Kaylee
Je sors tout doucement de la brume qui m'entoure et de mon engourdissement. Je cligne des yeux, et la blancheur de la pièce, m'interpelle aussitôt.
Où suis-je ? Me demandé-je, avant d'essayer de me remémorer les événements qui ont précédé ma perte de connaissance. J'étais à la maison avec Travor…Ensuite je suis allée au centre psychiatrique voir David, et il y avait du sang. Du sang partout, je me suis évanouie, écœurée par ce que j'ai vu.
Je me redresse vivement. Du sang, David ! Oh mon Dieu, qu'est ce qui s'est passé ?
Une jeune femme en tenue d'infirmière, fait irruption dans la chambre, et s'approche de moi pour prendre ma tension.
- Vous nous avez fait une grosse frayeur mais tout va bien. Vous avez été transporté à l'infirmerie, aussi vite que nous avons pu.
Je déglutis, et pose une paume de main sur mon ventre, en un geste protecteur, essayant de communiquer ma force à mon bébé.
- Comment va-t-il ?
- Malheureusement nous n'avons rien pu faire pour lui. Il n'y a pas survécu. M'informe-t-elle, désolée.
Mon cœur se serre, et je ferme les yeux. Il n'est plus là. Il n'est plus. Une larme glisse sur ma joue droite, et vient s'écraser sous mon menton.
- Il est… ?
- Mort ? Oui.
Je ne peux expliquer exactement le sentiment qui m'anime. Est-ce de la tristesse ? Du soulagement, ou de la pitié ?
David est mort.
Mes souvenirs deviennent plus clairs, et je peux aisément revoir ce que j'ai vécu il y a quelques heures.
Dès mon arrivée, les infirmières m'ont informé qu'il n'a pas voulu sortir aujourd'hui. Après la prise de ses comprimés, il s'est emmuré dans sa chambre, et personne ne l'a vu. Elles m'ont ouvert pour que j'aille le voir et le spectacle qu'on a découvert ensemble était horrible.
David baignait inconscient, dans une mare de sang, les poignets grossièrement lacérés, un petit couteau de cuisine gisant à ses pieds. L'affolement des infirmières, autour de son corps sans vie, a fait remonter ma bile, et je crois qu'ensuite j'ai perdu connaissance.
- Pourquoi l'a-t-il fait selon vous ?
La jeune femme, s'assoit près de mes pieds, les yeux dans le vide.
- Mon avis personnel est que, les personnes comme lui, finissent par mettre fin à leur souffrance en se suicidant.
- Leur souffrance ?
- Oui. Je propose que vous en discutiez avec le médecin. Je vais lui dire que vous êtes réveillée.
J'approuve silencieusement sa proposition, en la regardant sortir. David, est sorti de ma vie. Je n'ai plus aucune obligation envers lui. Je sais que c'est cruel de ma part d'être en train de trouver de la joie dans cette triste nouvelle, mais c'est plus fort que moi. L'altruisme dont j'ai voulu faire preuve, n'était guidé que par la certitude qu'il serait en lieu sûr et qu'il ne viendrait pas semer le chao dans ma vie, une nouvelle fois. J'étais à deux doigts de l'envoyer en prison, mais Raoul m'a assuré, que vu son était mental, il ne serait pas condamné. Au pire, le juge l'enverrait dans un hôpital psychiatrique. Le mieux était que je le fasse moi-même, pour garder un œil sur lui.
Je soupire, en reprenant mon manège de main sur mon ventre.
- Alors, vous êtes enfin réveillée ? S'enquit la voix haute perchée du psychiatre, Le Docteur Rachelle Tussaud.
Une femme, assez avenante, et très investie dans son travail. J'étire mes lèvres en un faible sourire.
- Je m'excuse de vous avoir fait peur.
Un sentiment de commisération se peint sur sa figure, et elle me lance un regard bienveillant.
- Les excuses je vous les dois. Car si nous l'avions remarqué un peu plus tôt, vous n'auriez pas eu à subir cette ... Vous voyez ce que je veux dire.
J'acquiesce, d'un hochement de tête.
- Vous avez des inquiétudes ?
- Je voudrais savoir si, c'était prévisible qu'il en arrive à se suicider.
- Vous voulez savoir si le manipulateur pervers narcissique peut souffrir, peut sombrer dans la dépression, peut même en arriver à se suicider ?
- Oui. S'il vous plaît.
- La réponse est oui. Oui le pervers narcissique « souffre ». Il lui arrive de pleurer sur lui-même. Oui, il peut se suicider pour éviter son morcellement psychique. Je peux même vous dire, que le pervers narcissique est un être de souffrance.
- Je n'ai jamais vu du regret ou de la souffrance dans l'attitude de David. Comment c'est possible ?
- C'est assez compliqué à comprendre. Sachez que, la personnalité perverse narcissique se construit autour d'un vide sidéral, autour d'un Moi totalement immature. Les manipulations, mensonges, comportements paranoïaques, violences psychologiques et physique, les grandes capacités d'absorber les autres par la parole et tous les autres comportements limites ont pour seul et unique objectif de préserver son contrôle sur l'autre afin de se protéger lui-même.
- Je suis perdue, il a fait tout ce qu'il m'a fait endurer pour se protéger ? Questionné-je, hébétée.
- Le pervers narcissique se trouve dans un « état limite », dans le sens psychiatrique du terme. Il s’agit en effet, d’un état dans lequel il court le danger de basculer dans un état de folie psychotique qui peut mener à une déstructuration, un morcèlement psychique.
- Je n'ai pas compris. Avoué-je, dans l'espoir qu'elle m'explique dans des termes moins techniques.
- Oh, toutes mes excuses. Je vais faire plus simple en disant qu'il est en prise directe avec son soleil noir, avec son angoisse viscérale de disparaître pour toujours. Il va donc utiliser l'autre pour ne pas sombrer dans sa propre folie.
- L'autre, dans ce cas précis c'est...
- Vous. Vous étiez un peu comme sa planche de salut. Mais, dans son fonctionnement instinctif de protection personnelle, le pervers narcissique est constamment en alerte, toujours aux aguets. C'est un être en perpétuelle carence que rien ni personne ne pourra jamais combler.
- C'est la raison pour laquelle il n'était jamais satisfait de ce que je faisais ?
- Exactement. Remarquez, que dans ses excès de colère, il essayait toujours de vous attribuer le fait qu'il s'en prenait à vous. N'est-ce pas ?
- Oui.
- Il agissait ainsi, parce que les personnes comme lui, vont en permanence tenter d'éviter les conflits, les frustrations, les confrontations qui pourraient montrer leur impuissance et les l'obligeraient à se confronter à leur faiblesse.
- C'est donc pour ça, qu'il voulait avoir un contrôle absolu sur tout, y compris moi.
Elle opine de la tête, et renchérit en enfonçant ses mains dans les poches de sa blouse.
- Tout à fait.
- Était-il conscient de ses actes, de ce qu'il a fait à mon père ?
- Il est vrai que le pervers narcissique est en partie conscient de son comportement, par contre son ego démesuré bâti sur l'angoisse de la dislocation de son Moi l'empêche de le reconnaître et donc d'y faire face.
- Ça veut dire, qu'il a provoqué la mort de mon père sans savoir réellement ce qu'il faisait ?
- Il m'est souvent impossible de répondre à cette question avec une totale certitude. Ce qui est certain, est qu'il est extrêmement dangereux de pousser un pervers narcissique vers la reconnaissance de ce qu'il est étant donné que l'on court le risque de déclencher chez lui un réflexe de survie d'une violence incontrôlable et durable.
- Un peu comme l'a fait papa avec lui ?
- Votre père s'est érigé en ennemi face à lui en lui faisant voir la torture qu'il vous infligeait. Entrer en conflit, marque pour le pervers narcissique un point de non-retour, un crime de lèse-majesté. Bref, une déclaration de guerre immédiate dont la seule issue sera la mise à mort de celui ou celle qui l'a mené dans ses retranchements.
- C'est insensé !
- Pour vous, et pour moi oui. Mais pour lui non. C'était légitime, de se débarrasser de votre père qui s'est ouvertement opposé à lui.
Je reste bouche bée, sans savoir quoi ajouter. Rachelle le remarque et enchaîne aussitôt.
- Sans chercher à excuser les personnes qui souffrent du même trouble que lui, je dirai qu'ils pataugent dans la souffrance qu'ils génèrent autour d'eux pour survivre à leur propre personnalité. Sans quoi, ils ont l'impression de ne pas exister, d'où le suicide qui en résulte.
- Incroyable. Finis-je par souffler, assommée par les explications du docteur.
- Pourtant c'est vrai, et c'est un mal qui sévit de plus en plus. Il n'y a que ceux qui l'ont vécu de près comme vous qui en connaissent l'existence.
- Merci d'avoir éclairé ma lanterne docteur. Dites-moi, il y avait-il réellement un espoir pour qu'il reprenne raison ?
- Nous ne le saurons jamais puisqu'il a mis fin à ses jours. Observe-t-elle, avec une expression indéchiffrable.
- Dommage...
- Bien, d'après l'infirmière vous et votre enfant allez bien. Le mieux serait que vous rentriez vous reposer. Mais avant dites-nous ce que vous voulez faire du cadavre de monsieur Varane.
- Pourquoi pas, l'incinération ? Je ne sais pas, occupez-vous en s'il vous plaît.
- Il avait peut-être de la famille.
- Non aucune.
- Pourtant, à part vous, il recevait la visite d'une jeune femme brune.
- Une jeune femme brune ? Répété-je assez intriguée par cette révélation.
David ne m'a jamais présenté personne comme membre de sa famille.
- Oui. J'ai cru que vous étiez au courant. Elle venait le voir régulièrement.
- Non, je n'étais pas informée. Pourrai-je vérifier son nom, dans le registre de visite ?
- Évidemment. Je me charge des démarches administratives, et je vous recontacte. Bonne journée Madame McCoy.
- Merci infiniment docteur.
Il recevait de la visite à part moi ? C'est assez étrange. Il faut que je sache qui est cette femme brune qui vient lui rendre visite. Peut-être que c'est une sœur, ou sa mère... Qui sait.
Il faut que j'appelle Travor, il doit se faire un sang d'encre pour moi, c'est quand étonnant qu'il ne soit pas encore venu à l'hôpital pour savoir si j'y suis toujours.
Je cherche mon sac, du coin de l'œil et je finis par le trouver non loin de moi sur une petite table. Je finis, par m'en emparer après maintes tentatives.
Zut ! dix-sept appels en absence. Je le rappelle dans la hâte pour savoir où il est.
Trois sonneries plus tard, il ne répond toujours pas. Je vais rentrer, peut-être qu'il est en route pour la maison. D'ailleurs j'ai perdu l'appétit, voir le cadavre de David, m'a coupé l'appétit pour plusieurs jours au moins.
Je lui laisse un message sur son répondeur, au cas où il le consulterait.
« Travor, je rentre à la maison, j'ai vécu une matinée incroyablement horrible, que je vais te raconter. Tu n'en reviendras pas. À tout de suite. Bisous.»
Voilà qui est fait, il faut que j'aille découvrir le nom de cette femme intrigante avant de rentrer, et de mettre ainsi un point définitif à mon passé.
TRAVOR
Dans sa chambre d'hôpital, Sonia est assise dos à la porte, à la demande du médecin.
- Suivez attentivement mon doigt. Intime le docteur, en lui présentant son indexe en plein visage.
- Vous savez quel jour nous sommes aujourd'hui ? Demande-t-il encore.
- Mardi ? Ou mercredi peut être ?
Balbutie Sonia, d'une voix hésitante et incertaine. J'observe, toujours aussi perplexe la scène depuis le seuil de la pièce. Le médecin m'a convaincu malgré moi, de rester pour mieux comprendre la situation. Comment est-ce possible que ses souvenirs remontent à l'époque de notre mariage ?
- Quelle année ?
- Comment ça, quelle année ? Lance-t-elle agacée.
Je la reconnais bien là, elle s'emporte au quart de tour, quand quelque chose lui déplaît.
- Je vous le demande parce qu'à votre sortie du coma ce matin, vous m'avez assuré que monsieur McCoy, est votre époux.
- Mais bien sûr puisque c'est vrai, je ne suis pas folle ! Vous n'avez qu'à lui demander ! S’écrit-elle en certainement dardant sur le pauvre docteur, un regard meurtrier.
- Du calme, madame. Il s'avère que Monsieur McCoy, affirme être votre ex-mari. D'après lui vous avez divorcé, et cela remonte à plus de cinq ans.
Elle lâche un rire nerveux.
- C'est une blague ? Si oui elle est de très mauvais goût docteur. Je vais me plaindre au directeur de votre hôpital !
Les bras croisés, je la détaille des yeux, elle n'a pas changé. Toujours aussi snob et hautaine. Son visage, et ses bras sont parsemés d'hématomes, preuve qu'elle sort d'un grave accident, sans oublié la contusion à son front, mais à part cela, elle demeure la même personne.
- Calmez-vous et écoutez-moi. Vous souvenez vous de votre accident ?
- Non, c'est assez flou.
- Vous avez été transporté d'urgence dans cet hôpital il y a cinq jours. Je suis le chirurgien qui s'est occupé immédiatement de vous. Depuis votre arrivée, vous avez été mise sous surveillance et c'est aujourd'hui que vous avez repris conscience.
Elle le dévisage, apparemment sans comprendre grand-chose.
- Madame, nous sommes en 2018.
- En 2018? S'étonne-t-elle visiblement désappointée.
- C'est exact.
- Mais c'est... C'est... Travor ? Où est Travor ? Je veux voir Travor s'il vous plaît, laissez-moi le voir, où est-il ? Gémit-elle, désemparée et en proie à une peur apparente. Elle m’a semble-t-il aperçu. Je sors précipitamment de la pièce encore pensif.
- Calmez-vous. Il viendra, calmez-vous.
- Je ne comprends pas, expliquez-moi ce que j'ai. Supplia-elle, en se tenant la main. Son ton hautain a vite cédé place à une vive inquiétude.
- Je vais vous confier à un collègue neuropsychologue qui saura mieux nous expliquer ce qui vous arrive.
- Je veux voir Travor, s'il vous plaît. Dites-lui que je veux le voir, pourquoi me fuit-il ?
Je l’entends réclamer ma présence sans trop savoir comment réagir. Je reviens sur mes pas juste à temps pour remarquer l’expression du médecin.
Ce dernier, lève la tête vers la porte, pour avoir mon avis. Je secoue la tête négativement. Il soupire, dépité par notre dialogue muet et finit par reprendre la parole.
- Vous avez besoin de repos. Dormez, à votre réveil il sera là. Assure-t-il d'une voix apaisante à l'intention de Sonia.
- Il ne veut plus me voir c'est ça ? Mes blessures me rendent hideuse ?
Sans lui répondre, le médecin s'affaire, autour d'une petite table. Il se redresse finalement, la main gantée, munie d'une seringue.
- Recouchez-vous, ceci va vous faire du bien. À votre réveil, il sera là.
Elle capitule finalement et s'allonge afin que le docteur lui injecte, ce qui semble être un calmant. Quelques minutes après, sa poitrine monte et s'affaisse au rythme de sa respiration plutôt calme.
Le docteur, vient vers moi et me fait signe de le suivre, hors de la chambre. Je le suis en silence dans son bureau. Il prend siège en face de moi et m'invite à faire de même.
- Qu'avez-vous à me dire ?
- Comme vous l'avez entendu elle était ici depuis cinq jours.
Cinq jours. C'est la raison pour laquelle l'infirmière me semblait hostile. Elle devait penser que j'ai délibérément abandonné ma soit disant femme.
- Elle était inconsciente durant tout ce temps ?
- Oui. J'ai tout de suite procédé, a là suture et au nettoyage des plaies du cuir chevelure. Nous lui avons fait faire une radiographie crânienne et fait passer au scanner. Les résultats étaient satisfaisants, mais bien sûr sa perte de conscience prolongée m'inquiétait. À son réveil aujourd'hui, elle avait du mal à se souvenir, des événements précédents son accident, mais elle se souvenait très bien, d'être une femme mariée. C'est ainsi que nous vous avons contacté pour venir à son chevet. A-t-elle de la famille ?
- Sa mère, ne vous a-t-elle pas parlé de sa mère ?
- Non. Je vais appeler un collègue spécialiste, qui va se charger de la suivre plus amplement.
- Faites ce que vous semblerez bien pour elle.
- Et vous ?
- Quoi moi ?
- Elle a besoin de vous.
- De moi ? Je ne suis plus son mari, nous n'avons plus aucun lien. Expliqué-je, au docteur qui apparemment ne voulait rien comprendre de cet imbroglio.
- Peut-être mais, elle se trouve dans une situation très délicate. Le seul souvenir qui lui reste c'est vous. Et si nous ne trouvons aucun membre de sa famille, elle sera sous votre réponse responsabilité.
Je frémis, en retroussant mes manches. Très réticent à cette idée farfelue du docteur. Sous ma responsabilité ? C'est quoi cette histoire ?
- Vous ne pouvez pas comprendre, mais entre elle moi c'est bien terminé ! Elle fait partie de mon passé.
- Peu importe ce qui vous liait. Je vous parle en tant que médecin. Si ce que je crois être le cas s'avère être justifié après les nouveaux examens que nous lui ferons passer, j'aurai besoin de votre autorisation pour l'opérer. Me la donnerez-vous, ou attendrons nous une famille qui ne viendra peut-être jamais ? Conclut-il, la mine sévère en me tendant un dossier médical.
Bon sang ! Dans quel merdier me suis- je encore fourré ? Personne ne veut savoir comment moi je me sens. Je suis perdu p****n ! Ma femme est portée disparue, Sonia débarque dans ma vie, et bien entendu il faut qu'elle m'apporte des problèmes. Je compatis à sa douleur, je suis la première personne à regretter ce malheureux accident d'ailleurs. Mais que puis-je faire de plus à part déplorer la situation ?
Une petite part de moi, continue à espérer que tout ceci n'est qu'une mise en scène, mais pour l'avoir senti aussi désemparée devant le docteur quand il lui a indiqué l'année dans laquelle nous sommes, je peux affirmer qu'elle ne joue pas la comédie. Et puis qui imaginerait un plan aussi tordu ?
Je n'ai aucune nouvelle d'elle depuis des années. Que voudrait-elle me dire aujourd'hui ?
- Que décidez- vous monsieur McCoy ? La vie de cette jeune femme est entre vos mains. Soit vous acceptez de la prendre en charge, comme le ferait un membre de sa famille, soit vous partez d'ici et son sort restera à jamais sur votre conscience. Si vous en avez.
- À ma place que feriez-vous ? Ne vous contentez pas de me juger docteur ! Jusqu'à hier je n'avais aucune nouvelle d'elle !
- Je prendrai la bonne décision, je mettrai ma rancœur de côté pour lui sauver la vie. Car sans votre avale, l'opération n'aura pas lieu, et si mes doutes sont confirmés, je ne donne pas chair de sa vie d'ici les soixante-douze, prochaines heures.
- Ce qui veut dire que ? Tenté-je, prudemment.
- Que le sort de votre ex-femme repose entièrement entre vos mains monsieur McCoy ! Assène-t-il, d'un ton suffisamment tranchant, pour finir de me désarçonner.
Putain, quel merdier !