La porte en vieux bois grince lorsque je la pousse, claque dans mon dos. Je n’ai qu’à faire deux pas pour poser mes bras sur le comptoir face à moi. L’odeur de cigare embaume la pièce, me rappelant le souvenir de mon père qui adorait s’en fumer un tous les dimanches au pied de l’âtre du salon que nous avions dans le temps. — Bonsoir… L’homme de l’autre côté me fixe à travers ses épaisses lunettes aux montures rouges, alors que je demande : — Me faudrait une chambre avec deux lits, ou une avec un grand lit et un fauteuil. Il acquiesce avant de s’asseoir sur la chaise devant lui et pianote à toute vitesse sur le clavier de son pc. — Il m’en reste deux, annonce-t-il d’une voix nasillarde en posant son regard sur mes bras tatoués. Vous préférez l’amande ou l’aubergine ? Sourcils froncés,


