VJOURNÉE DU 21 AOÛT À six heures, le soleil est là, jetant d’un seul coup, à son lever rapide, sa grande lumière magnifique et son extrême chaleur. Alors les visions de la nuit s’en vont ; les choses reprennent leurs proportions vraies. La tente où l’on a dormi est remplie de rayons. On voit briller les hampes dorées, les lances de pagode qui soutiennent les toiles tendues ; mais ces toiles sont souillées et sordides. Dehors, tout le campement s’éveille. Les Annamites, en s’étirant, soupirent à la pensée qui leur revient de leur défaite et de leurs terreurs d’hier. Ils secouent leurs robes bleues, – qui sont fanées, – tordent leurs longues chevelures, rajustent leurs chignons comme des femmes. Et il y a déjà plusieurs feux allumés sur le sable ; ce sont les matelots qui ont voulu dès l’


