Bonneville n’avait pas besoin d’être excité ; il avançait si rapidement que Petit-Pierre avait de la peine à le suivre, et, de temps en temps, était obligé de lui rappeler que leurs jambes étaient de longueur fort inégale. Mais Bonneville était resté sous l’impression de l’émotion profonde que lui avait causée l’accident de son jeune compagnon, et, ce qui achevait de lui faire perdre la tête, c’est que dans les buissons, qui lui étaient si familiers cependant, il ne retrouvait pas son chemin. Dix fois déjà il s’était arrêté en entrant dans une ligne pour regarder autour de lui, et dix fois aussi, après avoir secoué la tête, il avait repris sa marche avec une sorte de frénésie. Enfin, Petit-Pierre, qui avait été forcé de faire quelques pas en courant pour le rejoindre, lui dit à la suite d’

