Seule Bella Dior observait la scène en silence, amusée.
— Alors... un bisou ? demanda finalement Khoudia.
— Quelque chose comme ça, répondit Jennah, malicieuse.
— Si c’est vrai, je lui en parlerai quand il rentrera, déclara Lina. Ce serait clairement du favoritisme.
— Arrête d’être jalouse, lâcha Jennah avec désinvolture.
— Lina a raison, intervint Khoudia. On en discutera avec lui. On veut toutes les mêmes chances.
Soudain, Jennah sentit la tension monter. Elle se ravisa.
— Bon... OK. J’vous taquinais. Il ne s’est rien passé. J’ai tenté un bisou, mais il m’a repoussée.
Lina, ravie, afficha un sourire narquois.
— Je m’en doutais, dit-elle avec satisfaction.
— Ouais, c’est ça, ricana Jennah, un peu vexée.
Khoudia, elle, poussa un soupir de soulagement. Zaynab, de son côté, ne disait rien, mais son regard signifiait clairement qu’elle ne croyait pas un mot du revirement de Jennah.
Jennah, décidée à garder la face, lança :
— En tout cas, ne tentez pas de l’embrasser, il pourrait très mal le prendre.
— Avec mes produits, il résistera pas, déclara Lina en riant. Ce séjour ne se terminera pas sans que j’aie eu mon moment avec lui.
— Bonne chance, répondit Jennah, sarcastique, en continuant de manger.
Après le déjeuner, Khoudia reçut un appel de Mourad. Il leur demandait de se préparer rapidement : une surprise les attendait dans le désert. Direction le safari. À peine l’appel terminé, l’excitation gagna les filles. Toutes se mirent à sautiller dans la villa, curieuses et impatientes de découvrir ce que Mourad leur réservait.
Jennah, euphorique, fut la première à monter s’habiller. Elle opta pour un look street stylé : un legging noir ultra moulant, un crop top blanc croisé sur la poitrine, une petite veste en jean déchirée, une paire de sneakers noirs, et son sac "The Tote Bag" de Marc Jacobs. Elle compléta sa tenue avec une paire de lunettes transparentes, un collier cœur et ses AirPods qu’elle glissa dans son sac.

Lina, elle, choisit un jean taille haute, un t-shirt moulant et des baskets blanches. Un look simple mais flatteur, qu’elle accessoirisa avec un parfum envoutant de sa collection.
Khoudia, fidèle à son style détendu et discret, enfila un jean boyfriend et un t-shirt large blanc noué à la taille et son voile. Aux pieds, des baskets beiges. Elle mit un petit coup de gloss.
Et enfin Bella Dior portait un jeans bleue et un t-shirt rouge.
Zaynab arriva dans le salon, légèrement en retard, mais comme toujours, avec une allure calculée. Elle portait une tenue entièrement noire : un legging taille haute qui épousait ses formes, un crop top noir moulant, des baskets Nike noires et roses, et un sac Channel. Pour compléter, une petite veste en jean déchirée, semblable à celle que Jennah avait portée plus tôt, de grandes lunettes noires, une chaîne dorée avec son prénom, des boucles d’oreilles en forme de cœur, et une longue perruque ondulée parfaitement posée. Une vraie apparition.

Dès qu’elle entra, les regards se braquèrent sur elle. Jennah fronça les sourcils, la détailla de haut en bas puis lança, le ton moqueur :
— Tiens tiens… on dirait que madame s’est inspirée de mon look.
Zaynab, sans se démonter, lui répondit avec un demi-sourire :
— Oh ? Je ne savais pas qu’on avait le même goût pour les vestes. Pas de souci, je vais retirer la mienne. Je n’ai pas besoin de copier qui que ce soit pour briller.
Elle ôta la veste avec nonchalance, la posa sur l’un des accoudoirs du canapé et s’assit comme si de rien n’était.
Jennah la fusilla du regard, les autres prétendantes échangèrent des regards lourds de jalousie. Même Lina, d’ordinaire plus concentrée sur Mourad que sur ses rivales, ne put s’empêcher de la fixer.
Zaynab, elle, attrapa son téléphone et resta silencieuse, feignant l’indifférence.
Bella Dior, elle observa tout ce petit monde s’agiter avec un sourire amusé, puis les aida à vérifier qu’elles n’oubliaient rien avant de les accompagner.
Le van était spacieux, mais pas assez pour accueillir tout le monde. Quatre sièges. Suffisant pour Bella Dior et les trois prétendantes… sauf Zaynab.
Sans hésitation, Bella proposa à Zaynab de prendre un autre véhicule, ce que cette dernière accepta avec un petit sourire satisfait. L’idée de se retrouver seule lui plaisait. Loin des tensions, loin des regards pesants. Dans son van personnel, elle s’installa confortablement, sortit son téléphone, et se mit à filmer.
Elle enchaîna les poses, les prises de vue sur la route sablonneuse du Qatar, les paysages dorés qui défilaient. Très vite, les vues explosèrent sur son compte Snapchat. Les followers affluaient, exigeant des stories plus longues, des vidéos de son look, de l’activité à venir.
— "J’arrive bientôt au spot. Je filme tout, je vous montre", répondit-elle avec un clin d'œil en story.
Pendant ce temps, l’autre van arriva sur les lieux du safari. Mourad, vêtu d’une kandura beige sable, les attendait déjà, appuyé contre un 4x4 noir mat. Jennah fut la première à descendre. Elle courut vers lui avec empressement et se jeta dans ses bras.
— Tu m’as manqué, murmura-t-elle en le serrant.
— Je suis parti que quelques heures, répondit Mourad, légèrement surpris.
— Oui mais ces quelques heures étaient comme une éternité, reprit-elle avec un sourire charmeur.
Lina intervint aussitôt :
— Je pense qu’on mérite toutes un câlin, non ?
Mourad éclata d’un petit rire et les prit successivement dans ses bras. Il ajouta un b****r tendre sur le front de Khoudia, ce qui fit immédiatement grincer Jennah.
— Pourquoi elle a droit à un bisou, elle ?
Mourad n’eut pas le temps de répondre. Zaynab venait d’arriver.
Elle sortit du van seule, sa démarche assurée, ses lunettes noires couvrant à moitié son visage. Elle salua rapidement et s’approcha.
— Tu as mis du temps, Zaynab, lui dit Mourad, un brin surpris.
Lina, sans lui laisser le temps de répondre :
— Normal, elle était dans un autre van… toute seule.
Jennah ajouta, sarcastique :
— Zaynab ne supporte personne ici. Elle se force à faire tout ça, alors forcément…
Zaynab haussa les épaules.
— C’est vrai, je ne supporte pas grand monde ici. Mais je n’ai aucun problème avec Bella Dior. Et pour être honnête, j’apprécie ces vacances… mais j’aurais préféré les passer seule.
Khoudia, en retrait, intervint calmement :
— Alors pourquoi tu ne signes pas forfait et tu laisses tomber ? Tu ne fais rien pour séduire Mourad.
Zaynab tourna la tête vers elle, son regard tranchant :
— Si ce n’était pas pour la tradition, je ne serais même pas là. Ce sont les hommes qui courent après moi, pas l’inverse.
Un court silence suivit ses mots. Mourad, toujours silencieux, observait la scène sans réagir, les bras croisés.
Lina, agacée, lança :
— Ignorez-la. Elle veut juste nous gâcher la journée.
Bella Dior baissa les yeux, mal à l’aise, tandis que l’organisateur du safari les appelait au loin pour embarquer dans les véhicules.
Alors qu’ils s’apprêtaient à embarquer pour l’excursion dans le désert, une nouvelle dispute éclata. Lina et Jennah se chamaillaient déjà, chacune voulant monter dans le même véhicule que Mourad.
— C’est moi qui vais avec lui, c’est évident ! lança Jennah en bousculant presque Lina.
— Tu rêves. Ce n’est pas toi qui décides, répliqua Lina sèchement.
Mourad leva la voix, cette fois plus sèche, plus ferme :
— Ça suffit. Vous n’êtes pas là pour vous battre à chaque instant.
Les deux prétendantes se figèrent. Son ton les avait surprises.
Il reprit, en désignant les véhicules :
— Jennah, tu pars avec Bella Dior. Lina, tu montes avec Khoudia.
Lina fronça les sourcils.
— Et toi ? Tu seras avec qui ?
Il répondit sans détour, en regardant Zaynab droit dans les yeux :
— Avec Zaynab.
Un silence s’installa.
Jennah éclata :
— Mais je ne comprends pas pourquoi tu la considères ! Elle s’en fiche de tout ça !
Mourad ne répondit pas. Il lança simplement :
— Montez dans les voitures.
Tous obéirent à contrecœur. Les moteurs vrombissaient, les voitures s’éloignèrent une à une dans un nuage de sable. Mourad, resté derrière, se tourna vers le chauffeur de son véhicule.
— Donnez-moi les clés.
Le chauffeur hésita.
— Ce n’est pas simple, conduire dans le désert…
Zaynab intervint aussitôt, les bras croisés :
— Tu ne peux pas conduire ici, tu vas nous perdre.
— Les clés, insista Mourad en ignorant leurs protestations.
Le chauffeur, contraint, s’exécuta. Mourad s’approcha ensuite de la portière et ouvrit celle du passager.
— Monte.
Zaynab recula d’un pas.
— Non. Je t’ai dit que tu ne peux pas conduire là-bas. Je ne monte pas.
Mais Mourad la fixa longuement, son regard sombre.
— Monte, Zaynab.
Elle résista encore quelques secondes, mais finit par céder, à contre-cœur. Elle monta lentement, sans cacher son mécontentement.
A suivre