IILes premières années du mariage de Gonzalès et de Catherine s’écoulèrent dans un calme et dans un bonheur dont, chaque matin et chaque soir, la bonne Mitje remerciait Dieu avec effusion. Mitje, heureuse du bonheur de ceux qui l’entouraient, s’était peu à peu résignée à cesser d’être la servante de Gonzalès et de sa femme, pour devenir leur mère et la directrice de leur ménage. Elle avait consenti, non sans peine et pour leur complaire, à modifier certaines parties de son costume, à remplacer par une belle robe de laine noire ses modestes vêtements et à s’envelopper les dimanches, pour se rendre aux offices, d’une faille de soie, sorte de grand-voile importé par les Espagnoles dans les Pays-Bas, et qui était comme le signe caractéristique des dames bourgeoises. Elle avait quatre domestiq


