Chapitre 3-3

1639 Parole
C’était logique. Mia mangea jusqu’à la dernière miette et se lécha les doigts pour ne rien laisser perdre de la délicieuse marinade. En levant la tête et en remarquant l’expression du visage de Korum elle se figea brusquement. Il regardait fixement sa bouche avec une expression vorace et chaque seconde ses yeux devenaient de plus en plus dorés. ― Refaites ce geste lui ordonna-t-il d’une voix douce, comme un ronronnement profond qui lui parvenait de l’autre côté de la table. Le cœur de Mia se mit à battre la chamade. Tout à coup, l’atmosphère s’était alourdie devenant intensément sexuelle, et elle n’avait pas la moindre idée de la manière de se protéger. Toute la vulnérabilité de sa situation lui apparut. Elle était toute nue sous l’étoffe épaisse du peignoir. Il suffisait à Korum de dénouer la petite ceinture qui l’attachait et son corps se révélerait à lui. Aucun vêtement n’aurait pu la protéger d’un K ou d’un homme d’ailleurs, étant donné sa petite taille, mais le fait de ne porter qu’un peignoir la rendait encore plus vulnérable. Elle se leva lentement et fit un pas en arrière, toujours derrière la table. Les battements de son cœur l’assourdissaient. Elle laissa échapper ces mots : ― Merci pour ce repas, mais il faut vraiment que j’y aille maintenant. Pensez-vous que mes vêtements soient secs ? Korum ne réagit pas immédiatement, il continuait de la regarder avec cette intensité dans les yeux qui la déconcertait tant, puis comme s’il venait de prendre une décision en son for intérieur, il se mit lentement à sourire et se leva à son tour. ― Oui, ils doivent être prêts maintenant. Pourquoi ne mettriez-vous pas la vaisselle dans la machine pendant que je vais voir ce qu’il en est ? Mia ne répondit que d’un signe de tête par peur d’être trahie par sa voix tremblante. Les jambes en coton, elle commença à rassembler la vaisselle tant bien que mal. Korum lui sourit pour la remercier et sortit de la pièce, lui permettant de retrouver ses esprits. Quand il revint avec ses vêtements secs, Mia était parvenue à se convaincre qu’elle avait réagi de manière excessive à une remarque qui était peut-être sans importance. C'était sans doute son imagination qui s’était emballée et qui avait cru déceler une connotation sexuelle là où il n’y en avait pas. Étant donné la fascination de Korum pour la technologie et la manière de vivre des humains il n’y avait rien de surprenant à ce qu’il s’intéresse aussi à un être humain et qu’il soit attendri par son comportement, tout comme Mia l’était quand elle regardait des animaux au zoo. Ayant tout à coup un peu honte d’avoir été gênée Mia ébaucha un sourire pour Korum qui lui tendait ses vêtements. ― Merci de les avoir fait sécher, je vous en suis vraiment reconnaissante. ― Mais je vous en prie, tout le plaisir est pour moi. Il sourit à son tour, mais il y avait quelque chose de légèrement gênant dans la manière dont il la regardait. ― Si ça ne vous ennuie pas, je vais aller me changer. Toujours nerveuse sans savoir pourquoi Mia se dirigea vers la porte de la cuisine. ― Bien sûr. Vous vous souvenez comment retourner à la salle de bains ? Il lui indiqua la direction au fond du couloir, la regardant en souriant à moitié tandis qu’elle s’enfuyait gracieusement. Mia ferma la porte de la salle de bains à clef et remit rapidement ses vêtements, laids, mais confortables et bien chauds après être passés au séchoir. Korum s’était même débrouillé pour sécher aussi ses chaussures, s’aperçut-elle avec plaisir en les chaussant. Ayant l’impression d’être vraiment redevenue elle-même, elle dénoua la serviette de toilette de ses cheveux. Ils étaient maintenant presque secs et elle laissa la masse de boucles finir de sécher toute seule. Puis en pensant qu’elle était aussi prête qu’elle pouvait l’être, Mia quitta la sécurité toute relative de la salle de bains et se hasarda dans le salon pour faire de nouveau face à Korum et à son comportement troublant. Il s’était de nouveau assis sur le canapé scrutant quelque chose dans la paume de sa main. Il semblait tellement absorbé par ce qu’il examinait qu’elle toussota pour l’avertir de sa présence. À ce bruit, il releva la tête avec un sourire mystérieux. ― Ah ! vous voilà, vous êtes bien au sec maintenant. ― Oui, et je vous en remercie. Embarrassée, Mia se balançait d’un pied sur l’autre. Et encore merci de votre hospitalité. Il faut vraiment que j’y aille maintenant. J’ai une dissertation à finir et d’autres devoirs… ― Bien sûr, je vais vous emmener là où vous voulez aller. Il se leva d’un bond et alla vers la penderie. ― Mais non, ce n’est pas la peine, protesta Mia. Je vais prendre le métro, ce n’est vraiment pas un problème. Il ne pleut plus, tout ira bien. Il se contenta de lui jeter un coup d’œil incrédule. ― Je viens de dire que je vais vous y emmener. Il parlait d’une voix sans appel. Mia décida que ce n’était pas la peine de discuter. Et d’ailleurs, elle n’avait jamais l’occasion d’être conduite en limousine. Puisque Korum était visiblement décidé à la déposer, autant profiter de l’expérience. Mia se tut donc et le suivit docilement dans l’ascenseur luxueux où il appuya sur le bouton du rez-de-chaussée. Roger et sa limousine attendaient déjà devant l’immeuble. Les portes s’ouvrirent à leur arrivée et Korum eut la courtoisie d’attendre que Mia s’installe pour y entrer à son tour. Elle se demanda où il avait appris toutes ces règles de savoir-vivre humain. D’une manière ou d’une autre, elle ne pensait pas que s’effacer devant les dames soit une coutume universelle. ― Où voulez-vous aller ? demanda-t-il en s’asseyant à côté d’elle. Mia prit une seconde pour réfléchir. Elle aurait bien aimé se réfugier chez elle et tout raconter à Jessie de cette incroyable rencontre, mais il lui fallait rendre sa dissertation. Elle avait besoin d’aller à la bibliothèque. Elle espérait seulement pouvoir tout oublier pendant quelques heures, ou le temps qu’il lui faudrait pour rédiger cette fichue dissertation. ― À la bibliothèque Hobst si ça ne vous dérange pas trop, demanda-t-elle d’une voix incertaine. ― Mais ça ne me dérange pas du tout, lui dit-il d’une voix rassurante en appuyant sur le bouton de l’intercom et en transmettant ses instructions à Roger. Assise si près de lui dans la limousine Mia sentit le corps de Korum si grand et si chaud à quelques centimètres seulement du sien. Toute sa chair réagit sans le moindre contrôle. Quels que soient les critères, sa beauté virile était vraiment extraordinaire, pensa Mia avec un détachement presque clinique. Elle devina qu’il devait mesurer environ 1m80 et il lui sembla très musclé quand elle se souvint de lui en tee-shirt. Avec le teint qu’il avait, il était sans conteste l’homme le plus beau qu’elle ait jamais vu, dans la vie ou au cinéma. Ce n’était pas étonnant qu’il lui fasse autant d’effet, se dit-elle, n’importe quelle femme aurait réagi de même. Mais il ne suffisait pas de comprendre pourquoi il l’attirait pour résister à cette attirance. ― Alors, Mia, parlez-moi un peu de vous. Elle fut interrompue dans ses pensées par cette question formulée d’une voix douce. ― Hum… OK. Sans savoir pourquoi cette question la troublait. Que voulez-vous savoir ? Il haussa les épaules et sourit. ― Tout. ― Eh bien, je suis étudiante à l’université de New York, ma matière principale est la psychologie, commença Mia en espérant ne pas bafouiller. Je suis d’une petite ville de Floride et je suis venue faire mes études à New York. Il l’arrêta d’un signe de tête. ― Tout cela je le sais déjà. Il faut m’en dire plus. Mia fut tellement choquée qu’elle le regarda fixement. Elle se sentait tout à coup comme du gibier pris au piège. Avec un calme dont elle fut la première surprise, elle lui demanda ― Et comment le savez-vous ? ― De la même manière qui m’a permis de vous retrouver aujourd’hui. Il est très facile de s’informer sur les humains, surtout quand ils n’ont rien à cacher. Il sourit comme s’il ne venait pas de faire voler en éclats les illusions qu’elle se faisait sur la vie privée. ― Mais pourquoi ? Mia ne put s’empêcher de lui poser la question qui la tourmentait depuis deux jours. Pourquoi vous intéressez-vous autant à moi ? Pourquoi tant d’efforts ? Elle pointa du doigt la limousine et tout ce qu’il avait fait pour elle jusqu’à présent. Il la regarda droit dans les yeux, son regard avait une telle intensité qu’il en était hypnotique. ― Parce que je veux vous b****r Mia, c’est cela que vous avez peur d’entendre, c’est à cause de cela que vous êtes terrifiée depuis le début ? Sans lui permettre de reprendre son souffle il poursuivit du même ton légèrement moqueur. ― Voilà pourquoi. Pour une raison inconnue, vous avez attiré mon attention hier, assise là, sur ce banc, avec vos cheveux bouclés et vos grands yeux bleus, si apeurée quand je regardais dans votre direction. Vous n’êtes pas mon type du tout. Je ne cours pas après les petites filles effrayées normalement, encore moins celles du type humain, mais vous – il approcha sa main droite, et doucement lui caressa la joue, – vous m’avez donné envie de vous déshabiller là, en plein milieu du parc, pour voir ce qui se cache derrière ces affreux vêtements que vous portez. J’ai dû faire appel à toute ma volonté pour vous laisser partir à ce moment-là, et, quand vous avez léché vos doigts de cette façon si lascive dans ma cuisine, je pouvais à peine me retenir d'ouvrir votre peignoir et de m’enfoncer entre vos cuisses là directement sur la table de cuisine. Il lui remit une mèche de cheveux derrière l’oreille et lui toucha doucement les lèvres des doigts ; en sentant qu’il la touchait, des ondes brûlantes envahirent Mia tout entière. ― Mais je ne suis pas un violeur. Et là maintenant, cela serait exactement ça – un viol – parce que vous avez tellement peur de moi et de votre propre sexualité. Il se pencha plus près d’elle et lui murmura : je sais que vous me désirez, Mia. Je vois bien vos jolies joues rougir de désir et je le sens dans votre petite culotte. Je sais que vos petits tétons sont durs et que vous mouillez en m’écoutant, tout votre corps se lubrifie pour que je vous pénètre. Si je vous prenais ici et maintenant, vous auriez du plaisir une fois votre peur oubliée et passée la souffrance de perdre votre virginité oui, je sais également que vous êtes encore vierge – mais je vais attendre jusqu’à ce que vous vous fassiez à l’idée d’être à moi. N’attendez pas trop longtemps malgré tout, ma patience atteint presque ses limites.
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