Chapitre 2

1458 Words
Filipe était donc sérieux. D'ici à quelques jours, je serais mariée à ce Lord Cameron. Je ne l’ai pas encore vue depuis que Filipe me l’a annoncé. Mais, Sarah a entendu dire que Filipe l’aurait invité à manger ce soir même. _ Léolia, avez-vous entendu ce que je vous ai dit ? _ Oh non, désolé. Je suis navré, mais je ne suis pas de bonne compagnie cet après-midi. _ Ce n’est rien. Très certainement le trac du mariage. Face à Louise, ma meilleure amie, je souris timidement. Je lui ai tout expliqué. Et elle compatit à mon sort. _ Sais-tu ce qu’il se dit de ton futur époux ? _ Non. Qu’avez-vous appris sur lui ? _ Il paraît qu’il possède une richesse égale ou même supérieure à celle de notre roi. Mais qu’il devrait sa fortune au diable ! _ Au diable ?? _ Oui, ont dit qu’il aurait fait un pacte avec celui-ci et que depuis, la richesse lui tombe dans les mains. _ Ce sont là des balivernes. _ Je t’assure que non. Je l’ai entendue par des personnes dignes de confiance. _ Mais… Il y a sûrement des explications. _ Oui très certainement… Mais on ne les connait pas. Et avez-vous vu la balafre qui lui barre l’œil droit ! On raconte que ses preuves de son pacte. Ce serait la signature du diable !! Je ne crois en rien à ce qu’elle dit et cela m’énerve un peu. N’est-elle pas consciente de la peur qui grandit en moi en écoutant ses dires !! Peut-être que sa sœur saura-t-elle éclairer ma lanterne. _ Dites-moi Louise, votre sœur est-elle en ville ? _ Non… Mais, mère a dit qu’elle devait nous rendre visite samedi prochain. _ Samedi prochain, il sera trop tard ! Je serais déjà mariée et partirai vivre chez lui ! _ … Oh… Ohh!!… Oui, bien sûr… Je suis désolé… Oh, mais j’y pense… Je sais qui pourrait vous aider. Ma cousine est mariée depuis maintenant un an et elle vit en ville. Nous pourrions lui rendre visite. _ … Si cela ne vous dérange pas. _ Du tout. Allons’y. Elle habite non loin, nous pouvons y aller à pied. Nous nous levons et quittons sa demeure. Puis, nous marchons durant dix bonnes minutes avant qu’elle ne frappe à la porte d’une charmante petite maison… _ Bonjour, que puis-je faire pour vous ? _ Je souhaiterais un entretien avec ma cousine, lady Bessonne. _ Si vous voulez bien patienter dans le petit salon, je vais voir si madame est disponible… _ Cher cousine, que me vaut l’honneur de votre visite ? _ Nous avons besoin de tes connaissances. _ Mes connaissances ?… À quel sujet ? _ Voilà, mon amie ici présente se marie d'ici à quatre jours. Pourriez-vous lui dire ce qui l’attend avec son futur époux. _ … Vous voulez parler du devoir conjugal. _ C’est ça. Pourriez-vous l’aider ? _ N’avez-vous donc pas de mère ou de tante ? _ Non. Ma mère est morte en couche voilà 13 ans et je n’ai aucune tante. _ Pas de sœur déjà mariée ? _ Je suis l’aîné de mes sœurs et je ne me vois pas demander une telle chose à mon frère. _ Je vois… Dans ce cas, je vais vous dire ce que je sais. Louise, pourriez-vous nous laisser. _ Mais… J’aimerais savoir moi aussi. _ Dois-tu te marier dans un avenir proche ? _… Non. Pas pour l’instant. _ Dans ce cas, merci de nous laisser. Elle semble encaissée le coup, mais finit par sortie. Nous informant qu’elle nous attendra dans les jardins. Une fois seule avec sa cousine, celle-ci m’invite à m’asseoir à ses côtés et me sourit gentiment. Puis, posant une main sur la mienne, elle m’explique ce qu’elle sait. Me racontant ce que lui a dit ou fait son époux. Au fur et à mesure qu’elle m’explique, une peur en moi grandit de minutes en minutes. Comment un homme peut-il nous faire subir ça. Comment pouvons-nous accepter ça. Je la remercie pour ce qu’elle m’a appris puis part en rejoignant Louise. Celle-ci aimerait que je lui dise ce que je viens d’apprendre. Mais je ne parviens pas à parler. _ Léolia, vous m’inquiétez. Est-ce si horrible ce que vous a compté ma cousine ? _ … J’ai juste beaucoup de mal à imaginer ce qu’elle m’a dit. _ Je ne peux pas vous aider. Étant donné que je ne sais rien. _ Je lui ai promis de ne rien vous révélez pour le moment. Elle a dit que vous devez apprendre cela en temps et en heure. _ Qu’importe, si je dois être dans le même état de vous. Je préfère ne pas savoir. Une fois chez moi, je m’enferme dans ma chambre et repense à ce que m’a dit lady Bessonne. Je commence à me déshabiller, afin de me préparer pour le repas de ce soir avec lord Cameron. N’étant pas pressé d’être en sa compagnie, je demande à ce que l’on me fasse couler un bain. Nue face au miroir, je regarde mon corps avec de nouveau yeux… Comment peut-il faire introduire sa chose en moi ?… Elle m’a dit que c’était par mon intimité. Pourtant, je ne vois rien de spécial… Il est vrai que j’ai un trou à ce niveau-là. Mais est-ce vraiment assez large pour qu’il entre en moi ? _ Léolia, en as-tu encore pour longtemps!! _ Filipe !! Je vous interdis d’entrer dans ma chambre !! _ Termine ton bain et descends vite ! Lord Cameron est déjà présent dans la cour et sera là d’une minute à l’autre ! Je sors de l’eau qui devenait froide. Et laisse les servantes m’habiliser et me coiffés. Puis, je descends rejoindre le reste de la famille. Lord Cameron étant dos à moi, j’ai le loisir de le regarder sans qu’il n’en sache rien. Mais c’est de courte durée, Filipe m’aillant aperçu, m’interpelle et m’invite à les rejoindre. Ce que je fais. Je prends place non pas à ma place habituelle, mais face à lui. Sarah ayant pris ma place. Lord Cameron et Filipe discutent du fameux mariage, ne prêtant aucune attention à moi. Je suis tellement perdu dans mes pensées que je ne réalise pas tout de suite que mes sœurs quittent la pièce, ainsi que mon frère. Je ne me rends compte de sa présence qu’une fois celui-ci debout à mes côtés. _ Vous rêvez ? _ Je… Je vous demande pardon ? _ Je vous ai proposé une balade dans la cour. Afin de faire plus ample connaissance. Je regarde autour de moi et réalise que je suis bel et bien seule avec lui. Il me désigne la sortie vers la cour, puis m’invite à prendre son bras. _ Venez… Allons prendre l’air. Je me lève à contrecœur et accepte le bras qu’il me tend. Puis, nous nous dirigeons vers les jardins. Un œil vers les fenêtres du bureau de Filipe me font comprendre qu’il nous observe depuis là-haut. _ Alors. Votre frère vous a-t-il parlé de moi ? _ Non. _ Il ne vous a rien dit ?… Qui j’étais. Ce que je faisais. _ Non. _ Nos discussions seront-elles toujours comme ça ? Moi, parlant et vous, répondant d’un seul mot. _ Très certainement. _ Vous avez dit deux mots. Je ne dis rien alors qu’il tente de faire de l’humour. Je n’ose même pas le regarder tant son visage m’intimide. _ Mon visage vous effraye-t-il tant que ça ? Dit-il en nous stoppant tous les deux. Il me tourne de manière à ce que je lui fasse face et là encore, je n’ose pas le regarder. Mais je peux entendre clairement mon cœur battre un peu plus vite alors que je sens sa main donner une légère pression sous mon menton de manière à ce que je lève les yeux vers lui. _ Mon visage est-il si déplaisant à regarder ?… Répète-t-il en désignant sa cicatrise. Je me mord la lèvre en le regardant. Mais cela ne m’empêche pas de le trouver effrayant. Et de me voir forcé à l’épouser ne me plais toujours pas. Il n’en dit pas plus et reprend sa marche, m’entraînant avec lui. Il me parle de notre future demeure. Et c’est là que j’apprends qu’il n’est pas Anglais. Même s’il a une demeure ici même à Londres. Sa véritable demeure familiale se trouve dans une province écossaise. Et qu’il peut être appelé à y retourner n’importe quand. Peut-être est-ce là, une bonne nouvelle pour moi. Peut-être qu’il me laissera tranquille ici à Londres et qu’il retournera là-bas. Je pourrais vivre paisiblement sans être contrainte de partager son lit. Seigneur, faites qu’il doive retourner là-bas le plus tôt possible.
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