Femme de Voyou

SEPTEMBRE 2005 NEYLA Ma mère me dépose devant le collège. Je lui embrasse la joue, lui souhaite une bonne journée puis la salue avant de quitter la voiture. Aujourd'hui c'est la rentrée. Cette année je suis en 4ème ce qui veut dire que je dois redoubler d'efforts pour pouvoir passer en 3ème. Il paraît que la 4ème est la plus difficile au collège. Hani, mon grand frère, a du la retaper tellement il a galéré. Mais bon c'était pas un bon élève, il avait à peine la moyenne. Faut déjà pas que je pense négative dès le premier jour. Je rejoins mes potes, Hind et Mariama qui m'attendent à l'entrée. Elles sont venus en bus comme d'habitude, j'étais sensé le prendre aussi mais ma mère a souhaitée m'emmener. Je ferais n'importe quoi pour éviter les transports en commun. - vous avez regardé vos classes ? Mariama - nan on t'attendait. T'as pris ta vie - ma mère n'aime pas rouler vite, l'adrénaline lui fait monter la tension Elles éclatent de rire. - arrêtez de rire sur ma mère b***e de c******e Hind - si elle t'entend dire ça, elle va te monter en l'air jusqu'au collège privée ma sœur donc calme-toi sur les mots Je lâche un petit rire. Elle a totalement raison. Ma mère est très stricte, elle prend mon éducation très à cœur comparé à mes frères qui ont la liberté la plus totale. Juste parce que eux ce sont des garçons et que moi je suis une fille. C'est pas juste. Mais bon, on s'adapte. Hind - on va voir nos classes ? - ouais go Mariama - en espérant qu'on soit dans la même classe et que si c'est pas le cas je finis au moins avec une de vous deux Hind - et Mariama il serait temps que tu devienne sociable wesh Mariama - pourquoi faire ? J'ai pas besoin d'amies, j'ai vous et ça suffit - t'entendre avec tout le monde c'est pas la mort non plus, ça t'évitera d'aller aux toilettes toute seule Mariama - c'est ma phobie ça. Je déteste y aller seule, j'suis obligée d'être accompagnée Hind - mdrr et chez toi tu fais comment ? Mariama - mais chez moi c'est pas pareil wesh On rit en arrivant devant les listes. Je commence par les dernières classes avec Mariama et Hind par les premières. On cherche nos prénoms avec une petite appréhension. J'avoue ne pas vouloir me retrouver seule aussi. Je déteste me faire de nouvelles potes à chaque fois. C'est trop chiant. Hind - aaaah on est ensemble !! Je regarde directe Hind qui nous regarde Mariama et moi. Hind - Mariama p****n on est ensemble !! Elles sautent de joie et se prennent dans leurs bras. Je continue de chercher mon nom et le trouve enfin. Ouais je suis pas avec les filles. Je suis dans la classe suivante. p****n. Hind - dommage que t'es pas avec nous Neyla - c'était obligé qu'on allait pas être toutes les trois ensemble wesh Mariama - c'est vrai, les profs ils nous avaient prévenus l'année dernière Hind - on a trop fait les folles ensemble fallait bien que ça nous retombe dessus mais tranquille, on va avoir les mêmes horaires c'est obligé - on verra bien La sonnerie retentit. Je quitte les filles et rejoins ma classe. Je vois Donya et Rudy, elles étaient dans ma classe en 6ème. Je leur fait la bise puis attend que le prof arrive. Quand ce dernier arrive, on le suit tous jusqu'à la salle de classe. Je suis la dernière à entrer et pour la première fois de ma vie je ne sais pas où et avec qui m'asseoir. Alors je m'approche du premier rang où un garçon est avachit sur sa chaise. C'est une rangée à quatre tables. Je laisse donc une table entre nous puis m'assois. Le prof se met à déballer son discours du typique prof principal. Je remarque un accent quand il parle, je comprends qu'il est notre prof d'espagnol. Il nous explique le programme, les instructions et nous distribue tout ce qui est administratif. On a passé les trois premières heures à faire ça. ? - euh Monsieur, y'a un petit problème Je me retourne pour regarder Adnane posé au fond de la classe avec Aymane. Ils étaient tous les deux dans ma classe en 6ème. Prof - qu'est-ce qu'il y a ? Adnane - ben mon prénom c'est Adnane et eux ils ont écrits Adnene wesh Le prof fronce les sourcils et regarde la fiche d'appel. Prof - c'est aussi écrit Adnene sur ma fiche Adnane - en fait vous savez pas recopier un prénom correctement ? Prof - je n'ai rien à voir avec ça, c'est le secrétariat qui s'occupe de ça Adnane - je peux aller les voir ? Prof - oui Aymane - je peux l'accompagner ? Le prof secoue la tête. Prof - sûrement pas toi. Qui peut accompagner Adnane ? Aymane - pourquoi sûrement pas moi wesh ? Je l'ai proposé avant donc j'y vais Il se lève mais le prof l'approche. Prof - t'as un problème de compréhension ou je me trompe ? J'ai dis que tu n'iras pas, tu peux te r'asseoir Adnane - c'est bon j'y vais tout seul Il quitte la salle précipitamment. Prof - non mais non ! Eh la demoiselle au premier rang tu l'accompagne Je me rends compte qu'il parle de moi alors je me lève rapidement et vais pour ouvrir la porte quand celle-ci s'ouvre violemment sur moi. Mon front a prit un sacré coup. Lorsque je relève la tête, je croise ce regard intense, ce marron profond qui fait ressortir ce visage sauvage. Et encore une fois il me capture du regard. Prof - señior Lasri, qué sorpresa ! Il sursaute légèrement comme si on venait de le sortir brutalement de ses songes. Il détache son regard de moi pour le poser sur le prof toujours au fond de la classe. Lasri - ah Monsieur Scotti, vous êtes tout autant surprenant que moi Prof - ben voyons ! Vous savez que les cours ont commencés à 8h ? Lasri - sì certo mais ma journée à moi elle commence à 11h Le prof soupir et moi j'ai toujours le regard rivé sur ce garçon. Prof - enlève cette capuche et cette casquette de sur ta tête et viens t'asseoir. Le regard du garçon se déplace sur moi, ses yeux marrons me sondaient ouvertement. Lasri - scusi Il s'excuse et en italien en plus. Je détourne le regard, tout d'un coup gênée par son regard posé sur moi. Il se décale pour me laisser une ouverture et sans attendre je sors de la classe en frôlant son bras. Bordel de m***e. Mais c'était quoi ça ? Ce gars est dans ma classe. Après deux ans à s'épier discrètement, il se retrouve dans ma classe ? C'est un coup du destin, c'est ça ? Depuis que j'ai innocemment accrochée son regard à ma rentrée en 6ème, il est resté dans ma tête. Chaque fois qu'on se voyait, qu'on se croisait du regard on ne se lâchait plus. Parfois je l'ignorais pour ne plus ressentir ce désarroi au fond de moi mais quand je reposais mon regard sur lui, il me fixait déjà. C'était comme ça pendant deux ans. Je ne connais pas son prénom, ni son âge et encore moins ses origines mais je connais par cœur chaque expression de son visage, chacune de ses intentions. Je l'ai assez étudié pour connaître chaque recoins de son visage. Il est gravé dans ma mémoire, quand je ferme les yeux c'est lui que je vois. C'est bizarre j'avoue mais je peux rien y faire pour lutter contre ça. Je rattrape Adnane qui se dirigeait même pas vers le secrétariat mais vers le portail. - tu vas où ? Adnane - fumer. T'es pas obligée de me suivre - mais le prof va câbler s'il me voit revenir sans toi Adnane - attend moi à côté des toilettes, je ferais vite Il saute le portail aussitôt et se cache derrière le mur pour pas qu'on le voit. Je fais demi-tour et pars en direction des toilettes. J'attends 10 minutes avant qu'Adnane me rejoint. Adnane - tu veux qu'on s'fasse un p'tit scrabble dans les toilettes ? Il me lance ça en souriant suivi d'un mini clin d'œil. J'avais très bien compris le sous-entendu. Je prends un air dégoûtant en le regardant. - je préfère manger de la m***e que de faire une partie de scrabble avec toi dans les toilettes ! Je le laisse là et commence à partir. Adnane - ça va, c'était juste pour rire Il me rejoint rapidement et s'excuse. J'ai arrêtée de lui parler. On remonte en cours. J'aperçois ce garçon installé juste à côté de mon bureau. Adnane retourne s'asseoir à sa place et je m'approche du garçon. Il était avachi sur sa chaise et est toujours vêtu de son gros gilet. Il avait son bras allongé sur le dossier de ma chaise. Quand je m'approche encore, il lève les yeux vers moi et retire son bras en se remettant correctement sur sa chaise. J'arrête de respirer en m'asseyant à ma place. Je sentais sa présence et ça me dérangeait. Ça m'empêchait de me concentrer sur ce que dit le prof. Je lance un coup d'oeil vers lui, il n'a plus le dos collé au dossier de sa chaise. Il a les coudes appuyés sur son bureau et le menton posé sur ses poings serrés. Il semblait très concentré par le cours. Et je devrais en faire autant. Mais c'est sur lui que j'suis concentré. Il attire toujours mon attention quand il est dans les parages. La sonnerie retentit nous signalant la fin des cours pour la mâtinée. Le prof donne les devoirs et je vois que je suis la seule assise en train de noter ce qu'il dit. Mon voisin a déjà rangé ses affaires et sa casquette est déjà sur sa tête. Il rabat sa capuche sur celle-ci et quitte la salle sans un mot. Je range mes affaires à mon tour et sors de la salle. Je prends mon temps à sortir de l'établissement, Wassim, mon petit frère m'attendait avec Hind et Mariama. - alors cette première journée de cours ? Hind - trop hella ! On a une classe de fou meuf Mariama - et toi ? - c'était bien Je déplace mon regard vers mon frère qui est en train de parler avec des potes à lui. - Wassim ? Il vient vers moi et me prend sous son bras. Il est en 6ème mais je peux vous dire qu'il me dépasse en taille. Il est très grand pour son âge. Wassim - bien ta journée ? - ouais et la tienne ? Wassim - tranquille - tu t'ai fais des potes à ce que je vois Wassim - c'est eux qui ont fait potes avec moi - faut vraiment que tu te sociabilise Wassim - j'ai pas besoin des gens - c'est pas pour avoir besoin d'eux, c'est juste pour avoir de la compagnie Wassim - ça sert à quoi d'avoir de la compagnie si tu peux pas leur faire confiance ? J'ai ma famille, ça me suffit - t'as que 11 ans, tu comprendras plus tard Wassim - fait pas l'ancienne t'as que 2 ans de plus que moi Je ris. Wassim - en plus on dirait même pas que t'es plus grande que moi, t'es ma petite sœur j'suis sûr - mdr n'importe quoi, j'suis la plus grande de nous deux alors t'écoute ce que je dis et ce que je dis c'est que tu dois te sociabiliser, c'est important Wassim - je t'écouterais demain grande sœur, là j'suis claqué Je glisse mon bras derrière son dos pour le pousser. - viens on rentre On reste accroché l'un à l'autre jusqu'à l'arrêt de bus. Hind et Mariam nous suivaient sans parler. Wassim - tiens, mets-toi sous le truc il fait trop chaud Il me lâche et me pousse sous l'abri bus. Je regarde les alentours à la recherche de ce regard que je sens sur moi. Je m'arrête sur le garçon de ma classe, il fume debout à quelques mètres de l'abri bus. Il recrache la fumée sans me quitter des yeux. Je le fixe tout autant. Il a quelque chose d'attirant, quelque chose qui m'empêche de détourner le regard. Il réussit toujours à capturer mon regard. Je sais pas comment il fait, mais il le fait. Wassim - j'espère que t'as pas trop de devoirs parce que moi j'en ai des tonnes Je détache lentement mon regard du garçon pour le poser sur mon frère. - ça veut dire quoi ça ? Wassim - bah que tu vas me les faire J'éclate de rire. - je crois que t'es en plein délire Wassim - pas du tout, j'ai match ce soir - et ? Tu fais tes devoirs et t'y vas Wassim - t'es ouf ça va me ralentir - c'est pas mon problème Wassim - on va trouver un arrangement t'inquiète Je secoue la tête et la tourne vers le garçon. Il me fixe toujours. J'aperçois une Porsche s'arrêter à sa hauteur, il détache son regard de moi pour le poser sur la voiture. La seconde d'après il est perché à la fenêtre et discute avec le chauffeur. Je remarque que je suis pas la seule à les regarder. Seulement quelques secondes après Aymane et Adnane les rejoint. Le garçon se redresse et tourne la tête vers moi. Je détourne pas le regard. Et puis je vois l'ombre d'un sourire sur son visage. Un petit sourire avec juste les coins de ses lèvres étirés. Un petit sourire qui m'était destiné. Et sans le vouloir mes lèvres s'étirent aussi dans un sourire. La seconde d'après il est à bord de la voiture avec les deux autres garçons de ma classe qui l'ont rejoint et la voiture part à toute allure. [...] On arrive à la maison avec Wassim. Mon frère Larbi était affalé sur le canapé, il faisait que de changer les chaînes. - Salam. Où est maman ? Je le tcheck. Larbi - Rayan la emmené au resto Puis j'entends une poêle tomber et des insultes suivis d'une assiette qui se brise puis un cri de frustration. Hani... Wassim - il fout quoi dans la cuisine celui-là ? Larbi - il essaye de nous faire des oeufs Sans attendre une seconde de plus je vais le voir et découvre un boucan pas possible. - Hani ! Hani - oh t'énerve pas, je vais nettoyer Je ramasse la poêle par terre, les oeufs sont tombés avec. Y'avait des coquilles et des oeufs cru partout sur le plan de travail. Le sel était dans l'évier avec le robinet ouvert. Et ce qu'il trouve d'urgent à faire c'est de ramasser les morceaux de l'assiette qu'il a cassé ? Je ferme le robinet rapidement et me tourne vers mon frère. - aller sors de là, je vais nettoyer Hani - tu veux manger quoi ? - pas question que tu fasses à manger Hani - je vais commander. Pizza ou grec ? - n'importe. Voit avec les gars Il sort de la cuisine et je nettoie tout. Une fois terminée je rejoins Larbi dans le salon. - Hani est partit ? Larbi - ouais - il a prit Wassim ? Larbi - nan, il est dans sa chambre Je devine donc qu'il est partit faire ses devoirs. Je lève le bras de Larbi et m'allonge à côté de lui. Il me fait plus de place et pose son bras sur moi. Larbi - bien les cours ? - ouais Larbi - y'a quelqu'un qui t'as embêté ? - nan Larbi - tu me le dirais toute façon ? - bah oui Larbi - tranquille alors Je meurs pour mes frères, pour chacun d'entre eux. Ils se tuent h24 pour mon bonheur, ils sont là même quand j'en ai pas besoin. Je les aimes plus que tout comme je sais qu'ils m'aiment plus que tout. - merci Larbi - mdr pourquoi tu me remercie ? - bah de faire attention à moi Larbi - on a qu'une princesse faut bien qu'on en prenne soin Je lâche un grand sourire. Je m'entends pas très bien avec Larbi, on a souvent de grandes disputes interminables. Le souci c'est qu'il comprend pas que je sois une meuf et que j'fasse des trucs de meufs. J'ai grandis qu'avec des gars, j'essaye tant bien que mal de m'imposer face à eux mais c'est très difficile. J'ai arrêtée de m'habiller en survêtement tout simplement parce que j'ai rencontré les robes, les jeans et les jolis hauts. Ils ont pas appréciés. Évidemment pendant longtemps je me comportais comme eux, je faisais des trucs de gars, j'ai même appris à pisser comme eux. Mais depuis que j'ai eu mes règles la première fois, je me suis affirmée comme femme. Il fallait pour ma mère et pour moi aussi que je me conduise comme une femme. J'avoue que c'était plus cool quand je me conduisais comme un mec. Ils ont la vie belle croyez-moi c'est un bonheur de pisser debout. Et je crois que chaque jour ils réalisent que parmi eux, il y a une fille. Hani débarque avec les pizzas, Wassim descend dans le salon au même moment. Larbi - j'allais t'appeler Wassim - espèce de menteur Larbi rigole et je me lève pour aller m'asseoir sur le fauteuil. Larbi et Wassim allaient sautés sur les pizzas mais Hani les arrête. Hani - les femmes d'abord - alors là... Tu sais pas comment je suis d'accord avec toi Je me lève toute souriante et prends une part puis les garçons se pressent d'en prendre une aussi. On mange tous ensemble puis je débarrasse. Ma mère, Rayan et sa femme débarquent. J'embrasse ma mère, enlace mon frère et fait la bise à Amaria ma belle-sœur. Ça ne fait que quelques mois qu'ils sont mariés. Ils habitent au quartier, là où on vivait avant. Rayan - j'ai un truc à vous annoncer Larbi - je vais être tonton ?! Rayan - bouge de là, on est encore loin de tout ça Hani - t'a***e trop Rayan wallah qu'à ta place j'aurais pas attendu pour procréer Amaria - faut une situation et c'est pas ce qu'on a - donc c'est quoi l'annonce ? Wassim - si c'est une mauvaise nouvelle, gardez la pour vous ou dites le moi direct comme ça je me barre Rayan - on va déménager On bloque tous sur Rayan. Larbi - où ? Rayan - à Avignon Hani - quoi ?! Wassim - tu délire ou quoi ? Rayan - les gars... J'ai trouvé un bon job là-bas, on a trouvé un appartement 5 fois mieux que celui qu'on a et en plus on est hors du quartier Je ris nerveusement. - un bon job ? T'es obligé d'aller jusqu'à Avignon pour te trouver un bon job ? Comme si y'avait pas de travail ici à Marseille ! Rayan - Neyla. - nan je sais que c'était son plan, elle veut s'éloigner de nous depuis le début alors ne nous fait pas croire que c'est pour un bon job que tu t'en vas Amaria - nan, je... Je me lève en me retenant de pleurer. Si je perds mon ainé, je le supporterais pas. Il le sait que j'ai besoin d'eux, c'est pour ça que je bouge pour aller le voir. Je me sens mieux quand mes proches sont autour de moi. J'ai perdu mon père et j'ai failli en perdre la raison. Et maintenant c'est Rayan qui veut partir. Je sais que c'est pas sa décision, il travaillerait pour 500 balles juste pour nous alors qu'il vient pas me faire croire qu'il se barre pour un bon job. C'est sa femme qui le manipule. Je sais que c'est cette folle qui fait tout ça. Elle fait l'innocente devant ma mère et Rayan mais c'est une vraie sheytana. Amoureux qu'il est, il ferait n'importe quoi pour elle. Rayan - Neyla ! - tu la choisira toujours on a comprit ! Tire-toi si tu veux, je m'en fous Il s'approche de moi, je croise mes bras sur ma poitrine. Rayan - arrête - j'te le dis clairement Rayan, si tu t'en vas j'te le pardonnerai jamais Rayan - t'a***e - nan j'a***e pas ! Tu sais que j'ai besoin de toi, j'ai besoin de chacun de vous bordel ! Et toi, toi tu nous abandonne pour un sois disant bon job Rayan - je vous abandonne pas Neyla je serais toujours là Je laisse couler mes larmes. - tu seras loin Rayan - au moindre coup de fil j'accourerai - tu mens Rayan - j'te le promet - ça suffit pas Rayan - vient là Il m'ouvre ses bras et je vais m'y blottir. Rayan c'est mon papa. Mon ainé. Mon repère. Larbi - tu pars quand ? Rayan - pendant les vacances d'octobre C'est dans un mois... Il se sépare de moi et retourne près de sa femme. J'essuie mes larmes. Ils nous saluent puis s'en vont. En regardant Rayan partir, j'ai compris qu'ils ne resteront pas. Larbi, Hani, Wassim... Aucun d'entre eux ne restera. Ils se marieront et partirons. Ils choisiront leur femme plutôt que moi. Et plus rien ne sera jamais comme avant.