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485 Mots
2 Julian franchit la porte de son appartement avec un soupir las et balança son sac et ses clés sur le premier fauteuil qu’il trouva. Une profonde fatigue marquait ses traits, il était debout depuis environ 36 heures et il avait envie de dormir non-stop pendant au moins une semaine. Pourtant, malgré la fatigue, il savait par expérience qu’il s’endormait rarement tout de suite après être rentré du bureau, au lieu de ça, il s’avança vers la porte-fenêtre du salon et contempla la vue qu’offrait son logement. La nuit était calme, étonnamment calme d’ailleurs, New York n’était pas réputée pour être une ville paisible, en fait cette ville ne dormait jamais. Posté devant sa fenêtre, l’agent spécial du FBI Julian Turner regardait les nombreux gratte-ciel plus imposants les uns que les autres qui semblaient se faire concurrence pour savoir lequel auraient le monopole de la grandeur, ainsi que le jeu étonnant de lumières et scintillements qu’offrait la ville chaque nuit, tout en repensant à sa journée. Des affaires avaient continué à s’entasser sur son bureau. Des enquêtes au point mort où ils n’y avaient aucune piste, aucun indice. Julian soupira bruyamment, tout en continuant d’admirer de sa fenêtre la beauté des couleurs à l’extérieur. C’était un homme assez grand, les cheveux bruns et les yeux bleu-gris. Julian s’était orienté vers le FBI à la fin de ses études, car il voulait un métier qui lui permettrait de concilier son sens de la justice avec son désir d’aider les autres. Mais après douze années passées au bureau fédéral, il s’était aperçu qu’il avait peut-être été utopiste dans sa vision des choses. Il continuait bien sûr à s’investir à fond dans ses enquêtes, mais contrairement à ses débuts, il tenait un certain écart, entre lui et les familles des victimes tout en continuant à leur témoigner le respect qui leur été dû, il n’arrivait plus à voir leurs douleurs et leurs désespoirs en s’apercevant qu’ils n’obtiendront peut-être jamais de réponse. Ce métier était capable de vous briser si on s’investissait personnellement, il fallait maintenir une distance, il avait mis du temps à s’en rendre compte, mais maintenant cela lui apparaissait comme une évidence. Il soupira de nouveau et repensa à la conversation qu’il avait eue aujourd’hui avec son chef de section. L’agence lui avait donné de nouvelles responsabilités, à partir d’octobre prochain, il devra être consultant 12 heures par semaine à l’université de New York, au département de criminologie. Il avait beaucoup de réticence face à ce projet et se demandait en quoi ce genre de cours pourrait intéresser des jeunes de 20 ans, mais il avait dû se rendre à l’évidence en regardant la liste d’inscrits dans cette section que beaucoup plus d’étudiants s’intéressaient à la criminologie qu’il le croyait. Il consulta sa montre et s’aperçut qu’il était déjà 1 h 30 du matin. — Va te coucher mon vieux, ça vaut mieux, se dit-il Il s’arracha à sa contemplation et se dirigea vers sa chambre, quelques heures de sommeil ne pourraient que lui être bénéfiques. Il avait encore plusieurs détails à régler au sujet de cette histoire de cours à la fac, cependant, pour le moment il avait besoin de dormir.
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