6Sans comprendre pourquoi, Mareike sait avec certitude qu’elle a franchi les portes de l’enfer. Aucun autre mot ne lui vient à l’esprit. Les Aufseherinnen (surveillantes), des femmes SS, frappent comme des hommes, elles torturent des femmes, massacrent des enfants, tuent des nouveau-nés avec le même plaisir cynique. Toujours la cravache à la main, habillées d’une longue cape noire, coiffées d’un calot gris à tête de mort, elles se déplacent fièrement, en faisant claquer les talons de leurs bottes noires. Comment des épouses et des mères, comment des femmes qui connaissent le prix d’une vie, peuvent-elles éventrer des nouveau-nés sans l’ombre de la moindre compassion ? C’est une erreur de ne voir dans les femmes que des épouses et des mères. Ici, la femme n’est pas l’avenir de l’homme, c’


