Chapitre premier (Jay Howard)

1695 Mots
Je fermai la chemise dossier pleine de croquis et je la jetai à l'autre bout de la table avant de porter une main à mon front. - Monsieur? - Veuillez disposer s'il vous plaît, votre dossier est rejeté. - Mais je... - DU BALAIS! Je levai un regard furieux sur le jeune homme en face de moi et il ne se fit pas prier pour prendre ses jambes à son cou. Je m'adossai dans mon fauteuil fatigué et exaspéré. Quelle déception ! Une trentaine de dossiers examinés et même pas un seul qui a ne serait-ce que retenu mon attention. Dans un soupir, je me levai de mon fauteuil pour aller me servir un verre de whisky. Dans quelques mois aura lieu la Fashion Show. À cet effet, cinq maisons de mode new-yorkaises sont sélectionnées pour entrer en compétition. Chacune d'entre elles devra présenter un PowerPoint de sa collection de vêtements qui sera passé en revue par un jury professionnel. La maison de mode dont le PowerPoint sera retenu devra présenter sa collection en défilé de mode lors de la grande soirée de la Fashion Show et sera payée à 350000$. Pour la première fois, By J.H. ; ma maison de mode avait été sélectionnée pour participer à la compétition. J'avais été très surpris étant donné que nous étions une nouvelle entreprise et donc nous n'avons pas encore l'ancienneté requise mais les organisateurs m'ont expliqué que nous avions été pris compte tenu de la notoriété que nous avons gagné en si peu d'années. J'avais été beaucoup flatté par cela et mon égo s'était encore plus dressé de sorte que je voulais à tout prix remporter cette compétition. Il était temps de commencer à amasser les trophées. Mon travail et mon talent devait être respecté de tous. Voilà pourquoi je cherchais un designer hors pair pour compléter ceux que j'avais déjà. Je voulais la meilleure équipe possible pour sortir une collection mortelle qui laissera le monde entier pantois. Et pour cela il me fallait quelqu'un d'extrêmement compétent et zélé. Nous sommes attendu dans un mois à peu près pour présenter nos PowerPoint, je n'avais pas de temps à perdre. Mais depuis, tout ceux qui postulaient à mon offre d'emploi étaient rien que des farfelus sans goûts. J'avais déjà pris en entretien tous les candidats en attente mais aucun pour me satisfaire. - Pfff... Je posai mon verre de whisky sur la table et consultai ma montre. Je remarquai alors qu'il était l'heure pour moi de quitter le bureau. Je remis de l'ordre sur ma table de bureau puis je fermai mon ordinateur pour le ranger quand brusquement l'on toqua à ma porte. - Entrez! La porte s'ouvrît pour laisser apparaître la silhouette de ma secrétaire. - Monsieur Howard... vous vous en allez déjà ? s'étonnât-elle. Je m'arrêtai dans mon geste et haussai un sourcil. - Je te croyais encore pourvue de ta vue Zoé, répliquai-je froidement. Pourquoi es-tu là ? - C'est que... je ne savais pas que vous rentrez tôt aujourd'hui et j'ai... j'ai accepté une dernière candidate pour le poste de designer, m'annonça t-elle d'une petite voix. - Je ne reçois plus personne. J'ai eu ma dose d'énergumènes pour aujourd'hui. Je finis de ranger mes affaires et je m'apprêtai à contourner la table quand elle m'arrêta. - Mais Monsieur, je vous prie de la prendre. Je sens qu'elle correspondra à vos critères. Je la détaillai du haut vers le bas, amusé. J'aimais bien sa robe aujourd'hui. Dommage qu'elle ne soit pas mon genre de femme. - Et depuis quand as-tu un flair pour la mode Zoé? Elle resta muette et baissa la tête. - Fais-la venir, cédai-je. Mais gare à toi si vous me faites perdre mon temps. Tu en subiras les conséquences. La rousse déglutit difficilement puis hocha la tête avant de s'effacer. Je retournai m'asseoir dans mon fauteuil, regrettant déjà d'avoir céder. J'avais un dîner de prévu avec ma petite amie dans une heure et je ne voulais pas être en retard. Elle me ferait une scène et j'aurai les tympans en sang. Je ne savais même pas ce qui me retenait près d'elle. Macy était une femme très belle, oui je l'avoue mais surtout, elle était excellente au lit. Peut-être que c'est cela qui me plaisait chez elle. Elle était la seule jusque là à réussir à me satisfaire sur le plan sexuel quand bien même elle avait encore quelques petites lacunes. J'avais un penchant pour les filles minces mais avec un minimum d'atouts physiques en tout cas. Je vais pas passer mon temps à caresser des os quand même ! Toc toc toc! Je sortis brusquement de mes pensées et je posai mon regard sur la porte. - Entrez! ordonnai-je sèchement. La porte s'ouvrît et la première chose que je vis fut une silhouette élancée et fine. Une jeune femme aux cheveux châtains frisés entra dans la pièce et ferma la porte derrière elle. Elle s'avança d'une démarche travaillée et impeccable puis s'arrêta devant moi de l'autre côté de la table. Elle était vêtue d'un tailleur sur mesure de couleur turquoise qui lui donnait un air terriblement diplomatique. - Monsieur Howard ? Enchantée de vous rencontrer. Je suis Isabella Sternberg. Elle me tendit une main fine pourvue de longs doigts manucurés en marron foncé. Je la serrai brièvement. - Présentez-moi votre dossier si vous voulez bien. Je n'ai pas assez de temps, lui dis-je froidement. Elle plissa des yeux puis plongea la main dans son sac pour en sortir une chemise dossier de couleur noire qu'elle me remit. - Asseyez-vous, je vous prie. Elle s'exécutât sans broncher alors que moi j'ouvrais son dossier pour l'examiner. Dès que mon regard se posa sur son premier dessin, ma petite voix intérieure cria: Enfin! Quelque chose de potable! Je fus immédiatement bluffé par ce que je voyais. Intéressé, je parcouru minutieusement chacun de ses croquis, subjugué par la précision et l'originalité de son travail. Les couleurs, les accessoires, les modèles... j'étais impressionné. Cependant je m'efforçai de ne rien montrer de ma satisfaction sur mon visage. Je pris son CV et le parcourus brièvement. Isabella Hope Sternberg, née dans le Bronx, 27 ans, célibataire sans enfants... Son curriculum n'avait rien de particulier en soi mais ses doigts par contre, si. Je fermai le dossier et levai le regard sur elle. Je croisai immédiatement le sien qui me fixait impassible. Elle avait des yeux marrons où transparaissait une certaine malice. Son visage aux traits délicats et parfaits se terminait par un menton autoritaire qu'elle levait toujours. Mine de rien je la trouvais diablement jolie même si je sentais en elle une femme particulière. Elle correspondait parfaitement au designer que je recherchais; elle méritait une période d'essai mais je voulais quand même lui poser quelques questions pour analyser son degré d'intellectualité. - Quelles sont vos motivations pour ce poste ? Elle eut un bref sourire en coin. - Apporter ma pierre à l'édifice de By J.H. Ce serait un véritable honneur pour moi de mettre mes compétences à profit d'une maison de mode aussi prometteuse que la vôtre. Je la regardai froidement, détestant déjà son trop-plein d'assurance. - Des prétentions salariales ? - L'argent n'est pas ma priorité. J'haussai un sourcil. Je posai mes deux coudes sur la table, intéressé. - Et quelle est votre priorité alors? lui demandai-je sérieusement. - Vous satisfaire, me répondit-elle automatiquement. Mon regard descendit sur ses lèvres maquillées de gloss. - Je doute que vous pourriez me satisfaire Mlle Sternberg. - Ne le prenez pas dans ce sens. Je parle de répondre convenablement à vos attentes quant à mon rôle de designer. Je pris un stylo sur la table et m'adossai dans mon fauteuil. - Votre CV ne mentionne aucune formation particulière en stylisme. Où avez-vous appris à dessiner ? Son regard se rembrunit d'un coup et se fit plus distant. - Je l'ai appris toute seule au fil des années. Je suivais des tutoriels en ligne. - Hum. Sa réponse semblait incomplète mais cela ne me gênait guère. L'important pour moi était sa compétence. - Vos croquis ne sont pas mal. Je suis prêt à vous accorder une période d'essai de quatre jours pour examiner votre créativité. Après cela, je conclurai si oui ou non, vous êtes digne d'un contrat avec moi. Son visage s'illumina et ses lèvres s'étirèrent en un sourire. - Je ferai de mon possible pour que vous ne soyez pas déçu, me rassura t-elle. Elle se leva et tendit la main pour prendre son dossier mais je l'arrêtai. - Non! Je le garde. Elle hocha la tête et ne fit pas de vagues. - Quand puis-je commen... - Dès lundi, la coupai-je en même temps. - Lundi? s'étonna t-elle. - Oui il y a t-il un problème ? - Non, non pas du tout. Je suis juste surprise que ce soit aussi... automatique. Je ne lui répondis rien et me levai de mon fauteuil. - Je vous attendrai ici, lundi matin à 07h30. Passez une excellente soirée, la congédiai-je. - Vous pareillement. Elle me tourna le dos pour sortir du bureau quand je l'interpellai. - Mlle Sternberg? - Oui? répondit-elle en se retournant. À ce moment-là, je remarquai qu'un bouton du haut de sa veste s'était défait et laissait entrevoir clairement la naissance de ses seins. Je fronçai des sourcils et secouai la tête de gauche à droite. - Je déteste le retard, la prévins-je froidement. Elle haussa un sourcil non impressionné. - Eh bien figurez-vous que moi aussi, répliqua t-elle avant d'ouvrir la porte et de disparaître. Je restai debout quelques secondes à fixer l'endroit où elle était tantôt puis je repris son dossier pour le feuilleter. - Et dire que j'attendais cela depuis. Enfin quelqu'une qui sait ce qu'on appelle le style. Je pris son CV et je le fixai attentivement. Isabella...Joli prénom... Je me souvins en même temps de son regard et de son attitude. Elle avait l'air intrépide et pleine de confiance en elle. - Mlle Sternberg... Je sens que nous allons bien nous amuser ces deux prochaines semaines... Et voilà pour le premier chapitre. Bisous bisous. Freetop812.
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