Chapitre 7

1508 Mots
Cela fait quelques jours depuis que Xavier m'a transportée dans ma chambre et je refuse d'en sortir depuis. Le bois qui avait été utilisé pour barricader ma fenêtre et ma porte de balcon a été enlevé, heureusement, donc au moins j'obtiens un peu de vitamine D. Après que je suis transportée dans ma chambre, je me souviens seulement de lui m'avoir allongée sur le lit juste avant que je ne me rendorme et quand je me suis réveillée, il n'était pas là, pas que je m'attendais à ce qu'il le soit ou quelque chose comme ça. J'ai été en fait surprise qu'il accepte volontiers de s'approcher de moi, encore moins de me porter jusqu'à ma chambre, la même personne qu'il déteste de tout son être. Mes sentiments à son égard ont changé, je peux dire que je ne le regarde plus avec des lunettes roses. Est-il possible de vouloir quelqu'un et de le détester en même temps ? Parce que c'est ce que je ressens aujourd'hui, je l'aime et je le déteste avec la même intensité, surtout la nuit, car lorsque la nuit arrive, seule la douleur m'attend. Je ne sais honnêtement pas s'il le fait intentionnellement ou s'il ne sait vraiment pas ce qui m'arrive. Je veux croire que peut-être, juste peut-être, il ne sait pas puisque le médecin ne lui a pas dit, mais une partie de moi n'y croit pas, car comment peut-il ignorer une chose aussi énorme ? Comment peut-il ne pas savoir ce qu'il me fait ? Le connaissant, il le fait probablement pour me punir, pour se venger, car selon ses propres mots, je l'ai empêché d'être avec la femme qu'il aime vraiment. Je sens notre lien commencer à pourrir en moi. Cela me tue lentement et il n'en a vraiment rien à faire. Puisqu'il est celui qui a rejeté notre lien, c'est moi qui porte les conséquences de son égoïsme. Lorsque le lien pourrit chez quelqu'un, il y a généralement deux issues, soit le loup meurt, soit il devient le renié, un loup renégat qui s'est complètement abandonné à sa nature animale. En termes simples, ils abandonnent leur humanité et deviennent des tueurs féroces. Ils ont été appelés les "reniés" parce qu'on croyait qu'ils avaient été les premiers à être abandonnés par leurs compagnons puis par la déesse de la lune. Pour ma part, je ne veux pas devenir un loup renégat, donc la seule autre option qui me reste, c'est la mort. Je ne veux pas mourir, mais quel autre choix ai-je ? La seule façon de résoudre cela est si Xavier m'accepte, moi et le lien, même s'il est maintenant terni. Le reconstruire jusqu'à ce qu'il redevienne sain, mais nous savons tous que Xavier ne m'acceptera jamais et comme il me dit sans cesse qu'il a hâte de se débarrasser de moi. Peut-être que tout cela est un plan élaboré pour me tuer sans se salir les mains, vous savez, plan, tuer Amelia avec un lien pourri. Je ne sais pas ce que l'avenir me réserve, mais j'ai peur de laisser mon petit garçon. Je ne veux pas qu'il grandisse sans moi, mais en même temps, je ne veux pas qu'il ait une louve renégate comme mère non plus. Mon avenir est si incertain, mais je choisirais la mort plutôt que d'être renégate. Je quitte ma chambre en planifiant d'aller dans la forêt car j'ai honnêtement besoin d'air frais. Je suis enfermée dans ma chambre depuis trop longtemps, si longtemps que je sens que je perds la raison. Mon plan est simple : sortir, errer un peu, puis rentrer, aussi discrète qu'un ninja. Mais mes plans sont contrecarrés lorsque je trouve Bianca dans le jardin. Autant je suis en colère contre elle, autant je ne l'attaquerai pas. La dernière chose dont j'ai besoin, c'est que Xavier me tue avant que j'aie la chance de donner naissance à mon bébé. En me souvenant de son avertissement, j'essaie de reculer lentement sans qu'elle le remarque. Si c'est de l'air frais que je veux, je peux toujours l'avoir plus tard, mais encore une fois, mes plans sont ruinés quand elle se retourne et que nos yeux se rencontrent et que, comme je me souviens du jour où elle est partie et du jour où elle embrassait Xavier, ils ne montrent rien d'autre que de la pure haine. "Eh bien, eh bien, eh bien… tu es enfin sortie de ta cachette", me nargue-t-elle, mais je reste silencieuse, qu'y a-t-il à dire de toute façon. "Sais-tu que pendant des années j'ai rêvé de la façon dont je prendrais ma revanche sur toi pour avoir tué mes parents, mais qui aurait su que la déesse de la lune sourirait sur moi et que je tomberais amoureuse de ton compagnon et qu'il tomberait amoureux de moi, le destin travaille vraiment d'une manière mystérieuse car rien de ce que j'aurais pu imaginer n'aurait été aussi satisfaisant que cela, te voir brisée et rejetée par la seule personne destinée à vraiment t'aimer." Ses paroles me tranchent mais je refuse de lui donner satisfaction en me voyant saigner. "Ils étaient mes parents aussi, Bianca, et je les aimais autant que toi et je ne les ai pas tués, je n'y ai même pas rêvé." "Tu aurais pu te tromper, comment peux-tu tuer sans merci celui que tu aimes ? Qu'est-ce qu'ils t'ont fait ? À part t'aimer inconditionnellement et toi, tu tournes le dos à cet amour. J'ai vraiment pitié de ton enfant, d'être maudit avec toi comme mère... mais ne t'inquiète pas, Xavier le prendra, lui ou elle, et nous serons ses parents, ils ne sauront jamais qui tu es ou même que tu as existé. Nous serons une grande et heureuse famille sans" ses paroles me brisent et l'image qu'elles forment dans mon esprit me torture. "Un jour, toi et Xavier paierez pour ce que vous avez fait et j'espère seulement être en vie pour le voir, tu ressentiras cent fois la douleur que je ressens maintenant et tu regretteras ce que tu fais car la culpabilité et le chagrin te dévoreront et lorsque tu trouveras ton compagnon et que tu tomberas éperdument amoureuse de lui, j'espère qu'il te rejettera, toi et le lien, de sorte qu'il commence à pourrir de l'intérieur, te tuer lentement. " Je dis ma paix, puis la laisse là, abasourdie et choquée. Ça ne prend pas longtemps avant que je ne sois profondément dans la forêt, mais la paix que j'espérais trouver n'existe pas. Je me sens troublée et effrayée. Je sens des yeux sur moi même s'il n'y a personne autour. J'aimerais pouvoir l'attribuer à la paranoïa, mais je ne peux pas après ce qui s'est passé dans ma chambre le jour précédent où je me suis retrouvée à l'hôpital. Je suis tellement effrayée, comme si quelque chose me chassait, me traquait et le sentiment s'intensifie plus je m'enfonce dans la forêt. Je devrais être en sécurité ici, à l'intérieur des frontières de la meute, mais je ne me sens pas du tout en sécurité. Quelque chose passe rapidement devant moi, mais c'est trop rapide pour que je le voie clairement. Je me retourne mais ça passe de nouveau juste à côté de moi. Je sais que ce n'est pas un loup car c'est beaucoup plus gros, c'est de taille adulte. Je suis honnêtement pétrifié car je suis enceinte et très faible, je ne pense pas être assez fort pour lutter contre quelque chose qui se déplace à une vitesse vertigineuse. En plus de mon état affaibli, je ne sais pas non plus comment me battre, le droit de m'apprendre à me battre m'a été enlevé lorsque j'ai été dépouillé de ma position. La chose reste dans l'ombre, passant rapidement devant moi en mouvement circulaire, presque comme si elle jouait avec moi. "Qui es-tu ? Que veux-tu ?" je demande, mais je n'obtiens aucune réponse. En quelques secondes, un deuxième se joint à lui et pendant un moment, ils ralentissent un peu me permettant de les voir juste un court instant avant de reprendre leur vitesse. Ils semblent un peu familiers, mais je ne peux pas placer cette familiarité. Ça me dérange car chaque fois que j'essaie d'avancer, ils passent rapidement devant moi, presque comme s'ils bloquaient mon chemin. Comme s'ils ne voulaient pas me laisser partir et ça me terrifie car je sens que quelque chose ne va pas puisque mon adrénaline est très élevée et que mon mode combat et fuite est en surmultiplié. Je sens la présence de quelque chose de sinistre dans l'air et je sais que si je ne bouge pas, quelque chose de mauvais va arriver. Même si j'en ai marre de ma vie, j'ai un bébé à penser et je ne vais pas permettre que ses chances de venir au monde soient détruites. Ils disparaissent et pendant un moment je me demande pourquoi ils sont partis soudainement, je n'ai pas le temps d'y réfléchir car à ce moment-là, une paire d'yeux rougeoyants apparaît devant moi et murmure avec urgence un seul mot. "Cours !"
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