BONNE LECTURE â€
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đŽ SUMMER BURN
"Sometimes the storm is inside you"
LĂNA
Je grelottais toujours, collĂ©e contre le mur de cette p****n de cabane, la pluie tambourinant au-dessus de nos tĂȘtes comme un millier de coups de fouet. Nathan, torse nu, assis Ă cĂŽtĂ© de moi, fixait le sol avec une intensitĂ© bestiale.
Je sentais encore son odeur, la chaleur de sa peau, la colÚre qui palpitait entre nous comme un p****n de champ magnétique.
Je ne supportais plus ce silence.
Pas aprĂšs tout ce quâil avait balancĂ©.
Pas aprĂšs son regard.
Je tournai brusquement la tĂȘte vers lui, le cĆur battant Ă tout rompre.
â PourquoiâŻ?
Il leva lentement les yeux vers moi, lâair agacĂ©.
â Pourquoi quoi, princesseâŻ?
â Pourquoi tu mâas demandĂ© hier⊠si jâavais mouillĂ©âŻ?!
Il arqua un sourcil, vaguement amusé, comme si ma question était ridicule.
â Parce que câest Ă©vident que tâĂ©tais en feu, Lena.
Je serrai les poings, sentant ma gorge se serrer.
â ĂvidentâŻ?! Et ensuite tâas eu le culot de dire que jâembrassais comme une gamineâŻ?! Tâes sĂ©rieuxâŻ?
Il haussa les épaules, un petit sourire cruel étirant ses lÚvres.
â Ouais. Tâembrasses comme une gosse⊠mais ça tâexcite de me dĂ©tester, nonâŻ?
Ses mots étaient comme des gifles.
Mes joues me brûlaient.
â Tu⊠tu te crois irrĂ©sistible ou quoiâŻ?!
Il rit, bas, rauque, et son rire fit trembler quelque chose en moi.
â Tâas pas captĂ©, LenaâŻ? Je te mets hors de toi. Jâadore ça.
Je me levai dâun bond, hors de moi.
â p****n, mais tâes maladeâŻ!
â Possible, ouais.
Son calme me rendait folle.
Jâavais envie de lui balancer la chaise Ă la figure.
â Tâes qui pour me jugerâŻ?! Tâas aucune idĂ©e de qui je suisâŻ!
Il se releva lentement, son torse ruisselant et sâapprocha de moi. Tellement prĂšs que je sentais son souffle sur mon cou.
â Je vois trĂšs bien qui tâes, princesse. Une riche pourrie gĂątĂ©e, qui croit tout savoir, et qui panique dĂšs que ça chauffe un peu.
Jâavais la gorge serrĂ©e, lâimpression de suffoquer.
Je le repoussai brutalement.
â Va te faire foutre, NathanâŻ! Tu sais rien de moiâŻ!
Son regard sâassombrit.
Ses yeux étaient presque noirs.
â Et toi, tu sais quoi de moi, heinâŻ? Tâas dĂ©cidĂ© que jâĂ©tais juste un c*****d parce que je tâai pas souriâŻ?!
â TâES un c*****dâŻ!
Il se mit à rire. Un rire cassé, nerveux, qui résonnait dans la cabane comme un coup de tonnerre.
â Je suis peut-ĂȘtre un c*****d, ouais. Mais au moins je fais pas semblant dâĂȘtre parfaiteâŻ!
Je tremblais, trempée, glacée, et pourtant brûlante de rage.
Mes poings se serraient Ă mâen faire mal.
â Pourquoi tu fais çaâŻ? Pourquoi tu me cherchesâŻ?!
Il sâapprocha encore, son torse presque contre ma poitrine nue sous mon soutien-gorge.
Ses yeux plantés dans les miens, inévitables.
â Parce que tâes la premiĂšre fille depuis longtemps qui me fait perdre le contrĂŽle, souffla-t-il.
Son aveu me coupa la respiration.
Je clignai des yeux, déstabilisée.
â Et ça te fait chierâŻ? rĂ©pliquai-je, la voix tremblante.
â Grave.
Il me fixait comme un animal blessĂ©, et jâaurais voulu le frapper, lâembrasser, le mordre tout Ă la fois.
CâĂ©tait insupportable.
Ce p****n de magnétisme entre nous.
Je sentis mes yeux sâembuer.
Je refusais de pleurer devant lui.
â Tâes toxique, murmurai-je.
â Peut-ĂȘtre, ouais. Mais tu reviens toujours me chercher, Lena.
Ses mots claquĂšrent comme un fouet.
Et lĂ , je craquai.
Jâattrapai mon dĂ©bardeur encore humide, lâenfilai Ă la va-vite, mes cheveux dĂ©goulinant, et fonçai vers la porte.
â HĂ©âŻ! OĂč tu vasâŻ?!
â LOIN DE TOIâŻ! hurlai-je.
Jâouvris la porte et la pluie me frappa de plein fouet, glacĂ©e, violente, Ă mâen couper la respiration.
â p****nâŻ! LĂNAâŻ! reviensâŻ!
Je lâentendis hurler derriĂšre moi, mais je mâen foutais.
Je courus sur le sable trempĂ©, mes sandales sâenfonçant, mes jambes griffĂ©es par le vent.
Je voulais mâenfuir, mettre des kilomĂštres entre lui et moi.
LâocĂ©an Ă©tait furieux, des vagues Ă©normes sâĂ©crasaient sur les rochers.
â LĂNAâŻ!
Je me retournai, le souffle court.
Il Ă©tait dĂ©jĂ dehors, torse nu, trempĂ© jusquâaux os, lâair furieux.
â Reviens iciâŻ! cria-t-il.
â NONâŻ!
Je repris ma course, bornĂ©e, le cĆur prĂȘt Ă exploser.
Je sentais ses pas derriÚre moi, puissants, déterminés.
Il me rattrapa, mâagrippa par le bras.
â p****n, arrĂȘteâŻ!
â LĂCHE-MOIâŻ!
Je le griffai presque, folle de rage, mes larmes se mélangeant à la pluie.
Il tenta de me maßtriser, ses mains fortes sur mes épaules.
â Tu vas te tuer sous ce p****n dâorageâŻ!
â PLUTĂT CREVER QUE DE RESTER AVEC TOIâŻ!
Nos visages nâĂ©taient quâĂ un souffle lâun de lâautre, trempĂ©s, glacĂ©s, mais brĂ»lants de haine.
â Jâen peux plus de toi, NathanâŻ! hurlais-je.
â Et tu crois que moi, je supporte mieuxâŻ?!
Il planta son regard dans le mien, un regard de bĂȘte blessĂ©e, brisĂ©.
Je sentis mon ventre se tordre.
â Tu me fais pĂ©ter les plombs, LenaâŻ!
â TANT MIEUXâŻ!
Un éclair zébra le ciel juste derriÚre lui, illuminant son corps trempé, ses tatouages, son expression sauvage.
Il était magnifique, p****n.
Et ça me rendait encore plus folle.
â Va te faire foutre, NathanâŻ!
â Toi dâabord, princesseâŻ!
La pluie battait toujours, froide, impitoyable.
Je claquai des dents, Ă©puisĂ©e, vidĂ©e, et je baissai enfin la tĂȘte.
â Je te hais, soufflai-je.
Il passa une main dans ses cheveux ruisselants, essoufflé.
â Ouais⊠moi aussi.
Et bizarrement, Ă cet instant, je le crus.
CâĂ©tait sincĂšre.
Aussi sincÚre que la violence de nos émotions.
Je me dĂ©gageai de sa prise dâun geste sec, et je repris ma course, vers la villa, sans me retourner.
Je lâentendis juste crier derriĂšre moi, sa voix Ă©raillĂ©eâŻ:
â Tâas pas intĂ©rĂȘt Ă choper une pneumonie, LenaâŻ!
Je levai le majeur bien haut, tremblante, avant de disparaĂźtre dans la nuit.
DITES MOI CE QUE VOUS EN PENSEZ DE CE CHAPITRE.
BISOU đ.