Maison Batiatus

Dans le nord de la ville, pas loin d’une multitude de plantations de maïs, vivait une famille modeste. Il s’agissait d’une petite ville, pas très huppée comme les grandes villes du pays. Fermier, Paul est le père d’Anaëlle. Il se débrouillait afin que ses enfants ne manquent de rien. Vanessa sa femme, simple ménagère, s’occupait de leurs trois enfants : Anaëlle 20 ans, Michel 16 ans et Saly 13 ans. Fille sage et sans histoire, Anaëlle entrera dès l’année prochaine en classe de terminale. Travailleuse et surtout marquée par une soif et l’envie de réussir, elle mettait les bouchons doubles afin de s’assurer une place dans le ‘’LAMINTON UNIVERSITY’’, l’une des meilleures universités du pays et située dans la ville voisine à près de 90 km. Le LAMINTON était le rêve de tout (e) lycéen(ne) envisageant de faire une école de droit. Ce soir de vendredi après les classes de l’après-midi, alors que les élèves étaient prêts à quitter leur salle de classe, le Directeur y entra. - Du calme et asseyez-vous leur dit-il pour réclamer le silence. Les élèves affichèrent un mécontentement que leur visage laissait apercevoir avec leur air grincheux.  - Je sais que votre professeur de ce soir ne sera pas là alors, vous allez vite m’effacer ces airs rouspéteurs que vous affichez et m’écouter. Nous nous approchons de la fin de l’année petit à petit et la classe de terminale se prépare dès maintenant. Ce n’est pas la première fois que je vous en parle, mais je tiens à revenir là-dessus. Si vous voulez une meilleure université pour poursuivre vos études, il va falloir travailler dur et avoir de bonnes notes. Même l’argent ne vous garantit pas une admission dans les meilleures universités mettait-il en garde. Prenez-le à cœur et que cela se ressente dans vos résultats de fin d’année et de celle qui suivra. Anaëlle ! Continue comme ça et je te recommanderai personnellement pour ton dossier de demande d’admission dans l’université de ton choix dit-il en s’adressant à Ana. Chers élèves, soyez donc conscients, rendez fiers vos parents et faites honneur à notre école. Le directeur finissait à peine son discours que les élèves commencèrent par sortir. Anaëlle quant à elle s’empressait d’aller voir le directeur. - S’il vous plait Monsieur, Je tiens à vous remercier pour le discours. J’espère que vous disiez vrai par rapport à la lettre de recommandation. Vous allez vraiment me signer une lettre de recommandation si je le souhaite ? demanda-t-elle. - Bien sûr ma fille, lui répondit le directeur en mettant les mains sur ses épaules. Continue comme ça et avec une bonne recommandation, tu auras plus de chance pour ton admission poursuit-il. - Merci Monsieur remercia-t-elle toute enchantée. Elle se retourna et monta sur son vélo pour rentrer quand elle aperçut de loin Franck son petit ami qui l’attendait à la sortie. - Que fais-tu ici ? Lui demanda-t-elle avec une bise sur la joue. - Oh ! J’étais chez Nath et en voulant rentrer j’ai vu tes camarades donc je me suis dit que j’allais te faire une surprise. - C’est gentil mais fallait m’écrire et si j’étais déjà parti ? - Regarde ton portable jeune fille, lui répliqua Franck avec un air rigolo. Ana sorti son portable de son sac et se rendit compte que Franck lui avait écrit un petit texto (Salut ana ! J’ai vu tes camarades sortir en masse ; dis-moi que tu es toujours là). Elle sourit et lui tapa légèrement dans le dos. - Ne te moque pas Franck. - Mais je ne me moque pas. Alors une petite pause avant d’aller à la maison ? - Pourquoi pas. Où irons-nous ? - Chez-moi si tu veux. - Chez toi ? Ce n’est plus une pause ça. Je pensais que tu voulais m’inviter chez Vicky. Vicky est une pâtisserie située non loin de l’école que fréquentait Ana. -  Bon, ce que nous allons faire, j’irai me changer et je te rejoins chez toi poursuit-elle. - Bonne idée. Ils se firent un câlin et se séparèrent. Franck conduisait la voiture de son père, un cabriolet de couleur bleue. Sur la voie, Ana s’était fait rejoindre par une de ses voisines et camarade. - Hey Ana ! Ce n’était pas Franck qui était avec toi devant le collège ? - Oui Mira ! T’étais passée où ? - Ne fais pas comme si tu m’avais attendu madame Franckie lui répliqua-t-elle avec un ton rigolant.  Sinon je l’ai aperçu avec son cabriolet, pourquoi il n’a pas proposé de te déposer ? Vous êtes pourtant sur le même chemin poursuivit-elle. - Et mon vélo ? J’étais censée le mettre où ? J’ai l’impression que parfois tu parles avant de réfléchir. Haha ! - Tu me dis ça à moi ? Attends un peu que je me rapproche. Les deux ados se lançaient ainsi dans une petite course de vélo à l’ancienne. Entre fous rires et insouciance, elles arrivaient chez elles après quelques minutes de route. Devant sa maison, Ana descendit du vélo et enleva son casque. Mira qui habitait à deux pas de la demeure d’Ana lança une dernière conversation avant de se séparer de son amie. - A demain jeune fille. Je sais que tu vas chez Franck après mais ne fais pas de bêtise si tu vois ce que je veux dire. - (rires) Parles pas fort. Mes parents sont peut-être près des fenêtres. Qui sait ? - Mais quoi ? Ne me dis pas qu’ils ne sont pas au courant pour Franck, ni qu’il a déjà croqué dans la pomme. - T’es relou Mira. C’est vraiment le moment de parler de ça ? Allez ! Rentre chez toi, emmerdeuse. - D’accord Ana. Mais je te le répète, pas de bêtises. D’un signe de la main, les deux copines se séparèrent. Mira trainant son vélo, Ana allant à l’intérieur. Sa mère, assise au salon ne cachait pas sa surprise de voir Ana à la maison. - Ana ? Toi à la maison à cette heure ? Lui demanda sa mère. - Oui mama ! Le prof n’est pas venu lui répliqua Ana en montant dans sa chambre. - D’accord. Par ces temps chaud, Ana pris l’initiative de prendre un bain avant de se rendre chez Franck. Après un bain froid, elle mettait un tee-shirt et un jean. - Mama ! Je vais chez Franck. - Mais il fait un peu chaud non Ana ? lui demanda sa mère. Tu viens en plus de rentrer, repose-toi plutôt poursuit-elle. - Toi aussi Mama. On a connu pire comme chaleur et puis j’ai promis à Franck que j’allais passer. Je ne suis pas fatiguée. - Comme ta décision est prise, je ne peux t’en empêcher. Ana fit une bise à sa mère et s’empressa de prendre la route avec son vélo. Elle pédalait pendant 10 minutes environ. La voilà devant la maison de Franck. - Enfin elle est là, lui lança Franck qui l’avait aperçu de loin. - C’est quoi ? Ne me dis pas que tu faisais le guet, lui répondit Ana avec un sourire ironique. - Non, Non ! J’étais parti prendre quelque chose dans le garage. Après toi, poursuit-il en tendant la main vers l’avant laissant Ana passer en premier. - (Sourire) Merci. Avec des fauteuils en cuir, une télé plasma accrochée au mur et des meubles, les voilà au salon. Franck ouvra le frigo puis questionna Ana. - Tu prends quoi ? J’ai de la bière, du jus et de l’eau bien évidemment. - Un verre d’eau peut aller lui répondit Ana. - A vos ordres demoiselle. Eau pour vous, bière pour moi. Il lui servi le verre d’eau. Les deux profitèrent du moment devant la télé. Après un certain moment, Ana s’endormit. Franck profitait du sommeil de sa partenaire pour se rendre au garage et finaliser quelques travaux en attente. Ana se réveilla un peu tard et se rendit compte qu’elle s’était endormie. - Franck, Franck cria-t-elle ! Personne ne répondit. Elle monta dans sa chambre et toujours pas de Franck. Elle sortit et monta sur son vélo désemparé. - Ana ! Tu rentres sans me dire au revoir ? Elle se retourna un peu surprise et apeurée. - p****n, t’es fou ? Tu m’as foutu la trouille. T’étais passé où ? - J’étais au garage. Cela ne t’est-t-il pas traversé l’esprit de venir m’y chercher ? Lui répondit Franck avec un ton moqueur. - Non, que je suis bête. Désolée de m’être endormie. - T’inquiète ce fut quand même un bon moment passé ensemble. Ana redescendit de son vélo, lui fit un câlin et ils s’embrassèrent. Ce fut leur dernier geste avant qu’Ana ne prit congé de son petit ami.