Chapitre 8

1137 Mots
Sienna Elle s'approcha de moi d'un pas décidé, ses bras croisés sur sa poitrine, affichant une posture de domination. Chaque mouvement qu'elle faisait semblait calculé pour me déstabiliser, pour m'implanter le doute dans l'esprit. Je pouvais presque sentir sa satisfaction perverse, comme si elle se délectait de ma détresse. Elle attendit un instant, m’observant avec une froideur glaciale avant de briser le silence, sa voix glissant sur mes nerfs comme de la glace. – « Il va te falloir faire un choix entre les deux options qui s'offrent à toi », dit-elle d’une voix douce mais inflexible. Son regard perça le mien avec une telle intensité que je me sentais nue, dépossédée de toute défense, exposée à sa cruauté. Elle savait à quel point sa proposition était difficile, et elle s'en délectait. – « Tout d'abord, permets-moi de te donner un ultimatum. » Elle marqua une pause, savourant ma peur avant de continuer. « Si tu choisis de disparaître de ma vie ne serait-ce qu'une seule journée, sache que j'agirai sans hésitation. Ta servante, ainsi que le compagnon qu’elle fréquente en cachette, ne seront plus là. De plus, l'orphelinat que tu chéris tant ne pourra pas continuer d'exister. Je m'engage à aider tous ces enfants à retrouver leurs parents sans qu'ils aient à souffrir davantage. » Je sentis mes jambes fléchir sous le poids de ses paroles. Cette menace faisait écho à mes plus grandes craintes, et la perspective de perdre ce que j'avais de plus cher me paralysait. Ma gorge se serra, mais je ne laissai rien paraître. Elle n'allait pas m'avoir si facilement. – « D'un autre côté, la seconde option qui s'offre à toi est de rester ici, à mes côtés, et d'épouser Edgar. » Sa voix était mielleuse, comme un serpent qui te susurre des promesses de sécurité tout en attendant de te piquer. « Je te conseille de bien réfléchir à cette seconde alternative avant de prendre ta décision finale. Je t'accorde jusqu'à demain matin pour me faire part de ta réponse. » Elle tourna les talons avec une certaine grâce calculée, mais je pouvais presque entendre son sourire cruel flotter dans l'air. Avant de quitter la pièce, elle laissa un dernier mot, jetant une ombre de menace sur mes pensées : – « Ne prends pas trop de temps, Sienna. » La porte se ferma dans un claquement sec derrière elle, et je restai là, paralysée par la tension qui se resserrait autour de ma poitrine. Je n'avais pas le temps de pleurer, mais les larmes montaient malgré moi, dévalant mes joues sans que je puisse les arrêter. Le cœur lourd, je tombai sur le lit, secouée par des sanglots incontrôlables. Lali se précipita à mes côtés dès qu’elle entendit les bruits étouffés de ma détresse. Elle m'attrapa doucement dans ses bras, son parfum familier me réconfortant en un instant. Je n'avais jamais voulu que Lali voie ma faiblesse, mais aujourd'hui, il n'y avait plus de fierté à préserver. – « Eh Sienna ! Qu’est-ce qu’ils t’ont fait pour que tu sois dans un tel état ? Pourquoi pleures-tu comme ça ? » demanda-t-elle, son ton chargé d'inquiétude. Je pris une grande inspiration, mais les mots me brûlaient la gorge, trop d'émotions se bousculant dans mon esprit. Finalement, je laissai échapper tout ce que je pensais, tout ce que je ressentais : – « Je… je ne veux pas épouser cet homme. » Ma voix se brisa sur ces mots, comme si tout mon corps protestait contre l’idée même. « C’est un monstre, Lali. » Je me redressai un peu, mes mains tremblantes cherchant à saisir l’air autour de moi. « Il faut qu’on parte d’ici. Vite ! » Le poids de la situation me menaçait d'engloutir tout espoir. Lali me regarda, ses yeux emplis d’une confusion dévastée, ne comprenant pas encore tout l’ampleur de ce qui m'attendait. Mais elle sentait que le vent soufflait dans une direction sombre. – « Mais qu’est-ce que tu fais, Sienna ? » Son ton tremblait, et elle s’avança d’un pas. « Je… je ne comprends rien de ce qui se passe. » – « Mon père… » Ma voix se brisa à nouveau. « Il m’a contrainte à épouser Edgar. Ce vieux loup… il est tout sauf ce que je voudrais. Ma belle-mère… » Je laissai échapper un soupir, les mots se bousculant dans ma tête. « Je ne peux pas rester ici, Lali. Aide-moi à fuir, s’il te plaît. » Lali prit une profonde inspiration, son regard se durcissant légèrement, mais une peur palpable émanait d’elle. – « Tu penses vraiment que tu parviendras à quitter cet endroit sans que je n’intervienne ? » La voix froide de ma belle-mère perça la pièce comme une lame acérée, et je me figeai immédiatement. Je n’avais pas entendu la porte s'ouvrir, mais elle était là, debout dans l'ombre, avec un sourire presque imperceptible aux lèvres. Ma belle-mère n’avait rien d’une personne que l’on pouvait fuir aussi facilement. Son regard, plein de certitude, me fit comprendre qu’elle était prête à tout pour empêcher ma fuite. Et je savais, au fond de moi, que c'était à ce moment précis que tout allait se jouer. « Qu'est-ce qui t'arrive, Sienna ? Reviens ! » La voix de Lali me parvint à peine, effleurant mes oreilles comme une brise lointaine. Son inquiétude était évidente, mais mes pensées étaient trop embrouillées, trop accablées, pour que je puisse lui répondre. Je courais, mes pieds frappant violemment le sol, mes jambes portant mon corps avec une énergie frénétique, comme si chaque pas m'éloignait un peu plus de ce monde et de tout ce qu'il représentait. La sensation de liberté fugace m'enivrait, mais au fond de moi, je savais que je fuyais quelque chose de bien plus grand : mon destin. Je m'arrêtais enfin, haletante, au centre de la cour, le souffle court. Le ciel nocturne semblait se refermer sur moi, lourd et oppressant. La lune, encore jeune et fragile, brillait d'une lumière pâle, presque indifférente, comme si elle n’avait pas d’empathie pour la douleur qui m’assaillait. Ses rayons glissaient sur ma peau, froids et insensibles. Je levai les yeux vers elle, cherchant une réponse, une explication, mais rien ne venait. La lune, immobile et solitaire, me renvoyait seulement un vide profond. – « Tout est de ta faute, déesse ! » hurlai-je, ma voix déchiquetant la nuit silencieuse. Le son de mes propres mots résonnait dans l'air, emplis de colère et de désespoir. « Pourquoi m'avoir choisie pour être louve si tu n'avais pas l'intention de me donner un compagnon ? Pourquoi m'accorder cette vie, cette condition, si c'est pour me la voler ensuite ? Est-ce ça ton plan ? Me voir me perdre dans cette futilité ? Es-tu contente maintenant que je sois condamnée à épouser cet homme détestable ? »
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