_ allô chéri, je suis chez toi, tu es où ?
_ je suis en route, qu'est ce qu'il se passe ?
_ j'avais envie de te voir. Ça te pose un problème ?
_ non, mais la prochaine fois avise-moi c'est mieux.
_ je sens que tu n'as pas envie de me voir shérif.
_ Sonia, c'est pas ça , j'ai passé une dure journée.
_ je te manque ?
_ oui tu me manques. Répondit il sèchement.
_ alors je t'attends impatiemment mon amour.
_ à tout à l'heure.
Shérif raccrocha sans entendre le ciao de sa petite copine. L'homme redoutable qu'il est, même Sonia a peur de lui. Il déteste qu'on s'introduit dans sa maison sans y être invité. Il a préféré laisser passer ça pour aujourd'hui car il a une autre préoccupation en tête qui l'empêche même de se détendre. En temps normal il n'hésiterait pas une seconde de la morigéner amèrement. Mais il se la joue douce avec sa petite copine pour une bonne raison.
Arrivé à quelques pâtés de maison de la sienne, il demande à son chauffeur de s'arrêter.
_ va directement chez malick il t'attend.
_ d'accord patron. Répondait medoune
Il marcha lentement jusqu' au devanture de sa maison pendant que son chauffeur partait pour remplacer une pièce manquante de sa voiture qui a disparu étrangement d'où sa sortie à l'extérieur de sa société tout à l'heure, Omar le concierge l'ouvrit la portière.
_ bonsoir Omar comment tu vas ? Disait-il avec sa voix que lui seul sait manier redoutablement.
_ bonsoir patron, ça va bien. Répondit-il amicalement en refermant la portière.
Comment il puisse être, shérif traite avec respect ses employés. Il discute avec eux, se réunit autour d'une séance de thé avec eux, joue avec eux le football parfois c'est le tennis ou le golf dans son jardin et les rémunère généreusement bien. On lui colle l'étiquette de dictateur à cause de sa posture impérieuse mais au fond il inspire même la paix.
À cette heure de la journée seule Amy sa gouvernante demeure dans la maison. Considérant shérif comme un fils, elle l'accueil tous les soirs à l'heure de sa descente pour lui prendre ses affaires. Connaissant les habitudes de shérif, elle attend 15 bonnes minutes avant de lui servir à boire pendant que shérif lui, ôte sa veste, s'assoie au salon pour un petit repos en discutant joyeusement avec sa seconde mère.
Sauf que tout ça pour aujourd'hui ne s'est produit.
Au lieu de l'accueil de sa gouvernante, c'est sa petite copine qui s'est accourue pour lui prendre ses affaires sous son regard ébahi et éloigné cherchant celle qui avait l'habitude de le faire.
_ mon amour, comment tu vas? Disait Sonia en lui prenant ses affaires.
_ ça peut aller. Où est maman Amy ? Questionnait- il en se posant calmement sur le fauteuil.
_ je l'ai envoyé m'acheter des trucs....
Elle n'osait plus continuait en remarquant le visage en feu de shérif.
_ tu as fait quoi ? Disait-il calmement pour ne pas s'emporter.
_ je voulais juste te préparer un succulent dîner mais quelques affaires manquaient alors.....
_ comme si c'est toi qui allais cuisiner. La coupa-t-il.Depuis quand tu sais faire une omelette toi ?
_.......
Furieux, il prit de force son sac dans les mains de Sonia avant d'échelonner les escaliers pour s'enfermer dans sa chambre laissant sa petite copine honteuse mais surtout apeurée.
Sans se démettre de son sac il appela Amy pour savoir où elle est exactement.
_ bonsoir maman Amy.
_ bonsoir mon fils, je suis sortie mais j'arrive dans quelques minutes je sais que tu t'inquiètes.
_ je m'inquiète maman. Pardonne la veulerie et l'audace de Sonia, elle a commis une grave erreur en te déplaçant. Le docteur t'avait dit de te reposer, pourquoi tu as accepté la commission de Sonia ?
_ je voulais prendre l'air chéri, je suis en route pour rentrer. Sonia voulait juste te préparer un bon dîner.
_ ne me fais pas rire maman, tu sais bien qu'elle ne sait pas cuire un oeuf.
Shérif et Amy partirent tous deux en rire. C'est vrai que Sonia ne sait rien faire à part prendre soin d'elle. Alors pourquoi vouloir tenter l'impossible aujourd'hui. En pensant à cela, shérif eu un pincement douloureux au coeur car il savait maintenant pourquoi Sonia était venue incongrûment.
Après avoir raccroché avec Maman Amy, il appela son frère lamine pour annuler leur rendez-vous de ce soir.
Il se déshabilla rentre dans sa salle de bains pour faire couler l'eau tout le long de son corps.
Quelques minutes après, shérif descend pour se réfugier dans l'autre salon d'en face où se localisait Sonia. Tenant une pile de dossier qu'il déposa sur la table de son bureau avant de les effeuiller un à un.
_ je suis désolée mon amour. Pardonne moi. C'était une erreur idiote de ma part. Disait Sonia en entrant au salon.
Continuant son travail, shérif ne lui prêta même pas un regard.
Sonia s'avança jusqu'à son niveau et posa ses fesses sur les genoux de shérif en l'enlaçant par ses bras.
_ Sonia lève toi stp. Lui ordonna-t-il doucement.
_mais mon amour qu'est ce....
_ j'ai dit lève toi. Lui cria-t-il.
Sonia prit peur et s'éloigna de lui pour se trouver une place où choir ses fesses. Shérif n'en pouvant plus de retenir la vérité, décide de la lui balancer.
Il se retourna dans sa direction, le visage chagriné et entama la conversation.
_ pourquoi tu es venue ? Demanda-t-il sèchement.
Sonia roula des yeux ne comprenant pas le sens de sa question, du moins pour l'instant.
_ je.... J'avais envie de te voir shérif. Tu m'as manqué.
_et que fais tu de mon frère lamine ?
Prise au piège par la non- tergiversation de shérif, Sonia roucoula quelques bribes de mots inaudibles.
Sous le regard posé et calme de shérif, elle décida de se lancer.
_ je crois que tu as passé une dure journée pour articuler des mots incompréhensibles. Je suis venue pour te détendre et apparemment ma compagnie ne te plait guère. Tu as des problèmes dans ton travail?
Shérif esquissa un léger sourire avant de se lever de son bureau pour s'assoir à côté de sa petite copine.
_ tu sais Sonia, on en est là aujourd'hui parce que nos mères ont décidé à notre place.
Il savait l'effet terrifiant qu'il faisait à sa compagne en empruntant ce chemin sinueux mais clair pour lui faire comprendre qu'il sait tout.
_ ta mère est la meilleure amie de ma mère. Poursuivit-il. Elles ont voulu cette union pour renforcer leur amitié mais pas parce que on est fou l'un de l'autre.
Sonia suait comme si le climatiseur ne leur diffusait pas une temperature glaciale.
_ tu es en toute sueur ma belle tiens. Lui tendit-il un paquet de mouchoir.
Sonia l'a pris nerveusement avant de l'ouvrir pour y extirper une qu'elle usa à bon escient.
_ tu sais que tu es rayonnante, belle et séduisante ? N'est ce pas? Insista-t-il pour qu'elle lui réponde. Répond moi stp.
Comme réponse il obtient de son interlocutrice un regard qui est mélangé d'émotions.
_ tu peux avoir un bon partenaire Sonia. Pourquoi depuis le début tu jouais avec le feu ? Tu n'as jamais été amoureuse de moi mais de mon frère lamine. Alors pourquoi tu as voulu continuer cette idylle avec moi ? Telle est la question que je n'arrive pas à élucider.
Prise en faute lourde, Sonia perdit l'usage de ses paroles. Elle tapotait nerveusement son pied droit sur le sol.
Shérif se leva pour arpenter à pas lent l'espace qu'il occupait avec Sonia en passant devant elle sans la regarder. Les mains sur ses poches, il pensait être depuis un moment qu'il ne sait pas, le dindon de la farce de son frère et de sa petite copine. Se sentant trahi et frustré, il décida de mettre fin à cette discussion.
_ lève-toi et sors de ma maison stp. Grogna-t-il en rejoignant son bureau pour terminer son travail.
De dos à son ex-petite amie il s'arrêta suite à l'aveu de celle-ci.
_ tu as des doutes sur mon histoire avec lamine ? Bon! je vais t'éclaircir quelques points. Oui, shérif, oui je sors avec lamine.
Se retournant calmement en se posant sur le fauteuil d'à côté, sherif sentit son coeur battre un rythme melangé de mbalax et de samba mais, il était prêt à écouter les confessions de Sonia.
Celle-ci se leva à son tour en lui faisant face.
_ quel rôle as-tu joué dans cette relation shérif? Quel rôle si ce n'est me couvrir de cadeaux en à plus finir. C'est pas ça l'amour. Depuis bientôt trois ans shérif, j'ai jamais goûté à tes lèvres, tu ne m'as jamais embrassé comme si je te dégoûtais. Tu as été le premier à fuir tes responsabilités dans cette relation. Pourquoi tu ne m'as jamais dit que tu n'étais pas toi aussi amoureux de moi hein?
Shérif la regardait impassiblement. Il ne voulait qu'une chose à cet instant: la gifler pour qu'elle se taise. Car elle n'a jamais été là pour savoir ce qu'il en était de leur relation, Sonia était toujours entre les deux avions et vivre leur relation à distance la plaisait bien.
_ tu te poses certainement la question de savoir depuis quand je sors avec ton frère ? Beh figure toi qu'on est ensemble depuis bientôt deux ans. Lui au moins, je sais qu'il m'aime et n'hésite pas contrairement à toi de prendre un avion pour me rendre visite. Tu t'excuses tout le temps avec ton travail. Et moi dans tout ça alors ? Criait-elle cette fois ci.
Sonia laissa paraître un sourire assez long avant de poursuivre son monologue.
_ c'est tout ce que tu sais faire: te taire dans des situations où il faut impérativement prendra la parole. Ton frère a toujours été là pour moi. Il m'a toujours soutenu. Il prend de mes nouvelles ce que toi tu aurais dû faire. Et si tu doutes sur une chose aussi je vais te le dire. J'ai bien couché avec lui et il était la raison de ma visite d'aujourd'hui car on voulait se voir hors des regards badauds, et surtout pour que sa femme ne se doute pas de quelque chose. Pour une raison qui te plaise ou non, je vais me marier avec lui.
Sur ce , elle prit son sac et se dirige vers la sortie mais s'arrêta brusquement pour se retourner vers shérif.
_ et si vraiment shérif tu es impuissant tu le dis à ta famille. J'ai fait une enquête et aucune des femmes que tu as fréquentées n'a jamais vu ou sentir ton membre dur dressé. Tu sais quoi, j'ai pitié de toi, tu as une vie de merde, toi-même tu es une merde. A dieu, incapable.
En lui asséna ses mots en pleine figure, maman Amy fit son apparition en ne ratant rien de ces derniers propos. Elle partit enfin sans même un regard vers sa commissionnaire.
Connaissant bien shérif, Maman Amy savait qu'il dissimulait une colère noire pour ne pas commettre une bêtise. Il savait "qu'un moment de patience dans un moment de colère empêche mille moments de regret". Shérif se leva alors, pour prendre les sachets que maman Amy tenait.
_ je vais t'aider. Disait-il en essayant de cacher sa peine.
_ merci.
_ je t'en prie. Et d'ailleurs ce soir c'est moi qui fais le dîner. Disait-il joyeusement.
_ le dîner est déjà prêt shérif.
_ Omar et medoune vont s'en charger pour le first round t'inquiète.
Et s'en va pour une préparation engageante d'un dîner copieux du chef.
N'empêche, lui comme Maman Amy savaient qu'il faisait semblant de ne pas Peter les câbles. Et pour bientôt il réglera comment et pourquoi son frère de sang l'a trahi de la sorte.