C'est toujours difficile de reprendre le cours de la vie après avoir perdu un être cher. Parfois on aurait voulu aller au ciel et embrasser les êtres qu'on a perdu.
Même si elle avait arrêté de pleurer, fatoumata n'arrivait toujours pas à oublier Ousmane. Son premier amour et sûrement son seul amour.
Elle se repliait sur elle même chaque jour de plus en plus. Elle n'a jamais eu goût à la vie car sa vie ne lui avait jamais appartenu. Elle n'avait jamais eu son mot à dire en ce qui concerne sa vie. Toutes les décisions étaient prises par son beau-père. Et sa mère , elle ne s'est jamais senti aimée, ni en sécurité.
Si Nabou se comporte comme un ange avec elle, maguette n'arrêtait pas de la pourrir la vie. Elle essayait de rester calme et de ne pas répondre. Ce silence mettait en rogne maguette. Tout ce qu'elle voulait c'était que cette fille sorte de leu Vier. Elle savait que sa sœur n'allait rien faire et elle s'est vu obligé de le faire elle-même pour " protéger sa famille " ou plutôt "son mariage".
Elle était entrain de chercher le moyen le plus efficace pour y arriver même si sa sœur aller en souffrir.
Pour rendre service et ainsi remercier sa bienfaitrice, fatoumata s'impliquait dans les travaux de la maison. Elle aidait parfois sokhna à faire le ménage ou à cuisiner.
On ne l'a jamais appris à faire les travaux domestiques mais on peut pas lui en vouloir vu que ses parents étaient occupé à lui apprendre autre chose. Avec eux c'était jamais question que leurs enfants allaient se marier un jour. Leur soucis a toujours été comment gagner plus d'argent. Ça leur importait peut de gâcher la vie de leurs filles.
Sokhna avait des courses à faire au marché, elle a alors proposé à Fatou de l'accompagner. Leur maison n'était pas vraiment loin du marché elles ont donc décidé de marcher.
Elles étaient entrain de traverser la route quand une voiture s'est arrêté.
- je vous dépose ? Demande la personne dans la voiture
- non merci... Répondit fatoumata.
La voiture s'avance de plus près d'elles.
- je te reconnais toi fatoumata n'est-ce-pas?
- non vous devez faire erreur.
- non suis sûr que je t'ai déjà vu.
- si elle dit qu'elle ne vous connait c'est parce qu'elle ne vous connait pas,....lance sokhna en prenant la main de fatoumata.
Elles ont hâté le pas et ont changé de trottoir.
Fatoumata savait très bien qui était cet homme. Il l'avait vu deux ou trois fois.
- tu es silencieuse. Tu le connais?
- non il a sûrement fait une erreur.
- il t'a pourtant appelé par ton prénom ?
- il y'a plusieurs fatoumata ici.
Voyant que ses questions dérangeaient, sokhna a préféré ne plus en poser.
Mata se promit de ne plus jamais sortir de la maison. Son passé n'était pas prêt de la laisser tranquille. elle avait penser à changer de ville comme ça peut-être on va l'oublier.
Mais elle ne connaissait personne dans les autres villes. Elle ne connaissait aucune autre famille que sa mère donc elle ne savait certainement pas qui pouvait bien l'aider.
Quand Nabou revint du travail elle le prend à part pour discuter avec elle.
- je sais que tu as beaucoup fait pour moi mais j'ai un dernier service à te demander.
- dis-moi ma petite.
- je voudrai quitter la ville, trouver un travail ailleurs. Je veux changer d'environnement. Ici j'ai l'impression que tout le monde me rappelle mon passé.
- tu veux travailler ? Tu sais faire quelques choses ? Tu as arrêté à quel niveau tes études ?
- en terminal mais je n'ai fais qu'un trimestre mon beau-père m'a forcé à arrêter mais je peux être même femme de ménages je veux juste quitter ici.
- tu crois que c'est judicieux de laisser une jeune fille dans une ville où elle connait rien c'est pas sûre.
- je ne ferai rien de mal je te jure que je ne retournerai jamais à ce que je faisais avant.
- je sais . je sais mais même si t'es parents t-ont donné très vite des responsabilités très lourdes sache que tu es encore une petite fille. Et je ne veux pas que tu partes seule. J'ai confiance à toi mais pas aux hommes ma chérie. Je te vois comme sokhna et Diarra. Tu n'as pas besoin de travailler tu dois continuer tes études et je vais voir comment t'inscrire l'année prochaine dans mon école.
Ne sachant pas quoi lui répondre fatoumata s'est logé dans ses bras.
- j'aurai voulu que tu sois ma mère.
- fais comme si je l'étais. Si tu as besoin de quelques choses quoi que ce soit tu m'en parlé. Si tu le fais pas je vais pas te pardonner.
- pourquoi tu fais tout ça pour moi ?
- je sais à quel point tu comptais pour mon frère et ainsi j'ai l'impression qu'il est toujours avec nous. N'oublie pas qu'il m'avait dis de prendre soin de toi.
- il me parlait toujours du bien de toi.
- tu sais les gens croyaient même qu'il était mon fils. Ma mère est morte en nous le laissant et il n'a connu aucune autre mère que nous. Maguette a même arrêté ses études pour prendre soin de lui. Ma soeur n'est pas une mauvaise personne mais Ousmane était très cher pour elle. Elle aurait donné sa vie pour lui et c'est pour cela qu'elle t'en veux mais ça passera tu verra elle va te pardonner.
Fatoumata ne croyait pas qu'elle aller la pardonner. La dernière fois elle a promis de lui faire vivre l'enfer et ça lui fais peur et depuis lors elle est aux aguets.
Après cette petite discussion, fatoumata est retourné au salon où se trouvait sokhna.
Un quart d'heure plus tard, Adama, le mari de Nabou est rentré du bureau.
- j'ai quelque chose pour toi... Dit-il à fatoumata.
- moi ?
- oui.
Il sortit de son sac un petit livre et le tendit à fatoumata qui y lu " lakhdari".
- c'est pour que tu apprenne comment prier et d'autres choses dont je suis sûre que tu aura honte de demander.
- merci beaucoup.
- n'oublie pas les épreuves servent à mesurer notre foi. À chaque fois qu'il t'arrive de t'égarer et de douter dis toi que Dieu veille sur toi.
- d'accord merci.
- ça vaut aussi pour toi sokhna
- d'accord papa.
- bien.
Maguette avait appelé la plus jeune fille de sa soeur, Diarra. Celle-ci est venu très vite comme on l'avait demandé.
- alors ma chérie comment tu vas?
- je vais bien Tata.
- tu sais pourquoi je t'ai appelé ?.
- non.
- je t'ai appelé pour te parler de fatoumata elle est toujours chez vous ?
- oui elle est très gentille.
- détrompe toi c'est la pire des personnes.
- comment ça?
- tu sais pourquoi ton oncle est mort ?
- il a fait un accident.
- mais sais-tu pourquoi il est sorti de chez vous comme ça ? C'est parce qu'il a appris que en réalité fatoumata était une p**e.
- quoi ? Elle ?
- oui elle se prostitue. Tu ne t'es pas demandé pourquoi elle est chez vous au lieu d'être chez elle? Elle était venu pour profiter de ton oncle et maintenant sais-tu sur qui elle jette ses griffes ? Sur ton père
- mon père ?
- tu n'as pas remarqué qu'elle était proche avec ton père ?
- c'est vrai que parfois mon père lui donne des cours de coran.
- c'est une diablesse elle n'a aucun intérêt à savoir ce qui se trouve dans le coran. Ce qu'elle veut c'est extorqué de l'argent à ton père.
- pourquoi ma mère la laisse à la maison alors ?
- parce-que ta mère est aveugle. Et il faut qu'on fasse quelques choses sinon vous allez perdre votre père.
- non je ne peux pas la laisser faire.
- bien sur j'ai un plan.
Elle savait que Diarra était naïve alors elle se met à la bourrer la crâne et c'est après la confection d'un plan infaillible qu'elle est sortit de la maison. Elle se prenait déjà pour celle qui va sauver le mariage de ses parents.
Mata était dans sa chambre, couché quand Diarra entra.
- je peux te demander quelque chose mata ?
- bien sur ma chérie
- je peux te prendre en photo ?
- tu veux que je me lève ou bien ?
- non tu peux rester coucher c'est parfait.
Elle se met à prendre plusieurs clichés de fatoumata.
- tu es très belle.
- pas plus que toi.
Elle sortit laissant fatoumata un peu perplexe, pourquoi Diarra voulait des photos d'elle? Elle se rendit compte qu'elle n'était même pas décemment habillé.
Après le dîner fatoumata et Adama se sont posé sur la table pour étudier. Depuis une semaine il lui enseigne quelques sourates pour la prière.
Quand Diarra les vue, elle se rappelle de ce que sa tante l'avait dis. Et elle les regardait différemment que d'habitude. Elle ne pouvait laisser cette fille détruire la relation qu'il y a entre ses parents.
Pour avoir l'œil sur eux, elle a pris une chaise et les à rejoint.
- papa moi aussi tu peux m'enseigner la même chose?
- bien-sûr laisse-moi finir avec fatoumata je m'occupe de toi. Ou tu attend demain.
- pourquoi pas maintenant?
- parce-que je suis occupé avec elle et je vais me coucher après donc attend demain dans la matinée.
Pourquoi son père privilégieait cette fille? Ça ne l'avait pas dérangé auparavant mais depuis que sa tante lui a mis ça dans la tête elle ne peut ne pas y penser.
Elle finît par les laisser là et se poser devant la télé mais même ainsi elle avait un œil sur eux.
Le lendemain comme toujours fatoumata s'est mis à faire le ménage. Elle balayait tandis-que sokhna passait la serpillère. Quand elles ont fini Diarra a dis à mata de l'accompagner au marché. Elle ne voulait pas sortir de la maison mais elle n'a pas voulu dire non à cette famille qui l'aide
Elle marchait devant et ne se rendait même pas compte que Diarra la prenait en photo. Chaque pas ou mouvement qu'elle faisait Diarra prenait une photo.
Ce jour-là maguette est venu passer la journée chez sa soeur. De leur retour au marché fatoumata l'a trouvé là-bas, elle la tendit la main mais maguette à fais comme si elle ne l'avait pas vu.
- maguette répond à fatoumata elle te salut....lui dis Nabou
- je ne parle pas au c***n moi.
Fatoumata a fait comme si elle n'avait pas entendu et s'est affèré à la préparation du repas. C'est ici qu'elle a appris comment s'occuper d'une maison et maintenant elle savait bien le faire.
Elle avait remarqué les regards que lui lançait maguette et si c'était des revolvers elle serait déjà morte.
Quand elle avait fini de préparer le repas, elle a appelé Nabou pour qu'elle serve.
Quand le plat a été posé, tout le monde s'est approché sauf maguette.
- tu viens pas Tata ? Lui demande Diarra.
- non si tu as fini tu peux venir quelque chose à manger.
- pourquoi tu mange pas? Questionne Adama.
- ce que vous mangez est rempli de " sobbé" vu que c'est préparé par une prostituée.
Tout le monde a levé la tête vers maguette. Sa soeur lui lançait un regard plein de reproches alors que fatoumata étouffait ses sanglots.
- je voudrai que tu contrôle ce que tu dis devant mes enfants... Lui dît Adama
- si tu pensais à tes enfants tu n'allais pas laisser cette fille chez toi.
- tu as tout dit c'est chez moi alors j'y garde qui je veux. Et arrête d'insulter fatoumata sous mon toit.
- j'espère qu'elle ne va pas emmener ses clients ici.
Quand elle a entendu cela, mata voulait se lever mais ses jambes ne répondaient pas.
- Diarra répète à tes parents ce que tu m'avais dit.
Diarra fait comme si elle peur ou qu'elle ne voulait pas parler.
- n'ai pas peur peur dis-moi.. Reprit-elle.
- quand on allait au marché c'est un homme qui nous a déposé et je les ai entendu parler l'homme lui a dis de le trouver " chez Aïda " et elle a dis oui.
Cette fois ci celle qui ne pouvait plus rien dire c'était Nabou car c'est exactement dans cet auberge qu'elles avaient retrouvé le mari de maguette avec fatoumata. Cette dernière était choqué par les propos de Diarra et la pauvre elle n'a même pas pu se défendre.
Elle venait de se rendre compte que sa place n'était pas dans cette maison, qu'elle n'avait pas le droit d'avoir une famille , que toute simplement elle n'avait pas le droit d'être heureuse.