IIIDans tout Sarrenau comme à la cour, on savait maintenant que la jeune princesse, quelque invraisemblable que parût le fait, était délaissée de son mari, et que la comtesse Brorzen, après de nombreuses éclipses de faveur, semblait de nouveau rentrée en grâce. On se racontait que le prince venait de passer deux jours dans son petit château de Resberg, à l’autre extrémité de la forêt, pour chasser le sanglier, et qu’il était accompagné dans ce déplacement par le comte Brorzen et sa fille. – Une si ravissante créature, pourtant, cette princesse Aélys ! disaient bien des gens avec stupéfaction. – Ce n’est qu’une enfant par le caractère et les goûts, déclaraient d’autres, répétant les propos tenus avec intention par les familiers de la princesse Jutta. Le prince la traite comme telle, avec


