X Les gens de la noceIls avaient grand appétit et bonne conscience, Jean Guern et sa femme Julienne. Le pain, le fromage et la bière disparurent comme par enchantement. – La femme, dit le vieux soldat, qui trouvait toujours moyen de placer quelque sentence, on est riche quand on peut souper si bien à deux pour douze sous. – Certes, la Victoire, répliqua Julienne, mais il faudrait avoir les douze sous. Jean Guern ne répondit pas à cet argument, présenté avec la douceur tranquille qui caractérisait sa moitié. Il fit mine d’arranger la paille du lit, Julienne reprit : – La Victoire, j’ai le pressentiment qu’il va se passer ici quelque chose cette nuit. – Dormons un somme avant l’heure de notre besogne, la femme, repartit Jean Guern, quand les garçons vont arriver, nous serons frais, et


