VLe prince alla, le lendemain, accompagner M. de Creuilly à la gare la plus proche. Jusqu’au bout, il témoignait à son hôte une cordialité dont il n’était pas prodigue. Mais Aubert, depuis l’incident de la veille, devait faire effort pour y répondre. Il avait passé une nuit d’insomnie, ayant sans cesse devant les yeux le ravissant visage de Lilia, songeant douloureusement au sort que lui réservait le caprice du prince de Wittengrätz et sentant croître à l’égard de celui-ci une indignation qu’il craignait de ne pouvoir dominer s’il était encore question entre eux de la pensionnaire du vieil Hofnik. Mais Wladimir n’en dit mot, le lendemain. Il se montra d’humeur particulièrement aimable, d’une gaieté qui, aujourd’hui, impressionnait péniblement Aubert. Le jeune homme se disait avec colère :


