Je pense tenter directement l’adresse de ma tante, enfin, celle dont je me souviens même s’il est fort probable qu’elle n’y vive plus. Que ferais-je dans ce cas ? Je ne sais pas. Je ne sais plus trop ce que je suis censée faire si ce n’est de fuir, loin… Toujours plus loin. Je sors de la voiture, laissant Alix sommeiller sur le siège passager, allume ma clope et tire dessus comme une acharnée. Appuyée contre la portière, je jette un regard au ciel nuageux qui me surplombe. S’il existe vraiment une quelconque divinité, je pense qu’elle m’a maudite. Rien ne me sourit. Jamais. Enfant, je me créais un monde imaginaire dans lequel rien de mal ne pouvait m’arriver. Un monde dans lequel ma mère n’était pas mauvaise, un monde empli d’amour et d’amitié, un monde dans lequel mon père me défendait.


