Chapitre 6

1884 Mots
En colère contre le monde entier, shérif s'est levé ce matin en ayant un coeur gros. Il sentait depuis son altercation avec Sonia une grosse boule qui dansait frénétiquement dans sa poitrine. Il avait su maitriser sa colère hier nuit pour ne pas que Maman Amy s'inquiète. N'empêche, il lui a expliqué sans entrer dans les détails que leur relation ne tenait qu'à une ficelle et a décidé d'y mettre fin pour le bonheur de tous. Il savait que la personne qui va souffrir de cette rupture c'est sa mère Sira. C'est elle qui a voulu disait-elle, trouver une bonne fille à son fils préféré mais hélas il se trouve qu'elle s'est trompée de fille. Jamais shérif n'a causé de la peine à sa mère car sachant comment cette dernière le chouchoute et le couvre d'amour  provoquant même des crises de jalousie entre ses frères et soeurs. Même malade, shérif va toujours au travail, donc ce ne serait pas une affaire de coeur qui l'empêchera de travailler même s'il voulait tant rester à la maison pour méditer. C'est ça le revers de la médaille lorsqu'on est solitaire. La plupart du temps, on n'a pas une personne à qui confier certaines choses. On est souvent obligé de se morfondre sur son sort. C'est ce qui arrive à shérif, lui si taciturne, calme. Il ne laisse jamais ses émotions prendre le dessus sur ses affaires professionnelles. Il est pragmatique et rigoureux. Comme d'habitude il prit sa tasse de café servie par sa seconde mère Maman Amy avant de rejoindre son chauffeur medoune direction son lieu de travail. _ maman comment tu me trouves ? Demanda Assia en se mirant sur la glace. _ tu es professionnellement belle ma chérie. Mais vas- y, il ne faut pas que shérif te devance même pas une seconde. _ d'accord je sais, j'ai fini. Le taximan m'attend dehors. Je serai là-bas comme prévu. J'y vais. Disait elle en donnant une bise à sa mère qui la réveillait à 5h du matin uniquement pour qu'elle ne rate pas sa cible. _ reviens ici avec une première victoire. N'oublie pas de lire. En sortant de chez elle pour s'engouffrer dans le taxi qu'elle a affrété pour ne pas être en retard, Assia psalmodia quelques litanies de protections qu'elle avait apprises dans son ancienne école coranique, puis leva ses yeux au ciel pour demander à Dieu, ce Dieu qu'il n'implore que si elle a un besoin quelconque: protection et reussite.  Et c'est  dans  pareilles circonstances qu'on voit l'egoïsme et l'ingratitude de l'être humain. Quand on est éprouvé, on se retourne vers le créateur, une fois le besoin acquis on l'oublie, même pas un "Alhamdoulilah" ne lui est retourné. L'homme est ingrat naturellement. De l'autre côté shérif restait sagement dans son siège en repensant l'irrespect de Sonia. Il pensait que quelque chose lui avait échappé et a fait de telle sorte que Sonia ait ce courage de lui dire en face tant de vilaineries sans broncher. C'est son choix à lui de ne pas s'adonner aux plaisirs sexuels. Il avait choisi comme le font les femmes, de découvrir le sexe le jour de sa nuit de noce avec la femme qu'il va choisir de donner sa chasteté en guise de cadeau exclusif. Il était bien puissant et viril. Il prenait soin de son corps. Il sentait comme tout homme qu'il peut être géniteur les jours à venir. Certes c'était difficile pour lui car parfois il en désire ardemment surtout avec les filles en foison qui le séduisaient sans pudeur et qui n'hésiteraient aucunement de se retrouver sur son lit, sous sa couette en train de faire des galipettes. Une partenaire, compagne, petite amie il n'en manquait pas. Il souhaite bien se caser pour au moins faire taire ses hormones et pulsions sauf que la perle rare ne s'est pas toujours pointée. Il a essayé tant de fois à concrétiser les choses avec ses conquêtes mais comme une poisse qui l'accompagne tout le temps, il se retrouve avec une dévergondée, une matérialiste, celles qui lui disaient clairement qu'enfanter ne faisait pas partie de leur destin car elles ne voudront pas raidir leur corps. Et il ne pensait pas non plus à se marier sans amour car il songe à la progéniture. Il voulait, mais toujours quelque chose le bloquait pour accomplir sa mission. Étant au courant de ce que plusieurs femmes cherchent en premier chez les hommes de son genre, il décida alors d'attendre. Et c'est ainsi que sa mère ayant pitié de lui a fait de sorte de l'aider avec la mauvaise personne. Arrivé devant les lieux,  medoune se gara sur le parking et monsieur sort pour entrer dans un couloir réservé à quelques uns pour pouvoir entrer en douce. Le couloir menait directement au rez-de-chaussée où se trouvait la réception et le bureau de la direction des ressources humaines. Pendant le temps que shérif entrait dans le hall pour prendre l'ascenseur, Assia elle, ouvrait la portière de l'entrée principale. Elle regardait le grand espace bien architecturé et vit alors shérif de dos qui ouvrait l'ascenseur. Se tournant pour se mettre en face, leur regard se croisèrent un bref instant le temps que la porte de l'ascenseur se referme. Oh! Ce regard! Ce regard valait mille perles precieuses. _ zuutttt. Disait-elle en pensant rater sa cible. Et pourtant l'aiguille des minutes de la pendule accrochée au mur d'en face du salon réservé aux visiteurs et consorts, pointait net sur le 6 pour sonner sur les oreilles de Assia que 07h30 venait juste de tomber pile. Il y avait peu du personnel qui venait au fil du temps qu'elle est restée assise pour, disons remplir sa mission en attendant la réceptionniste. Certains passaient devant elle en la saluant d'autres passaient sans dire un mot pressés de rentrer dans leurs bureaux respectifs. Assia était là, les jambes entrecroisées, son bouquin à la main. Au début elle faisait semblant de lire mais puisqu'elle n'avait rien à faire elle prit goût à la lecture. Et finally se sentait bizarroïde. Au troisième étage, shérif était assis confortablement dans son bureau, l'esprit ailleurs pour une première fois. Il pensait à sa vie monotone et monocorde sans saveur,ni goût, incolore et inodore. Il pensait  pourquoi étant à l'aise financièrement, il trouvait à peine chaussure à ses pieds. why? Son "moi" lui répondait qu'on ne pouvait pas tout obtenir dans la vie. Il prend de l'âge et son entourage s'inquiétait pour lui. Et la question de la société revenait, pourquoi tu ne te maries pas? Et si tu as une petite tête, incapable de contenir les tonnes de questions et appréciations gênantes de la société, tu vivras sous la pression et vivre sous la pression, c'est comme vivre en prison. Même si tous ses frères et toutes ses soeurs sont  dans leurs ménages shérif n'y voyait aucun inconvenient. Il est le seul à ne pas trouver l'amour préférant s'excuser pour ne pas y penser, sur son travail. Il prit alors une décision cruciale à l'instantané et c'est de s'envoler avec la première venue sans arrières pensées. Assise à l'accueil, Assia effeuillait tranquillement les pages de son livre sans prêter attention à ceux qui passaient devant elle. Elle n'était pas d'ailleurs la seule assise dans ces confortables fauteuils réservés aux visiteurs et clients. Il y avait à côté d'elle des jeunes tenant des enveloppes de grand format, des plus âgés qui tenaient leurs cartables et d'autres encore qui tenaient par leurs mains le journal quotidien. Huit heures pile et on sentait la vibration frénétique des machines, le pas pressés de certains retardataires, les portes qui s'entrouvrent et se referment suite à la manutention des employés. On entendait les salamalecs d'usages entre collègues, des rires euphoriquement matinal et d'un coup le silence total. Chacun était penché sûrement sur son dossier ou machine. Quelques minutes plus tard, l'homme redoutable fit son apparition avec une démarche majestueuse. À le voir avec son costume, on voit nettement qu'il est quelqu'un d'important. Il donna un regard à l'endroit de la réception qui était vide d'ombre humain avant de se diriger vers la salle d'attente peuplée de monde  pour les saluer quelques secondes durant et repart pour en faire de même avec ses employés. Huit heures trente et toujours pas d'ombre d'une réceptionniste. Assia était la seule assise en ne sachant quelle voie entreprendre même si elle voyait nettement inscrite dans les bureaux qui se trouvaient au rez-de-chaussée, la fonction qui s'y est employée. Elle décida alors stratégiquement de prendre l'ascenseur pour lorgner l'espace du DG. Arrivée au troisième, elle trouva l'architecture plus joli qu'en bas. D'un pas lent, elle osa se diriger dans un couloir assez long et se retrouve net avec shérif qui sortait dans un bureau. _ bonjour madame ! Disait-il les mains sous ses poches avec un petit recul. _ heu.... Bonjour monsieur. Baragouina-t-elle en baissant volontairement ses yeux rivés au sol. _ que puis- je faire pour vous. Le scruta étonnement shérif en prenant son temps, les mains dans ses poches. _ je.... Au fait je cherchais le bureau du directeur. Disait-elle avec malice. _  vous avez un rendez-vous ? _ non.... Mais c'est urgentissime et ...... Le ou la réceptionniste n'est pas encore là. Shérif baissa ses yeux qui se sont posés sur le bouquin de Assia que cette dernière tenait en zoom. Il leva un regard furtif sur son visage faussement timide. _ normalement vous devriez prendre un rendez-vous mais suivez-moi. Lui disait-il en la devançant. Assia n'en croyait pas et demeura cinq secondes immobile avant de le suivre. Il l'ouvrit la portière de son bureau en la laissant entrer en première puis la referma doucement. Il lui désigna une chaise confortable pour qu'elle s'y soie, ce que Assia fit dans les secondes. _ alors que puis- je faire pour vous madame ? Demanda-t-il en s'asseyant à son tour et fit face à cette inconnue. _ appelez moi mademoiselle je vous prie. Et comme je vous l'ai dit je cherche le directeur monsieur, le directeur en personne. Fasciné par le ton sans louvoiement que cette étrangère venait d'employer, il entrecroisa ses doigts et la regarda avec appui. _ vous venez dans une entreprise cherchant le directeur urgemment sans le connaitre au préalable? Encore une fois que voulez-vous ? Dit-il avec une voix rauque. _ le directeur, je voudrais voir le directeur monsieur. _ c'est moi mademoiselle. Le directeur est en face de vous. Vous l'avez déjà vu. _…… Assia fit semblant d'être surprise en arrondissant ses yeux. _ vous avez de la chance mademoiselle car sans rendez-vous vous ne devriez pas être dans mon bureau. Mais il se trouve que la réceptionniste était en covoiturage avec ma secrétaire et ..... Malheureusement ont fait un accident..... _ ahh je suis désolée..... C'est pour ça que j'ai monté... Pour voir le..... Pour vous voir. _ OK. Je réitère ma question que puis-je faire pour vous ? Écoutant la voix sensuellement mielleuse de shérif et son regard pas du tout innocent même s'il le souhaitait car enchanteur, Assia tenta de trouver une réponse à sa question qu'elle n'avait pas eu le temps d'improviser à l'instantané , et essayait de chercher subterfuge. Leva un regard subtil à son interlocuteur qui attendait patiemment une réponse, elle décida enfin d'articuler quelques mots. _ je.... Je voudrais........ Bonne lecture
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