BONNE LECTURE â€
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đŽ SUMMER BURN
"Nothing tastes more bitter than jealousy."
LĂNA
AprÚs la session de surf, tout le monde était revenu cramer au soleil et épuisé. Mick avait décrété qu'on ferait un barbecue chez eux, et évidemment j'avais dû suivre le mouvement, trop paumée pour dire non.
Nathan était là , comme un fantÎme que je ne pouvais pas chasser. Il ne me regardait pas. Enfin... il essayait. Parce que j'avais parfaitement capté ses yeux sombres me scanner à la moindre occasion.
Il me parlait à peine. Juste pour me demander le ketchup ou me bousculer exprÚs en passant. Son ton était tranchant, agressif, comme s'il voulait me briser en morceaux.
Maya et Chloé se chamaillaient, Nolan et Mick blaguaient en préparant la viande, et tout autour la musique donnait l'illusion d'un été léger. Mais entre Nathan et moi, c'était la guerre froide.
J'essayais de danser, de rire, de faire semblant, mais impossible. Surtout quand une brune canon, moulée dans une robe si minuscule qu'on voyait quasiment son string, débarqua et fonça droit sur Nathan.
Elle avait un sourire carnassier et un parfum qui m'Ă©cĆura.
- Nathan... tu m'as manqué.
Il la regarda, laissa un rictus étirer ses lÚvres, et l'attrapa par la taille.
Mon estomac se retourna.
- Carmin, souffla-t-il, comme s'il la savourait.
Elle posa sa main sur son torse, s'accrocha Ă lui comme une sangsue.
- Viens avec moi, j'ai des choses Ă te dire.
Il hocha la tĂȘte et partit avec elle sans me calculer, sans une seconde d'hĂ©sitation.
J'ai cru que j'allais vomir.
Chloé tenta de me retenir :
- Lena, s'il te plaĂźt reste...
- Non. J'ai mal Ă la tĂȘte, mentis-je.
- Tu mens, me fusilla Maya.
- Ouais, et alors�!
Elles n'insistĂšrent pas. Je claquai la porte, la rage au ventre.
đđđđ
Trois jours sont passés et je n'avais quasiment pas bougé de mon lit.
J'avais binge-watché des séries pour oublier.
Mais impossible d'effacer son image, ses bras autour d'elle, son sourire, ses yeux quand il me transperçait.
Le matin, Maya et Chloé décidÚrent de me secouer :
- Tu pourrisâŻ! cria ChloĂ© en me balançant un coussin en pleine tĂȘte.
- Allez, on bouge ton c*l, m'appuya Maya.
Je rĂąlai :
- Pourquoi�!
- Parce qu'on t'a dégotté un mec.
- Vous ĂȘtes sĂ©rieusesâŻ?!
- Il est canon, adorable, et tu vas le voir aujourd'hui, point barre, répliqua Maya d'un ton de générale.
Elles me maquillÚrent, me coiffÚrent, me foutirent une robe d'été si courte que j'avais peur qu'on voie ma culotte.
Quand le type débarqua, j'avoue avoir été soulagée.
Léo.
Grand, bronzé, souriant, la voix douce comme une caresse.
- Salut, Lena. Ravie de te rencontrer.
Son sourire me fit du bien.
Il proposa d'aller au marché, goûter des sorbets.
J'acceptai. J'avais besoin d'air.
đđđđ
L'air sentait la mangue et la noix de coco. Les stands débordaient de couleurs, de bruits, de rires.
Je me sentais presque vivante.
Léo me fit rire. Il me taquinait gentiment, me racontait des anecdotes marrantes, et à un moment il essuya une trace de glace sur ma lÚvre, ce qui me fit frissonner.
- J'adore ton sourire, Lena, souffla-t-il.
Je sentis mes joues chauffer.
- Merci...
Puis je ressentis un frisson, comme un courant électrique dans mon dos.
Mon instinct me cria danger.
Je me retournai.
Nathan.
Putain de Nathan.
Il était planté là , les bras croisés, lunettes de soleil vissées sur le nez, la mùchoire tendue, le regard assassin.
Il nous fixait comme un prĂ©dateur prĂȘt Ă sauter Ă la gorge.
Léo essaya de rester poli :
- Salut, mecâŻ!
Nathan ne bougea pas, le regard glacé.
- Mec� répéta-t-il d'une voix si basse que j'en eus des frissons.
- Ouais... je m'appelle Léo.
Nathan l'ignora. Il me foudroya :
- Toi...
Sa voix me glaça.
- Quoi�! m'énervai-je.
- Tu te tapes ce type�
Je clignai des yeux, choquée.
- Je fais ce que je veuxâŻ!
Il avança d'un pas, son torse se gonflant comme s'il allait me bouffer vivante.
- Non, Lena. Pas avec lui.
- Et pourquoi�!
- Parce queâŻ! hurla-t-il, furieux, les veines du cou tendues.
- Parce que quoi�!
- Parce que ça me dĂ©goĂ»teâŻ!
J'eus un haut-le-cĆur, la gorge serrĂ©e.
- Mais tu couches bien avec la premiÚre pouffe venue�! crachai-je.
Il se figea, comme frappé.
- Tu sais rien de moi.
- Oh que si, tu me montres trĂšs bien ce que t'esâŻ!
Il passa une main dans ses cheveux, énervé, le regard noir.
- Léo, vas-y, ordonna-t-il sÚchement.
Léo me regarda, paumé :
- Ăa vaâŻ?
- Oui, resteâŻ!
Nathan répéta, plus dur encore :
- Je t'ai dit de dégager.
Léo déglutit, nerveux.
- Mec, relax, je fais que lui parler...
Nathan fit un pas de plus, et j'eus vraiment peur qu'il le frappe.
- Tire-toi ! Maintenant.
La voix de Nathan était comme un coup de tonnerre.
Léo recula, puis se barra sans demander son reste.
Je fus prise d'une rage folle.
- T'es malade�!
Il se pencha, tout proche, ses lĂšvres Ă un souffle des miennes :
- Tu n'es pas faite pour lui.
- Et selon toi qu'elle genre de personne me faut il ?!
Il serra la mĂąchoire si fort que je crus entendre ses dents grincer.
- Ne le revois plus jamais. Dit il en ignorant mes mots précédents.
- Et sinon quoi�!
- Sinon je te jure que je te ferai regretter de m'avoir cherché.
Son regard me cloua.
Je tremblais, la colĂšre me brĂ»lait la gorge, mais en mĂȘme temps...
une chaleur étrange me vrillait le ventre.
C'était ça, la folie�
Nathan recula d'un pas, son torse vibrant, encore prĂȘt Ă exploser.
Puis il se détourna, me laissant au milieu des stands, furieuse, humiliée, mais incapable de bouger.
Je restai lĂ , la tĂȘte qui tournait, la respiration en vrac, mon cĆur cognant contre mes cĂŽtes comme un p****n de tambour.
Ă PLUS POUR LE PROCHAIN CHAPITRE, LES AMIS. BISOUS đ.