Trois minutes s'étaient écoulées, mais pour Rocco, c'était une éternité. Il fixa sa montre avec insistance, son regard dur. À chaque seconde qui passait, son agacement montait en flèche. Il détestait attendre, surtout lorsqu'il s'agissait d'un homme comme Alessandro Volta, un rival dans le monde de la mafia. Mais cette fois, il n'allait pas laisser passer l'occasion. Il comptait bien faire comprendre à Alessandro que personne, pas même lui, ne pouvait se permettre de le faire attendre.
Soudainement, le bruit des moteurs des voitures qui se rapprochaient fit vibrer l'air. Les vrombissements de moteurs puissants résonnaient dans la rue. C’était lui. Alessandro arrivait enfin. Mais avant même qu'il ne mette pied à terre, une dizaine de gardes du corps étaient déjà en train de se déployer autour de sa voiture, formant un cercle de protection impénétrable. La tension dans la pièce monta d'un cran.
Les portes de la voiture s'ouvrirent lentement, et Alessandro Volta, vêtu de son costume sombre, élégant et parfaitement coupé, descendit de la voiture avec la grâce d'un prédateur. Ses yeux sombres balayaient immédiatement la pièce, scrutant chaque coin, chaque ombre. Aucun détail ne lui échappait. Il savait que dans un environnement comme celui-ci, la moindre erreur pouvait coûter cher.
— Tu es en retard, Volta, lança Rocco Marino, sa voix froide comme la glace, mais avec une pointe de défi. Il se leva de sa chaise, croisant les bras sur son torse.
Alessandro resta calme, presque indifférent, bien que l'air autour de lui semblait s'électrifier. Il avait l'habitude de ce genre de rencontres tendues. Rien ne l'effrayait. Il était le roi de Vespero City, et personne ne pouvait l'humilier impunément. Il fit un pas vers Rocco, ses gardes le suivant comme une ombre.
— Je vois que tu as hâte que cela commence, répondit Alessandro, son ton calme mais perçant. Mais je déteste perdre du temps. Nous avons des affaires à régler, n'est-ce pas ?
Rocco haussait un sourcil, observant Alessandro avec une lueur de défi dans les yeux. Il savait qu’Alessandro était un homme dangereux, mais il n'était pas du genre à se laisser intimider. Un sourire amusé se dessina sur ses lèvres.
—L'affaire a déjà commencé, répliqua-t-il. Et tu vas me payer pour chaque minute que tu m’as fait perdre, Volta. Un million de dollars pour chaque minute perdue. Maintenant.
Les gardes du corps d'Alessandro échangèrent des regards nerveux. Personne ne savait comment Alessandro allait réagir. Mais dans son regard, il n'y avait aucune trace de peur. Seulement une froide détermination.
— Tu veux que je te paye pour avoir attendu ? Alessandro se pencha en avant, le regardant droit dans les yeux. Tu sais, Rocco, tu n'es pas dans une position de force ici. Mais je vais t'écouter. Alors, combien de minutes ai-je perdu exactement ?
Le silence qui suivit cette question était lourd. Les deux hommes se jaugeaient, chacun attendant que l'autre fasse son mouvement. La tension était palpable, et dans l'air, il semblait qu'une étincelle pouvait tout faire exploser à tout moment.
— Avant de commencer quoi que ce soit, dépose une mallette de trois millions d'euros là-bas, ordonna Rocco, d’un ton ferme.
Alessandro resta un instant silencieux, contemplant la situation. Il était en retard de trois minutes. Il regarda l'un de ses gardes du corps et fit un signe de tête. Ce dernier s'empressa de déposer trois mallettes, chacune contenant un million d'euros.
— Tu es satisfait ? On peut commencer maintenant ? demanda Alessandro, d'une voix calme mais autoritaire.
— Bien sûr, allez, approche, répondit Rocco, un sourire froid se dessinant sur ses lèvres.
Les deux hommes se dirigèrent vers l'intérieur, chacun escorté par ses gardes du corps. L'atmosphère devenait de plus en plus tendue à mesure qu'ils avançaient. L'intérieur de la pièce était plongé dans l'obscurité, à peine éclairé par quelques fenêtres étroites qui laissaient filtrer la lumière du soleil. La salle était spacieuse, mais l'air y était lourd, presque suffocant. Tout semblait conçu pour intimider.
Une longue table était placée au centre de la pièce, laissant assez d'espace pour que les deux hommes se placent de part et d'autre, comme deux prédateurs prêts à se confronter.
— Je ne suis pas venu pour traîner, Rocco, lança Alessandro, ses yeux noirs fixés sur son interlocuteur.
— Je sais que tu n'es pas venu pour traîner. C'est pour ça que tout est prêt, répondit Rocco, d'un ton détaché. Il fit un signe de tête à l’un de ses hommes. Celui-ci s’éloigna un instant avant de revenir avec un grand sac qu’il déposa devant Rocco.
— Voilà, tout ce que tu as demandé, dit Rocco en ouvrant le sac. Où est l'argent ?
Alessandro, implacable, croisa les bras.
— Je ne pourrai pas te donner l'argent tant que je n’ai pas vu la marchandise, répondit-il d’un ton calme mais ferme.
Rocco, légèrement agacé mais toujours confiant, haussait les épaules.
— Tu sais très bien que la famille Marino ne te donne pas d'argent sans garanties, Alessandro. La marchandise est complète, et nous devons repartir pour Noctis dans une heure, le vol nous attend, dit-il avec une pointe de défiance.
Alessandro fit un signe de tête à ses hommes qui ouvrirent les sacs et commencèrent à vérifier les armes à l’intérieur.
— Patron, tout est correct, annonça l’un de ses hommes après quelques instants, en se redressant.
Alessandro hocha la tête en signe de satisfaction, mais un éclat de colère perça dans ses yeux.
— Ok, donne-lui son argent et nous partons d'ici, ordonna-t-il, visiblement agacé.
— Tu ne peux pas me donner l'argent alors que tu ne sais même pas encore quel est le montant, répliqua Rocco, calmement, mais avec une pointe de sarcasme dans la voix.
Alessandro, déjà agacé par l'attitude de Rocco, serra les poings. La latitude de ce dernier le dérangeait profondément.
— J'en ai déjà assez de ton attitude ringarde, Rocco, siffla Alessandro entre ses dents. J'ai fait des affaires avec la famille Marino, mais pas avec toi. Ton père, lui, savait comment faire. Mais toi, apparemment, on t'a pas appris les bonnes manières. Ton père ne discutait jamais avec moi, Alessandro Volta.
Rocco, implacable, se pencha légèrement en avant, son regard glacial rivé sur Alessandro.
— Si mon père n'est pas là aujourd'hui, c’est qu’il n’est plus capable de gérer ces affaires, dit-il d'un ton sec. Et je te rappelle que je suis l’héritier de la famille Marino. C’est moi qui représente mon père maintenant. Tu sais aussi bien que moi que les temps sont durs. Ce n'est plus le même prix qu’avant.
Alessandro serra les mâchoires, sa patience se consumant à chaque parole de Rocco.
— Dis-moi ton prix, ou on se casse d’ici, ordonna-t-il, son ton devenant menaçant.
Rocco, toujours aussi calme, répondit sans hésitation.
— Il y a un quart de million qui s’ajoute à chaque arme que tu vois là.