IV– Vous avez l’air d’une personne qui a mal dormi, Orietta ? Walter était assis près de sa fiancée dans la bibliothèque où elle était venue travailler pendant l’après-midi, au lendemain de leurs fiançailles. Penché vers elle, sa souple chevelure blond foncé touchant presque les cheveux aux reflets d’or, il considérait la physionomie un peu altérée, le cerne de fatigue sous les yeux. Elle sourit, avec quelque embarras. – Il est vrai... Vous m’avez mis en face d’un tel changement d’existence... – Et surtout, vous n’êtes pas sûre que je puisse vous rendre heureuse ? Elle ne répondit pas, mais Walter vit une ombre sur son regard, un léger frisson parcourant le pur visage qu’il contemplait ardemment. – ... Vous vous souvenez toujours de ce que je fus pour vous... et peut-être de ce que v


