AlexAlex gare sa voiture à l’angle de la rue Delfour et de la rue du Commandant Charcot, à deux pas de l’usine. Il est vingt-deux heures. Il est fébrile, anxieux. C’est la seconde fois qu’il vient en deux jours. La première fois, mardi, sous la pression des syndicalistes mais aussi de plusieurs anciens collègues, il s’est rendu sur le piquet de grève le matin vers huit heures. La scène était saisissante, Alex la revoit encore. Plus d’une centaine de personnes, peut-être deux ou trois cents, sont rassemblées tenant banderoles et portevoix. Sur les côtés, une petite buvette tenue par des opératrices des lignes de conditionnement, a poussé en moins d’une heure, tel un champignon ; des boissons chaudes, des sandwichs, hot-dog sont proposés aux grévistes pour une somme symbolique. Au-delà d


