Unmasking

1361 Mots
BONNE LECTURE ❀ __________________________________________________________________________________ 🌮 SUMMER BURN “Not every mask is meant to stay.” LÉNA Deux foutues semaines. Quatorze jours Ă  traĂźner dans la villa, fiĂ©vreuse, la gorge arrachĂ©e, la tĂȘte pleine de pensĂ©es toxiques, et surtout pleine de lui. De Nathan. Ce crĂ©tin tatouĂ© me hantait. J’aurais voulu l’effacer, le rayer, le brĂ»ler de ma mĂ©moire. Impossible. Je n’avais revu ni Mick ni Nolan. Maya et ChloĂ© passaient leurs journĂ©es dehors Ă  profiter de leurs mecs, Ă  bronzer, Ă  danser, Ă  rire. Et moi ? CoincĂ©e lĂ , Ă  me nourrir de sĂ©ries et de pots de glace fondue, la tĂȘte en vrac, le cƓur en vrac. J’avais chopĂ© un rhume carabinĂ© aprĂšs la tempĂȘte, histoire de bien m’achever. Et ça me donnait une excuse pour rester enfermĂ©e, loin de tout, loin de lui. Mais ce soir, seule dans la villa, le sort avait dĂ©cidĂ© de m’enfoncer encore plus. Il Ă©tait vingt heures passĂ©es. J’étais vautrĂ©e sur le canapĂ©, mon plaid sur les Ă©paules, Netflix en pause, quand bam. La lumiĂšre a sautĂ©. Plus un seul p****n de rayon. La tĂ©lĂ© morte, la box HS, toute la maison plongĂ©e dans le noir total. Je restai figĂ©e un instant, la panique me mordant la gorge. Je dĂ©testais le noir. Je dĂ©testais me sentir seule. Et la seule villa Ă©clairĂ©e, c’était celle d’à cĂŽtĂ©. Chez eux. Chez Nathan. Rien que de penser Ă  lui, j’avais envie de hurler. Mais je n’avais pas le choix. J’ai enfilĂ© mon sweat, attrapĂ© mon tĂ©lĂ©phone (mĂȘme pas de rĂ©seau), et j’ai claquĂ© la porte. Dehors, la nuit Ă©tait douce, parfumĂ©e de pin et de sel, le ciel encore gonflĂ© de lourds nuages. Je longeai le chemin jusqu’à la villa voisine. Grande, blanche, carrĂ©e, la lumiĂšre dorĂ©e qui filtrait Ă  l’intĂ©rieur me semblait presque irrĂ©elle. J’ai toquĂ©. Une fois. Deux fois. Silence. Alors j’ai poussĂ© la porte entrouverte. Un courant d’air glacial m’a happĂ©e. — SĂ©rieux, les mecs ? vous laissez vos portes ouvertes ? J’avançai, et tout de suite, un sale frisson me grimpa dans le dos. La villa Ă©tait en dĂ©sordre. Des verres cassĂ©s, une lampe explosĂ©e sur le sol, et l’odeur puissante de whisky et de transpiration. Mon ventre se noua. Une scĂšne de chaos. — Nathan ? Pas de rĂ©ponse. J’ai avancĂ© encore, le carrelage froid sous mes pieds. J’ai montĂ© l’escalier, lentement, terrifiĂ©e par le silence. Une porte entrouverte au fond. Des bruits. Des sanglots ? J’ai poussĂ© la porte. La chambre Ă©tait en bordel total. Lit dĂ©fait, draps tombĂ©s par terre, fringues roulĂ©es en boule, bouteilles Ă  moitiĂ© vides partout. Un sac de sport Ă©ventrĂ© laissait traĂźner des affaires de surf, un maillot trempĂ©, et mĂȘme un certificat de secourisme jauni. Et lui. Nathan. RecroquevillĂ© contre le mur, torse nu, le jean dĂ©fait, les cheveux en vrac, les Ă©paules secouĂ©es de spasmes. Ses bras tremblaient, couverts de tatouages sombres et d’égratignures. Il avait la respiration dĂ©chirĂ©e, comme un chien battu. Il murmurait, la voix morte : — Jaden
 p****n Jaden
 c’est pas moi, je t’ai pas tué  Un frisson me glaça. Qui ? Je m’avançai, la gorge serrĂ©e. Une latte grinça. Il releva brutalement la tĂȘte vers moi, des yeux rouges, injectĂ©s de sang, brĂ»lants de rage. — Qu’est-ce que tu fous là ?! hurla-t-il d’une voix cassĂ©e. Je sursautai. — J
 j’ai eu une panne de courant, je
 Il rit. Un rire sec, mauvais, amer. — Comme par hasard ! La princesse en dĂ©tresse ! Viens voir le monstre ?! Je dĂ©glutis. — Non. J’avais besoin d'aide pour rĂ©activer la lumiĂšre. Et j’ai vu
 que tu
 Il se leva d’un bond, vacillant, la mĂąchoire serrĂ©e Ă  en craquer. Ses yeux brillaient comme des lames. — DĂ©gage de chez moi, Lena. Fous le camp ! — Nathan
 Il avança vers moi, menaçant, sa respiration hachĂ©e : — DĂ©gage ! DĂ©gage ! J’ai dit ! Il me frĂŽla, le torse heurtant mon Ă©paule, son odeur de sel, de sueur et d’alcool me frappant en pleine figure. Je reculai, paniquĂ©e. — Tu
 tu vas bien ? Il Ă©clata : — TU TE FOUS DE MOI ?! T’AS L’AIR DE CROIRE QUE JE VAIS BIEN ?! TU VOIS ÇA ?! Il montra son propre visage, ruisselant de larmes. Ses poings Ă©taient serrĂ©s, tremblants, la peau blanchie par la rage. Il recula et, dans un geste incontrĂŽlĂ©, fracassa sa main contre l’armoire en bois. Le bruit fit vibrer toute la piĂšce. Des Ă©chardes s’envolĂšrent. Sa main s’ouvrit net, le sang coula Ă  grosses gouttes. Je hurlai : — p****n NATHAN ! Il respirait fort, comme une bĂȘte blessĂ©e, incapable de s’arrĂȘter. J’ai vu ses Ă©paules trembler. Puis il s’effondra Ă  genoux. — C’est pas moi
 c’est pas moi
 je l’ai pas tuĂ©, Lena
 Mon cƓur se brisa. Je m’agenouillai, mes doigts cherchant ses poignets, essayant de contenir le sang qui gouttait sur le parquet. — Calme-toi, p****n, calme-toi ! Il me repoussa : — ME TOUCHE PAS ! — Tu vas te vider de ton sang, espĂšce de c*n ! Il me fixa, hagard, les yeux fous. Puis il Ă©clata en sanglots, brisĂ©s. — J’ai laissĂ© mon frĂšre crever
 Jaden
 il s’est noyé  et j’étais pas là
 Sa voix se brisait sur chaque mot, comme une lame qu’on broyait. Il suffoquait. — C’est
 c’est ma faute ! Je n’en pouvais plus de l’entendre se torturer. Je me jetai vers la salle de bain attenante, trouvai un kit de secours et revins, le cƓur battant. — Donne-moi ta main ! — Va te faire foutre ! — Donne-moi ta p****n de main ! Je lui attrapai le poignet de force, malgrĂ© ses protestations, et nettoyai la plaie avec un coton imbibĂ© d’alcool. Il gronda de douleur, me fusillant du regard : — AĂŻe ! m***e ! Doucement ! — ArrĂȘte de jouer au dur, p****n ! Je le bandai rapidement, mes doigts tremblant, trop proches de sa peau brĂ»lante. Sa respiration me caressait le cou, je sentais ses abdos se tendre, la tension monter comme une marĂ©e noire. Nos visages Ă©taient Ă  quelques centimĂštres. Il avait encore des larmes dans les cils, et pourtant ses yeux me fixaient avec un Ă©clat furieux. — Pourquoi t’es lĂ , Lena ? Pourquoi tu me sauves, hein ? Tu m’aimes bien finalement ? Son ton Ă©tait un venin. Je respirai, mes yeux plongĂ©s dans les siens : — Je supporte pas de voir un humain se dĂ©truire. MĂȘme toi. Il souffla, entre rage et dĂ©sespoir : — Je suis pas un humain. Je suis un p****n de monstre ! Je posai ma main sur sa joue, sans savoir pourquoi. Il frĂ©mit, comme surpris. — Non. T’es juste un mec brisĂ©. Un silence. Son souffle heurta ma peau, brĂ»lant. Nos regards se foudroyaient, prĂȘts Ă  exploser. Ses lĂšvres Ă©taient proches, trop proches, et je sentais cette f****e alchimie me ronger le ventre. — Tu me rends dingue, princesse, murmura-t-il, la voix basse. Je serrai les dents. Je refusais de cĂ©der. — Et toi, tu me dĂ©goĂ»tes, soufflai-je. Il esquissa un rictus blessĂ©, amer. — Bonne nouvelle, on est d’accord. Son front toucha le mien, un instant, comme un abandon, un soupir. Je fermai les yeux, mon cƓur battant Ă  cent Ă  l’heure. Je faillis cĂ©der. Mais je me retirai, avant de tout foutre en l’air. Je me levai d’un coup, tremblante. — Soigne ta m***e tout seul la prochaine fois. Il se redressa, le regard noir, la main bandĂ©e, toujours assis par terre. — T’as peur de moi, Lena ? — Je te crache Ă  la gueule, Nathan. C’est ça ma peur ! Je tournai les talons, claquant la porte de la chambre derriĂšre moi, la respiration coupĂ©e, le cƓur en vrac. Il cria mon prĂ©nom derriĂšre moi, furieux : — LÉNA ! Je ne me retournai pas. Je descendis l’escalier en courant, prĂȘte Ă  exploser. Dehors, la pluie avait repris, battant la terrasse comme une armĂ©e. Je traversai le jardin, pieds nus, trempĂ©e en quelques secondes, mais je m’en foutais. J’avais besoin de m’éloigner. De ce p****n de monstre au cƓur brisĂ©. De ce garçon que, malgrĂ© moi, je commençais Ă  comprendre. N'OUBLIEZ PAS DE COMMENTER MASSIVEMENT. BISOUS 😚.
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