PréfaceAu cours des mots, de page en page, au fil de ses romans, Didier Hermand nous parle d'amour.
Notre auteur ne pense qu'à ça ! Il le décline sous toutes ses formes, de l'idéalisme platonique au spleen romantique, de l'amour courtois à la violence sans espoir.
Oh ! bien sûr, comme tout séducteur patenté, notre auteur avance masqué, derrière ses personnages dont l'épaisseur peut nous faire oublier que, père, mari, amant, ont la douceur de Didier et le désir d'Hermand : désir d'aimer, d'être aimé, de donner, de recevoir, réconciliant ainsi les ambiguïtés d'une langue où le mot fatidique évoque à la fois don et possession, générosité et attente, extase et inquiétude.
Chaque texte de Didier Hermand se lit comme une Lettre de Lou : émouvante, intrigante, passionnée, pittoresque ou tragique. Ce roman épistolaire touche ainsi sa cible ! Qui pourrait décacheter ces missives passionnées et magnifiques, recevoir ces traits cupidonesques, sans ressentir béer la blessure de l’incomplétude ? Ce lecteur indifférent doit être mort ou comblé ; il se trouve en enfer ou au paradis.
Mais à tous les autres, aux résidents d'un purgatoire peuplé d'oranges tranchées, aux idéalistes porteurs d'un espoir magnifique et déraisonnable, aux solitaires somnambules, aux couples anesthésiés, aux consommateurs nomades et cyniques de l'Autre… ces énigmatiques Lettres de Lou leur sont adressées, postées depuis l'imaginaire de Didier Hermand.
Le cachet de son écriture faisant foi.
Gilles Warembourg