III On touchait au moment de l’arrivée de Jacques et de son ami. Chaque jour pouvait les amener au Courtil. Un matin, Esther s’était rendue à pied chez l’humble vicaire d’un hameau, à qui elle portait de petites aumônes qu’elle le chargeait de distribuer à de pauvres voisins. Elle aimait ces promenades que madame de Carnavon lui permettait d’entreprendre seule. Qui ne connaissait les hôtes du Courtil à quatre ou cinq lieues à la ronde ? Quand elle allait ainsi par la campagne, le long des sentiers tapissés de lavande et de thym, ou à travers champs, avec la légèreté d’une alouette qui court dans le chaume, la tristesse n’avait plus de prise sur sa jeunesse, elle avait le cœur content et gai. Les aumônes faites, et un bout de conversation achevé avec le vicaire, elle avait pris par le plu


