas-y. L’agent de permanence prit tous les renseignements qu’Annick pouvait lui fournir. Il posa déjà un certain nombre de questions. Le dossier allait être communiqué à la Sûreté le plus vite possible.
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